Une réussite. Cette eau minérale naturelle est captée et embouteillée selon une philosophie éco-responsable dans l’usine ultramoderne de la Compagnie des Pyrénées. Ambassadrice de ce territoire, l’Eau Neuve, spécialisée dans les partenariats haut de gamme, entre aussi dans les grandes surfaces, espérant produire 30 millions de litres en 2025. Sébastien Crussol, fondateur, évoque d’autres commercialisations : bouteilles très longue conservation, une eau pour hydrater le corps ou lutter contre les UV, avec des Fleurs de Bach…
C’est Stéphane Andrieux, directeur de l’usine d’embouteillage de l’Eau Neuve, faiblement minéralisée, enchâssée dans une verte vallée et surplombée au loin de neiges jadis éternelles qui semblent veiller sur elle, qui le dit avec une efficace économie de mots : “Notre usine ne demande qu’à grossir.” De 18 millions de litres d’eau (32 millions de bouteilles en 2024, la Compagnie des Pyrénées aimerait en produire 30 millions de litres (45 millions de bouteilles), en 2025, quatre ans à peine après sa création, en respectant les 2 % de la ressource. On est loin des ténors du secteur comme Nestlé et ses… 52 milliards de litres d’eau.
“Ce qui se passe chez Nestlé porte préjudice au marché des eaux minérales”

Cette hausse de la production ne se fera pas sur le dos de Perrier dont la source est à Vergèze dans le Gard et dont le scandale de filtrations pour cause de contamination touche ce monument de l’économie française. Une saga dont il n’est pas certain qu’elle rejaillisse positivement auprès des consommateurs. On peut craindre que “ce qui se passe chez Nestlé porte préjudice au marché des eaux minérales dans un pays qui effectue pourtant le plus de contrôles”, note Sébastien Crussol qui espère un chiffre d’affaires de 9,5 M€ en 2025.
Mais cela peut, aussi, à contrario, favoriser l’un des Petit Poucet du secteur qui n’existe que depuis quatre ans et dont l’eau est ultra-pure : l’Eau Neuve qui est captée, depuis août 2021, à 1332 mètres d’altitude, à l’Hospitalet-près-l’Andorre (Ariège), après avoir cheminé et s’être chargée de minéraux durant cinq ans. Cette usine a nécessité un investissement de 26 M€ (1). Le sous-sol appartient à l’Etat ; la commune bénéficie, elle, d’une délégation de gestion. Et un bail emphytéotique a été signé pour 60 ans avec la Compagnie des Pyrénées qui paie chaque litre de cette eau merveilleuse à 11,60 € le mètre cube.
Le fondateur, Sébastien Crussol, complète : “C’est triste pour Perrier, une marque qui défend la France. Et c’est important à mes yeux de patriote républicain : toutes nos bouteilles affichent les couleurs bleu, blanc, rouge sur leur étiquette. Je suis très triste de cette situation…” Lui qui croit à “l’engagement sociétal des entreprises françaises engagées pour créer de la valeur et des emplois” (n’a-t-il pas appelé à voter sur ses bouteilles ?) l’affirme tout de go : “L’Eau Neuve ne subit aucun traitement ni aucune filtration.”
Teddy Riner, Taratata, The Voice…


Les (auto)contrôles se comptent en centaines (230 par jour !) et ceux des autorités, prévus comme inopinés, ne contestent aucun des très bons résultats de cette eau pure.
C’est même devenu, ce contenant en Tétra Pak, verre ou aluminium, RPET recyclable à l’infini, un vecteur de communication inégalé : la petite bouteille qui monte s’habille de nombreuses couleurs, celles de ses clients, sans perdre la sienne. En compagnie de champions comme Teddy Riner ; des émissions cultes comme Taratata ; dans le TGV… Elle s’impose sur les tables des jurés de The Voice, au PSG (peut-être un jour à l’OM…) Et des palaces (Le Martinez…) C’est aussi l’eau du sport avec des partenariats forts avec la Fédération française de judo, le Giant Open de Paris, les équipes de foot de Liverpool et de Chelsea, Manchester, de l’Elan Béarnais, mais aussi de l’AS Cannes… C’est un puissant outil de communication à double face. En parallèle, l’Eau Neuve soutient de belles causes caritatives comme le Bleuet de France.
Usine de l’Eau neuve ultramoderne
Ses vertus accumulées en sont presque agaçantes ! Ses besoins en électricité ? Hyper-verts (lire ci-dessous), l’usine étant reliée à de deux centrales hydroélectriques en amont et aval, de Mérens, jadis connue que pour ses chevaux rustiques éponymes. Même si ce n’est pas dans le vocabulaire de Sébastien Crussol, d’un caractère tout en rondeurs, cette eau en a ringardisé beaucoup d’autres. La zone de stockage, 3 000 m2, est ultramoderne, avec ses racks et ses robots, automates qui travaillent presque seuls pour assurer les tâches lourdes. Avant l’usine proprement dite, il y a même une “zone de stockage tampon”. Pour économiser l’électricité, la chaleur des compresseurs est récupérée pour maintenir une température au-dessus de 5 degrés en zone logistique et dans une salle de stockage supplémentaire, on maintient une température de 17 degrés pour mieux embouteiller, sinon l’eau est “cassante” – quand elle peut n’être que de 5 degrés ailleurs dans l’usine. De la même manière, on y utilise des bouchons réalisés à partir de cannes à sucre !
L’Eau Neuve entre dans les grandes surfaces

“Nous faisons partie des 5 % à 10 % des usines les mieux équipées dans le domaine de l’eau”, dit Sébastien Crussol. Avec son modernisme d’un pari fou en bouteilles recyclables, l’Eau Neuve propose un slogan : l’eau qui crée l’événement. Et qui, “petit à petit, entre dans la grande distribution (GMS)”, chasse gardée des grosses marques. “On commence à être dans les rayons des grandes surface de l’Ariège…”, souffle Sébastien Crussol qui ajoute, sibyllin : “Quand on est arrivés sur le marché, personne ne voulait travailler avec nous. Maintenant, tout le monde veut travailler avec nous.”
Les Italiens de Sant’Anna nous apportent 27 ans d’expérience ; leur capacité financière pour continuer à investir dans l’outil de production et ainsi grossir plus vite”
Sébastien Crussol, fondateur de Eau Neuve
La GMS, les fondateurs de l’Eau Neuve y croient aussi parce que la maison-mère italienne, Sant’Anna (un gros producteur avec 1,9 milliard de litres embouteillés par an avec sept captages), connaît bien les rouages et tutti quanti de cette équation. “Notre nouvel actionnaire majoritaire est très bienveillant et très intelligent”, qualifie Sébastien Crussol. “L’un fait découvrir l’autre ; l’un apporte son savoir-faire à l’autre. Nous nous avons une expertise sur les partenariats et les événements ; eux sur la technique, par exemple : quand, dans notre usine, on met une heure pour améliorer un process ou résoudre une panne, ils mettent quelques minutes.”

Ce n’est pas tout. “Les Italiens de Sant’Anna nous apportent 27 ans d’expérience, notamment technique ; ils nous apportent leur capacité financière pour continuer à investir dans l’outil de production et ainsi grossir plus vite ; à installer d’autres machines qui manquent.” Et leur expérience également pour entrer pleinement sur le marché des grandes surfaces. “Ils nous ont aidés, par exemple, à construire une grille tarifaire pour les grandes surfaces. Nous avons embauché également une directrice commerciale qui vient de Danone, etc.” La Compagnie des Pyrénées, elle, qui a un sacré réseau et un entregent extraordinaire, apporte sa propre expertise à Sant’Anna : “Nous sommes capables de discuter et de conclure des accords commerciaux avec Airbus ; des ministères…” Et de se retrouver même à la table de l’Elysée…
Le goût de la pluie et de la neige…
Sauvage : c’est son seul non arrière-goût. Neutre. Ni métallique (faiblement minéralisée) ni salée (fortement minéralisée). L’Eau Neuve a le goût de la pluie et de la neige ariégeoises patiemment filtrée. “L’objectif est toujours de trouver des produits faciles à recycler – l’aluminium c’est recyclable à l’infini. Ensuite, c’est aussi d’avoir un contenant réutilisable. On a choisi un col large pour cela”, précisait Sébastien Crussol.
“Nous sommes arrivés pour exploiter cette eau particulièrement bonne : elle affiche un PH 7, avec très peu de goût ; elle n’est pas clivante”
Créé par la commune d’Ax-les-Thermes, le captage date de 2005. L’eau est filtrée naturellement pendant cinq ans à travers la roche jusqu’à sa nappe aquifère et pompée à 43 mètres de profondeur dans la moraine d’un ancien glacier où elle est captée sans jamais être en contact avec l’air et la lumière. “Nous sommes arrivés en 2016 sur ce projet pour exploiter cette eau particulièrement bonne : elle affiche un PH 7, avec très peu de goût ; elle n’est pas clivante. Sur le marché de l’eau, certains ont des préférences ; ceux qui aiment Vittel n’apprécient pas Evian, par exemple. La nôtre est neutre. Et avec 69 mm/litre, elle a une très faible minéralité, presque pas de sel (12 mg). Elle est même agréée pour les nourrissons”, expliquait Sébastien Crussol.
“Nous avons développé des recettes maison d’eaux dites fonctionnelles, avec des visées médicales, sanitaires…”

Sébastien Crussol, qui avoue avoir du mal à recruter, rend hommage à ses 48 salariés “très engagés et conscients de ce que l’on construit ensemble”. Cette réussite en appelle d’autres. “J’en suis à 20 % de ce que je veux faire ici, dévoile Sébastien Crussol. Nous avons développé des recettes maison d’eaux dites fonctionnelles, avec des visées médicales, sanitaires…” La Compagnie des Pyrénées a, par exemple, mis au point un contenant longue conservation que l’on peut stocker… 15 ans !
Il faut dire que sur la planète, “une crise de l’eau sans précédent” affecte déjà près de quatre milliards de personnes. La moitié de la population mondiale subit un stress hydrique “élevé” au moins pendant un mois par an, et les pénuries en eau devraient s’aggraver, selon un rapport du World Resources Institute. Et notre région n’y échappe pas, comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI.
Bouteilles que l’on peut conserver 15 ans !
En ces temps de sécheresses régulières, c’est une solution pour les communes qui manquent d’eau par exemple. Les bouteilles en plastique, c’est deux ans de conservation maxi ; les Tétra Pak 18 mois, et l’alu deux ans… “Nos bouteilles longue conservation ne contiendront pas de l’eau minérale sortie sans additifs de la source. Mais ce que l’on y ajoutera n’aura pas d’incidence sanitaire ni en matière de goût : on pourra faire cuire du riz avec par exemple.”
Son prix ? 1 € le litre, seulement alors que ses concurrents ne proposent qu’une bouteille longue conservation à 3 € le litre et pour 5 ans de conservation. Comment fait-il pour proposer un prix défiant toute concurrence ? “Je ne suis pas un centimier, formule-t-il joliment. Je prends une marge responsable.” Déjà, il pense à des eaux destinées à améliorer l’hydratation du corps ; à lutter contre les UV ou à contenir des Fleurs de Bach, des préparations à base de plantes mises au point il y a un siècle. Sorte d’élixirs, chacun étant censé rééquilibrer émotions et favoriser le bien-être. C’est la porte ouverte vers un alicament made in Ariège. Et cela coule déjà de source.
Olivier SCHLAMA
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Elle est la première entreprise française à proposer de l’eau minérale durable en format carton grâce à un partenariat exclusif avec Tetra Pak. La Compagnie des Pyrénées produit et commercialise quatre emballages éco-conçus : bio-carton, RPET recyclé et recyclable, aluminium recyclable à l’infini et verre. L’ensemble du processus de captation, production, emballage, distribution et recyclage a été pensé dans un objectif écologique, responsable et sociétal !
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En cours de process de certifications IFS, BRC et ISO 22001, d’une faible minéralité, une pauvreté en sodium, d’un pH neutre et d’un résidu à sec de 69 mg/L, Eau Neuve est l’une des sources d’eau minérale naturelle française ayant obtenu la norme AFNOR “convient à la préparation et à l’alimentation des nourrissons”, ce qui en fait une eau minérale naturelle consommable par toute la famille tous les jours.
Eau Neuve, pionnière de l’industrie verte
Créée en 2017, la Compagnie des Pyrénées a construit une usine à Mérens-les-Vals en haute Ariège pour un coût de 26 M€. L’usine, qui a été pensée dans un souci de minimise son impact sur la faune et la flore. Ecoresponsable, le site fait appel aux dernières innovations.
La Compagnie des Pyrénées exploite et distribue l’eau minérale naturelle de la source de Pédourès à 1332 m d’altitude, propriété de la commune d’Ax-les-Thermes suivant un bail emphytéotique de 60 ans, avec un objectif annoncé d’éco-responsabilité. La région Occitanie et le département ont également participé à cet investissement (environ 2,4 M€) ainsi que la communauté de communes de la Haute Ariège qui pris en charge les travaux de voirie pour accéder au site.
Installée sur d’anciens pâturages
La Compagnie des Pyrénées se positionne en pionnière de l’industrie verte. Dès la construction, elle a pensé son site industriel pour minimiser son impact sur la faune et la flore locales. Installée sur d’anciens pâturages, l’usine a été pensée pour s’intégrer au mieux dans le paysage et les constructeurs ont même déplacé, pierre par pierre, un muret d’époque qui abrite insectes et autres lézards. Les nids de chauve-souris ont aussi été déplacés avec grand soin, avec la création de refuges spécifiques.

Sur le plan énergétique, l’entreprise a signé des contrats d’alimentation spécifiques avec EDF, tirant avantage des centrales hydroélectriques de la région. De plus, des technologies novatrices récupèrent la chaleur générée par les machines pour chauffer les bâtiments, participant ainsi à la réduction de l’empreinte carbone. La gestion intégrale des déchets, avec un éclairage exclusivement LED, complète cette démarche écoresponsable. L’ensemble du processus de captation, production, emballage, distribution et recyclage à été pensé dans un objectif premier d’éco-responsabilité.
Déchets recyclés en ameublement d’extérieur

L’usine valorise ses déchets et les recycle notamment pour les transformer en ameublement d’extérieur. L’usine a une capacité totale de production de 200 millions de bouteilles par an, en produit à l’heure actuelle 32 millions. Eau Neuve a équipé l’entrepôt de sa nouvelle usine d’embouteillage en France du système Pallet Shuttle semi-automatique et de rayonnages à palettes Mecalux. Les deux systèmes de stockage optimisent l’espace tout en offrant un service agile et efficace aux clients.
Prélever au plus 15 % du débit à l’étiage
En tenant compte des exigences d’Eau Neuve, Mecalux a proposé d’installer des rayonnages à palettes par accumulation équipés du système Pallet Shuttle semi-automatique. Cette solution a permis à l’entreprise d’optimiser la surface disponible : seulement 1 260 emplacements de palettes disponibles. Tout au long de l’année, le niveau de prélèvement des eaux dans la source est calculé pour prélever au plus 15 % du débit à l’étiage (le moment où il y a le moins d’eau, traditionnellement début novembre). Ainsi, aucun risque d’affecter le niveau des eaux et la biodiversité en aval. Un pipeline souterrain achemine l’eau depuis la source jusqu’à l’usine installée sur une surface totale réduite de 6 600 m2.
O.SC.
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