La tendance, lourde, est valable été comme hiver, selon le baromètre Odalys-Discurv. Un enseignement dont se serviront les stations pour mieux répondre à “une clientèle en quête de détente, de nature et d’authenticité”.
On l’a tous constaté, au moins intuitivement. Et même quand le neige est, comme aujourd’hui, au rendez-vous. Alors que la saison hivernale 2025-2026 s’annonce positive pour les acteurs du tourisme, perce une certitude : les attentes des vacanciers continuent d’évoluer. Odalys Vacances, acteur majeur de l’hébergement en montagne avec plus de 80 résidences, hôtels et chalets répartis dans l’ensemble des massifs français, et l’institut d’études Discurv dévoilent les résultats du baromètre montagne hiver 2025-2026, réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 Français âgés de 18 ans et plus. L’enquête révèle que si les sports de glisse demeurent la première motivation d’un séjour à la montagne l’hiver pour 70 % des Français, les pratiques et les attentes des vacanciers se diversifient. Comme nous l’expliquait le maire de Font-Romeu, ICI.
“C’est souvent les non-skieurs qui choisissent justement la destination”

Font-Romeu (P.-O.), en période de vacances, accueille de 20 000 à 25 000 vacanciers dans le village chaque semaine ! Et, surtout, plus de la moitié ne font pas de ski. C’est le maire, qui en parle le mieux dans un entretien à Dis-Leur ! “Ils viennent à Font-Romeu pour Font-Romeu. Ils viennent sur une destination où ils vont se plaire ; et c’est souvent les non-skieurs qui choisissent justement la destination. On a donc tout intérêt à choyer les non-skieurs. Dans les Alpes, et maintenant dans les Pyrénées, beaucoup de stations proposent des solutions de bien-être aquatiques. C’est devenu une nécessité. Plus personne ne skie toute la journée. D’où l’intérêt d’avoir des activités “péri-ski ». Et des stations de plus en plus “quatre saisons”
Le baromètre Odalys prend tout son sens où quatre grandes tendances se dégagent. Les sports de glisse, toujours au cœur de l’expérience ; les activités hors-ski sont en pleine ascension ; les vacanciers sont aussi et en même temps plus attentifs à la durabilité et à la responsabilité environnementales. Enfin, ils offrent un regain de confiance envers les professionnels de l’hébergement.
“Sports d’hiver, pilier du séjour à la montagne”
Dans le détail, “les sports d’hiver demeurent le pilier du séjour à la montagne : 72 % des vacanciers partent pour pratiquer une activité de glisse. Trois motivations principales sont mises en avant pour cette destination – les bienfaits de la montagne (62%), la pratique d’un sport d’hiver (54%), et la convivialité du séjour (45%)”. Par ailleurs, le manque d’enneigement, souvent perçu comme un enjeu majeur, reste une préoccupation mais ne freine en réalité que 10% des Français. En conséquence de quoi ils recherchent : un choix d’activités hors ski toujours plus riche.
Et surtout : “Près d’un Français sur 10 qui ira à la montagne cet hiver sera un primo-partant. Un public novice bien moins nombreux que celui des habitués de la montagne donc (9 sur 10), mais avec des motivations spécifiques. Pour eux, le choix de cette destination est d’abord guidé par les bienfaits de la montagne (54 %) et la découverte d’une autre facette de la montagne (38 %), plus que par la pratique des sports de glisse (30 %). La montagne conserve ainsi son ADN sportif, tout en s’ouvrant à de nouvelles formes de découverte.”
Randonnées et raquettes pour 50 % des Français à la montagne

L’étude l’affirme : la montagne attire aussi “une clientèle en quête de détente, de nature et d’authenticité”. La moitié des Français qui iront à la montagne cet hiver se tourneront vers la randonnée et les balades en raquettes et 28 % déclarent même qu’ils n’enfileront pas les skis cette saison, une tendance particulièrement marquée chez les 35 ans-49 ans (33 %), souvent en famille avec de jeunes enfants et les 65 ans et plus (50 %). Aujourd’hui, 8 vacanciers sur 10 se disent intéressés par des séjours à la montagne organisés spécifiquement pour les non-skieurs (programme autour de la nature, détente…) Et plus de 6 sur 10 estiment qu’un séjour à la montagne en hiver sans skier offre une expérience différente mais tout aussi agréable (1). Une évolution accompagnée par les stations : 72 % des Français qui les fréquentent estiment qu’elles sont désormais bien adaptées aux non-skieurs.
« Une destination de vacances l’été”
Mieux : “Cette diversification s’étend à la saison estivale : pour 63 % des Français, la montagne constitue une destination de vacances l’été, que ce soit chaque année pour 15% d’entre eux ou selon les années pour 48 % (…) Ce qui appuie encore une fois la nécessité pour les stations de mettre davantage l’accent sur leurs activités hors ski.”
Créer forfaits hors-ski et “structurer l’offre hors-saison”
Enfin, Face aux enjeux environnementaux et climatiques, les Français, et notamment les plus jeunes, se montrent de plus en plus attentifs aux engagements des stations en matière de durabilité. 89% des vacanciers de moins de 35 ans déclarent accorder de l’importance aux engagements écologiques des stations au moment de leur réservation, un chiffre en progression.

Les actions menées en faveur d’un tourisme plus responsable deviennent désormais un critère de choix déterminant au moment de planifier un séjour à la montagne, et encore plus auprès des nouveaux ou futurs publics. Les priorités les plus citées en termes d’actions environnementales : développement de transports plus durables (navettes, covoiturage, train, etc.) : 50 % ; protection de la biodiversité : 49 % ; actions en faveur de l’économie locale : 48 % ; gestion responsable des déchets : 45 % ; utilisation d’énergies renouvelables : 38 % ; la durabilité s’impose désormais comme un facteur déterminant au même titre que le confort ou la qualité de l’enneigement.
De quoi conforter la stratégie des stations de ski, notamment, pour élargir leur fréquentation hors saison et proposer des offres nouvelles aux primo-visiteurs qui n’ont pas la culture du ski, les familles intergénérationnelles, les couples en quête de détente et d’authenticité. Exemples : créer des forfaits hors-ski et “structurer une offre hors-saison”.
Olivier SCHLAMA
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(1) Randonnées et raquettes : 63 %, gastronomie locale : 55 %, bien-être (spas, thermes) : 43 %, découvertes culturelles ou artisanales : 29 %
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