Le 9 juin, on votera pour élire les futurs députés européens. Et si la campagne bat son plein, la grande absente du moment c’est bien… l’Europe ! Entre les ambitions nationales personnelles des uns et les postures idéologiques des autres, le vrai sujet de ce scrutin passe presque totalement inaperçu. Le sujet mérite pourtant que l’on s’y attarde. Alors, place à l’Arlésienne de l’élection, place à l’Union européenne !

Se prétendant fervent européen, le président de la République est pourtant le premier à escamoter le vrai sujet de l’élection européenne. En cherchant à réduire le débat à sa posture de dernier rempart face au Rassemblement national, il réduit le périmètre du débat et fausse totalement la campagne.

70 % du budget de l’UE pour des actions de proximité

Le (mauvais) exemple vient donc d’en haut lorsqu’il s’agit de confisquer le sujet de européennes. Et c’est bien dommage ! Car il faut avoir en tête que 70% du budget de l’Union européenne est consacré à des actions de proximité. Ainsi, l’Occitanie a bénéficié de 3,2 milliards d’euros, tous fonds européens confondus, pour la période 2014-2020.

Entre 2021 et 2027, la région touchera 829 millions d’euros au titre de deux programmes européens dont elle est l’autorité de gestion : le Fonds européen de développement régional (FEDER) et le Fonds social européen + (FSE+). Le premier pourra être mobilisé pour réduire les inégalités régionales, développer les mobilités douces urbaines ou encore décarboner l’économie. Le second entend quant à lui soutenir des projets pour la formation et l’insertion professionnelle.

A ces deux enveloppes financières s’ajoutent notamment une part de l’enveloppe du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), dont le montant est de 10 milliards d’euros pour l’ensemble de la France de 2023 à 2027 (449 M€ pour l’Occitanie), ainsi qu’une partie du Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture (FEAMPA), qui correspond à 567 millions d’euros au niveau français pour la période 2021-2027 (16,77 M€ en Occitanie).

L’Europe “au coeur de notre quotidien”

Vice-Présidente de la Région Occitanie, en charge de l’Europe et des Relations Internationales, Nadia Pellefigue précise : “L’action de l’Europe (…) est au cœur de notre quotidien. Notre devoir d’élus des territoires est aussi de le faire savoir. Pistes cyclables, tableaux numériques dans les écoles primaires, recherche médicale, préservation de la biodiversité, formation, emploi, restauration du patrimoine… L’Europe finance des projets concrets gérés par l’Occitanie à hauteur d’1,4 milliard d’euros pour la période 2021-2027…”

L’Occitanie, tient aussi à s’affirmer comme “une Région pro-active sur la scène européenne.” Nadia Pellefigue explique “nous avons créé Occitanie Europe, une association présente à Bruxelles, qui regroupe 25 structures publiques d’Occitanie comme des villes, des départements, des agglomérations ou des universités. Elle nous permet de nous mobiliser collectivement afin de défendre nos intérêts communs.”

Dans une France jacobine où les Régions ont des moyens limités et restent très dépendantes des dotations de l’Etat, en comparaison des puissants Länder allemands ou des communautés autonomes espagnoles, les fonds européens constituent une manne essentielle pour mener une politique choisie. C’est le cas en Occitanie, en particulier en termes de transition écologique, la Région figurant au cinquième rang des régions bénéficiaires des aides de l’UE en France métropolitaine.

Philippe MOURET

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