Météo France : Le scénario d’un été “plus chaud que la normale est le plus probable”

Plage de la Conque, Agde. Ph. Olivier SCHLAMA

L’organisme public de prévision privilégie également le scénario d’un été plus sec que la normale, notamment sur le pourtour de la Méditerranée…

Après les cataractes inhabituelles, la météo se recale sur le calendrier. Avec chaleur et sécheresse annoncées. Si l’on en croît Météo France, le scénario privilégié, “à 50 %” pour le trimestre à venir, sur la France, est celui  “de conditions plus chaudes que la normale sont les plus probables”, dit l’organisme. Concernant les précipitations, le Sud-ouest et le pourtour méditerranéen seront “probablement plus secs que la normale alors qu’aucune tendance n’est privilégiée pour le reste du territoire”.

Et de préciser : “Sur l’ensemble du continent européen, la circulation de masses d’air plus chaud que la normale est privilégiée malgré une prévisibilité limitée, alors qu’aucune tendance ne se dégage pour les précipitations sur la majeure partie de l’Europe. Un trimestre plus sec est le plus probable sur l’ouest de la Méditerranée et la péninsule Ibérique.”

“Le Sud-ouest et le pourtour méditerranéen seront probablement plus secs que la normale”

Toujours concernant les précipitations, “le Sud-ouest et le pourtour méditerranéen seront probablement plus secs que la normale alors qu’aucune tendance n’est privilégiée pour le reste du territoire”. Ce scénario “n’exclut pas des épisodes ponctuels avec une pluviométrie pouvant être localement importante”, avertit toutefois l’établissement public.

À Tarascon-sur-Ariège. Ph. Olivier SCHLAMA

“Depuis quelques années, en cohérence avec la tendance planétaire du changement climatique, les étés sont plus fréquemment au-dessus des normales de saison, mais les épisodes de chaleur ou les canicules diffèrent en termes d’intensité, de temporalité et de localisation d’un été à l’autre”, explique encore Météo-France. “Des ‘parenthèses de fraîcheur ne sont jamais exclues non plus, comme au coeur de l’été 2023”, précise l’organisme.

Des conditions météo inconnues dans le détail

Peut-on vraiment connaître le temps avec des prévisions saisonnières ? Les services de Météo France précisent qu’il s’agit de “prévisions probabilistes des conditions climatiques moyennes pour les trois mois à venir”, indiquant “pour de grandes régions du globe (au moins 1 000 km sur 1 000 km) le scénario le plus probable parmi les trois suivants : proche, en dessous ou au-dessus des normales.” Ce qui “ne permet pas de prévoir le détail des conditions météorologiques des prochains mois jour par jour ou même semaine par semaine”.

Températures des océans…

Il est donc encore trop tôt pour établir des prévisions pour les Jeux olympiques de Paris qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août et encore moins sur les plages de Sète. Comment s’élabore un tel scénario ? Par l’entrecroisement et l’interprêtation de données savantes : chaque mois, les climatologues de Météo-France examinent l’état du système climatique global (observations des océans, de l’atmosphère et des glaces de mer) et analysent les résultats de quatorze modèles de prévisions saisonnières. Entrent en ligne de compte les températures des océans tropicaux (en surface et en profondeur) des mois passés.

Quatorze modèles étudiés

“Les anomalies de chaleur des océans tropicaux (…) influent en effet fortement le climat du globe.” Les climatologue s’intéressent plus particulièrement à certaines zones, comme le Pacifique équatorial central et est, où la présence d’un épisode El Niño ou La Niña influe particulièrement le climat du monde entier. Les climatologues cherchent également à identifier les anomalies dans la dynamique de l’atmosphère.

Les spécialistes du climat étudient ensuite les 14 modèles de prévisions saisonnières dans le monde. Celui de Météo-France faisant partie du “multimodèle produit par le programme Copernicus en Europe. Ils établissent, en collaboration avec des chercheurs internationaux spécialistes de la modélisation et des océanographes, une synthèse pour le trimestre à venir.”

Olivier SCHLAMA