Le réalisateur audois Yannick Séguier, tourne actuellement un film qui retrace l’histoire du département, de l’Antiquité aux années 80. Ce film, principalement constitué de scènes de fiction et de reconstitution historique est en cours de tournage jusqu’en octobre, à travers tout le département de l’Aude…
C’est plus qu’un film, le portrait vivant de tout un département, entre photo de famille (élargie) et carte postale historique, mettant en valeur “le territoire, le patrimoine historique, culturel, économique et linguistique de l’Aude.” On saisit aisément ce qui a pu séduire le Conseil départemental, premier soutien du projet de Yannick Séguier, qui en est aussi l’auteur.
Tout un département mobilisé
Et comme à chacune de ses créations, plusieurs historiens, dont Rémy Pech, Jean-Loup Escudié de l’université de Toulouse, et Gilbert Larguié, ancien maître de conférence de l’université de Perpignan, sont intervenus dans les recherches, ont relu le scénario et parlent dans le film.
Des tournages ont déjà eu lieu et d’autres sont prévus dans les différents cantons de l’Aude jusqu’à fin octobre. Citons de nombreuses scènes médiévales, un meeting SFIO, la Révolution française, un bal, à Villeneuve-Minervois ou encore la fameuse (et violente) finale du championnat de France de rugby de 1929, entre Quillan et Limoux. Les figurants sont bénévoles et les tournages ouverts au public, dans la mesure du possible. Des écoles sont même invitées à assister à certains tournages.
C’est une véritable mobilisation qui a gagné les quatre coins de l’Aude, permettant à la compagnie L’Histoire en Spectacle (*), de réaliser des scènes spectaculaires, tant par la qualité des costumes et des décors, le nombre de figurants, les accessoires d’époque… Originaire de Fabrezan, c’est auprès de l’association locale des couturières que Yannick Séguier a pu trouver les compétences nécessaires à la confection de nombreux costumes (en plus de tous ceux que la compagnie avait déjà accumulés lors de ses précédents spectacles). Un club de fans d’automobiles anciennes de Limoux a pu fournir tous les tacots nécessaires… “Les gens donnent tout”, dit le réalisateur.
Des centaines de figurants et des lieux chargés d’histoire
Ainsi, pour certaines scènes, il était nécessaire de pouvoir tourner dans la dernière fabrique de chapeaux de l’Aude. La fiction se heurte parfois à la réalité, la dernière usine, Chapeaux de France, à Montazels, avait fermé quelques mois seulement auparavant. Mais les portes se sont ouvertes le temps du tournage et c’est même l’ancien directeur qui a tenu ce rôle dans la reproduction historique censée se situer à Espéraza… Six anciens ouvriers étaient également présents, prodiguant leurs conseils pour que les figurants effectuent le geste juste… Actuellement l’équipe est à la recherche d’armures médiévales et de casques allemands de la Dernière Guerre.
En tout, plus de 500 personnes ont pris part au tournage… Intermittents du spectacle et amateurs éclairés, mais aussi beaucoup d’habitants qui ont tenu à affirmer ainsi leur soutien à cette fresque qui brosse toute l’Histoire du département de l’Aude de l’Antiquité aux années 80. Avec un soucis essentiel : “parler au peuple, du peuple”… ainsi c’est à travers des scènes du quotidien que sont évoqués les grands bouleversements historiques (guerres, Révolution, révoltes vigneronnes, etc), qui ont traversé l’Aude comme tout le reste de l’Hexagone…
Le tournage reprendra jusqu’en octobre, puis viendra la post-production, avec une sortie prévue en février ou mars 2019. Puis le DVD arrivera à la vente. Une avant-première est prévue dans les communes participantes, pour tous les figurants, suivie d’une diffusion dans les communes audoises en général, les médiathèques, les collectivités etc.
Philippe MOURET