Les statistiques font toujours aussi mal : dans l’Hexagone, pas moins de 118 femmes sont mortes en 2022 sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. L’Occitanie fait partie des régions les plus concernées. Et, encore, il s’agit de chiffres sous-estimés : peu de femmes osent déposer plainte. Et on ne connaît pas le “chiffre noir” des situations à risques. La psychiatre Muriel Salmona tire la sonnette d’alarme.
féminicides
La nouvelle enquête du ministère de l’Intérieur fait froid dans le dos, signalant une augmentation de 21 % par rapport à 2020 qui était déjà en hausse… Les femmes osent de plus en plus franchir le pas d’un dépôt de plainte contre leur agresseur dont huit sur 10 sont Français.
Dans l’Hexagone, cent vingt-deux femmes ont perdu la vie en 2021 sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint contre cent deux en 2020, selon le ministère de l’Intérieur. 84 % avaient déposé une plainte antérieure. Psychiatre spécialisée, Muriel Salmona explique les raisons pour lesquelles le fléau ne faiblit pas.
En amont de la Journée internationale, ce jeudi 25 novembre, et au lendemain des manifestations contre les violences faites aux femmes partout en France, le ministère de l’Intérieur rend un rapport glaçant. La prise de conscience est à la hauteur des chiffres, comme en Haute-Garonne, département exemplaire, ou dans les P.-O. qui propose un “violentomètre” pour repérer les comportements violents.
L’étude annuelle, toujours très attendue encore davantage cette année dans le contexte de la crise sanitaire, montre une baisse historique même si c’est toujours trop. En Occitanie, le département de la Haute-Garonne se démarque avec quatre victimes recensées. Fondatrice de #Noustoutes, Caroline de Haas revendique : “Les moyens pour appliquer les annonces sont en réalité les grands absents des déclarations. Et sans moyens, il n’y aura pas de changement majeur.”
Ces violences conjugales sont peu fréquemment suivies de plaintes, en particulier lorsqu’il s’agit d’agressions à caractère sexuel. Pour 2020, la crainte est de voir le confinement aggraver la situation.
Prise en charge des enfants et des femmes victimes et même des auteurs de violences : le département de Haute-Garonne lance un plan anti-féminicides. En 2019, 150 femmes – et plusieurs dizaines d’enfants ! – sont morts sous les coups de leurs conjoints en 2019. Déjà, 10 autres sont décédées en janvier. Pour Muriel Salmona, psychiatre, “il reste beaucoup à faire”