Le SCoT (Schéma de cohérence Territoriale) planifie le développement du territoire à long terme. Il définit des principes d’urbanisation, de prise en compte de l’environnement, du cadre de vie et de l’offre de transport, de localisation des équipements et des commerces… Il concerne ainsi le quotidien des habitants et contribue à rationaliser les investissements publics.
L’objectif est notamment de limiter les besoins de déplacements, renforcer la qualité des espaces urbanisés et préserver les espaces naturels et agricoles de l’urbanisation. Le ScoT du Biterrois concerne 87 communes et 5 intercommunalités (soit environ 270 000 habitants), comprises entre la Méditerranée et le pic de la Coquillade. Le commerce est naturellement un sujet de préoccupation majeur des SCoT depuis leur création en 2000, par la loi SRU.
Etablir le dialogue entre SCoT et acteurs commerciaux
“Nous devons nous projeter pour intégrer les mutations en cours en matière de commerce et de modes de vie, leur incidence pour l’aménagement du territoire, par exemple pour garantir la redynamisation des centres villes ou encore intégrer les enjeux logistiques”, explique Michel Heinrich, député-maire d’Epinal et président de la Fédération nationale des SCoT. Il définit ainsi la mission des ScoT : “Décrypter le traitement de l’urbanisme commercial, revisiter les enjeux de l’urbanisme commercial, aujourd’hui et demain et identifier les conditions d’un dialogue entre SCoT et acteurs commerciaux.”
Dans le contexte actuel, “la question commerciale sera un des “testeurs” majeurs de la plus-value apportée par la planète SCoT à l’action publique locale au cours de la prochaine décennie”, insiste-t-il. En effet, “la loi prévoit que tout projet de création ou d’extension de commerce dépassant un certain seuil de surfaces de vente (actuellement 1000m²) doit obtenir une autorisation d’exploitation commerciale, préalable à la délivrance du permis de construire. Et le projet doit être compatible
avec le SCoT” du territoire concerné.
L’enjeu environnemental et sociétal est essentiel
Il ne s’agit pas, dans le Biterrois comme ailleurs, d’opposer centre-villes et périphérie, mais d’inscrire les projets commerciaux conernés dans un projet de territoire plus large : “L’ensemble des parties prenantes de l’aménagement et de la structuration d’un territoire doit tenir compte de l’enjeu environnemental et sociétal que constituent la préservation des ressources naturelles, la durabilité et la performance énergétique des constructions et équipements.”
Dans cette optique, un dalogue constructif s’est établi avec la FCD (Fédération du Commerce et de la Distrbution, qui regroupe la plupart des enseignes de la grande distribution). “Il faut repositionner le consommateur au centre des réflexions, mettre en œuvre un urbanisme de projet auquel tous les acteurs participeront (…) prendre en compte les spécificités des territoires”, souligne dans ce sens le président de la FCD, Jacques Creyssel, qui naturellement prêche pour sa paroisse Avec une philosophie centrale : “Quelle ville désirons-nous demain ? C’est un enjeu majeur de société.” Un enjeu qui “suppose une véritable égalité des conditions de concurrence entre toutes les formes de commerce.”
Un “rééquilibrage” vers l’ouest et l’est de Béziers…
Il s’agit, précise Gilles D’Ettore maire d’Agde et président du SCoT du Biterrois, de “s’inventer un avenir collectivement, pour un territoire aux multiples facettes dans un monde en pleine mutation. Tel est le rôle du SCoT qui doit permettre sans figer l’avenir, de projeter et d’infléchir l’action au présent dans un projet de planification territoriale à l’horizon 2040.”
Pour le SCoT du Biterrois, il s’agit aussi d’agir pour le “rééquilibrage” de l’offre commerciale l’un vers l’ouest et deux autres vers l’est de Béziers. Trois projets sont en effet actuellement à l’étude dans la zone. Le projet de création d’un ensemble commercial “L’Oppidum” composé d’un “Intermarché Hyper“, d’une galerie marchande et de 6 500 m2 de moyennes surfaces spécialisées dans l’équipement de la maison et/ou de la personne, à Colombiers, a recueilli un avis défavorable au niveau départemental (CDAC). Il est frappé d’un recours. Alors qu’un projet voisin (“Hyper Casino“) a, lui, recueilli un avis favorable.
Ph.-M.
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