En 2019, d’après des données fournies par l’agence internationale de l’énergie atomique (l’AIEA), les femmes ne représentaient que 22,4 % des travailleurs du secteur nucléaire. Bien que la proportion de femmes occupant des postes de hauts responsables techniques ait augmenté au sein du nucléaire, elles sont encore sous-représentées. Le concours FEM’Energia met justement à l’honneur des femmes qui travaillent dans le nucléaire…
Le 2e prix est revenu cette année à Sabrina Berkane, récemment diplômée en Licence Pro 3D (Technologies du Démantèlement, des Déchets, et du Désamiantage). Réalisée en alternance, cette formation est organisée conjointement par l’INSTN-CEA Marcoule et l’université de Nîmes. “Ce prix valorise la réussite étudiante et l’excellence des formations dispensées à Unîmes”, souligne l’université dans un communiqué. (*)
Un parcours qu’elle définit comme “atypique”
Titulaire d’un baccalauréat Sciences et Technologies Tertiaires (STT) et d’un BTS Négociation Client, Sabrina Berkane a décidé d’orienter sa carrière vers la filière du nucléaire. Après avoir décroché le premier niveau en radioprotection à l’INSTN comme major de promotion, elle a occupé un poste de technicienne dans cette spécialité.
Désireuse d’approfondir ses connaissances dans le nucléaire, et grâce à son niveau, elle a intégré l’université de Nîmes pour y suivre la Licence Pro 3D.
Le service dédié à la Formation Continue d’Unîmes, l’UNIFOP, a accompagné Sabrina dans le montage de son dossier de financement pour accéder à sa formation et dans le suivi administratif, faisant la liaison entre elle et son entreprise :
“J’avais beaucoup d’appréhension au début de ma formation à l’université. La formation de la L3 Pro 3D, qui aborde les déchets et le démantèlement du nucléaire, est très complète. J’ai apprécié la variété des intervenants et le partage avec les étudiants. Après mon diplôme, j’ai été recruté par D&S Ingénierie, une entreprise qui correspond à mes valeurs”, confie aujourd’hui Sabrina.
En décembre 2022, Sabrina Berkane a obtenu un 2e prix FEM’Energia, remis à Paris par WiN France. “Son parcours remarquable et atypique valorise l’excellence de la formation continue à l’université de Nîmes, souligne le communiqué de l’Unîmes. La réussite de Sabrina est très inspirante pour toutes celles qui souhaitent se diriger ou réorienter leur parcours universitaire et professionnel dans les filières techniques et scientifiques.”
“Ce concours était l’opportunité pour moi de mettre en avant mon parcours atypique, ainsi que ma reconversion professionnelle. J’ai réalisé des études dans le commerce et rien ne me prédestinait à l’industrie nucléaire. Ce concours m’a appris, qu’en tant que femme et mère, il y a toujours une place dans un secteur passionnant malgré les préjugés, un secteur où l’évolution professionnelle est toujours possible…” explique la lauréate.
Pour plus de “visibilité” pour les femmes dans le nucléaire
Depuis 2009, WiN France, WiN Global et EDF (en partenariat avec l’Institut de France, l’Académie des Sciences, Sciences et Enseignement), décernent le prix FEM’Energia pour “encourager et soutenir financièrement des femmes passionnées par le secteur du nucléaire.” (WIN pour Women In Nuclear).
Ce prix s’adresse aux lycéennes, aux étudiantes et aux femmes travaillant dans ce secteur. Il contribue au développement de la diversité et de la mixité dans ce domaine avec plusieurs objectifs :
“Rendre les femmes plus “visibles” dans les métiers, en mettant en lumière une action exemplaire méritant d’être connue, partagée et encouragée; faciliter l’accès au premier emploi des étudiantes en proposant des contrats d’apprentissage, des contrats de professionnalisation, des stages et en les aidant à construire leur projet professionnel; promouvoir les carrières et les métiers du nucléaire des femmes en activité en les aidant à construire leur parcours professionnel et leur plan de carrière.”
“A l’approche d’une nouvelle ère pour l’industrie nucléaire, dont les besoins en recrutement sont décuplés, notre association a plus que jamais un rôle fort à jouer”, précise à ce sujet Isabelle Poli, présidente de WiN France (association créée en 1993).
Philippe MOURET
(*) Lorsqu’une installation nucléaire arrive en fin de vie, on procède à son démantèlement et à son assainissement. Le démantèlement consiste à démonter les équipements et les auxiliaires. La phase d’assainissement consiste à enlever l’essentiel de la radioactivité résiduelle contenue dans les installations (par grattage, déconstruction partielle du génie civil,…). Objectif : être rayé de la liste des installations nucléaires référencées par les autorités de sûreté. Voir sur le site du CEA.
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