Routes / Hiver : L’Ariège veut s’affranchir de ses chaînes (automobiles)

Dès le 1er novembre, 48 départements seront concernés... Photo DR

“Je comprends parfaitement la nécessité de sécuriser les déplacements de tous les usagers de la route mais je m’oppose au classement systématique de chaussées qui ne présentent pas de risque en matière de viabilité hivernale”, c’est la réponse de la présidente du département, Christine Téqui, à Delphine Mercadier-Moure, commissaire à l’Aménagement au Developpement et à la Protection du Massif des Pyrénées

Cette proche collaboratrice du préfet sollicitait l’avis du Conseil départemental quant à la définition d’un périmètre couvrant 78 communes ariégeoises. Et Delphine Téqui précise : “Sur la base d’une analyse réalisée par la Direction des Routes Départementales, j’ai proposé de ne retenir que les 22 communes situées à plus de 800 m d’altitude, mais également les itinéraires précis d’accès aux stations de sport d’hiver et vers des cols ouverts hiver, soit 19 communes supplémentaires.”

En vigueur dès le 1er novembre

Christine Téqui, présidente du Conseil départemental de l’Ariège. photo DR

Et l’élue ariégeoise poursuit : “J’invite les auteurs parisiens de ce décret à venir en Ariège dès le 1er novembre : d’expérience, nous savons que l’altitude de 800 m est reconnue comme la limite au-delà de laquelle les intempéries hivernales sont les plus soutenues. De même, la rareté d’événements météorologiques similaires à ceux survenus dans les Alpes, à l’origine de ce décret, m’incite à proposer de ne pas pénaliser inutilement les habitants des communes initialement envisagées par le Comité de Massif. Car je n’oublie pas le principe suivant : qui dit obligation, dit contrôle ; qui dit contrôle, dit verbalisation.”

Une amende de 135 € pour les contrevenants

En effet, tout contrevenant qui ne respectera pas l’obligation d’équiper son véhicule avec de dispositifs antidérapants amovibles (pneus neige, pneus hiver ou chaînes) s’exposera “à une amende de quatrième classe (soit 135 euros) et à une immobilisation possible de son véhicule.”

Pour Christine Téqui, il y a d’autres urgences à affronter, comme elle le souligne : “À l’heure où le réchauffement climatique est sur toutes les lèvres -et donc la baisse des chutes de neige-, au moment où les Français sont étranglés par les effets d’une crise sociale dont le gouvernement ne semble pas prendre la mesure, faut-il en plus accepter le principe d’accentuer les contraintes de circulation et donc les dépenses ? Moi, je dis non !”

Sur la route, le gouvernement n’en est pas à sa première marche arrière

L’automobile est devenue une cible privilégiée du gouvernement, histoire de s’offrir à bon compte une image un peu plus verte. Si les départements se mobilisent (au fur et à mesure que les arrêtés préfectoraux vont tomber), va-t-on vers une reculade comparable à celle face à la mobilisation contre le contrôle technique pour les deux-roues ? Possible. L’Ariège en tout cas, avait déjà sonné la mobilisation contre la limitation de vitesse à 80 km/h, La suite n’avait pas été des plus confortable pour le gouvernement…

Philippe MOURET

Le texte officiel : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A14389