Montpellier : Naissance rare de trois guépards au zoo du Lunaret

Engagé dans un programme de conservation de l’espèce, le zoo du Lunaret accueille la 7e portée de cette espèce classée vulnérable. Trois guépardeaux y ont vu le jour le 24 janvier.

Les équipes du zoo du Lunaret sont finalement les vrais parents des trois guépardeaux qui viennent de naître en ce sens que les onze spécimens dont huit adultes ont pu bénéficier d’un enclos conforme aux mêmes conditions favorables à la reproduction que ces animaux trouveraient dans la nature. C’est la 7e portée que connaît ainsi le zoo de Montpellier.

Des parents soigneurs-facilitateurs. “Il y a une volonté des équipes et du zoo de faire en sorte que la structure soit adaptée à cette mission. Comme dans la nature, mâles et femelles vivent séparément. C’est aux soigneurs attentifs de voir si les femelles commencent à avoir des signes de “chaleur” et de faire en sorte qu’à moment donné, ils se croisent.” Et plus si affinités. Les accouplements ne doivent rien du hasard : comme le stipule le programme de reproduction coordonné au niveau européen, les soigneurs doivent aussi veiller à ce que mâles et femelles respectent une diversité génétique des descendants pour éviter que l’espèce ne tende vers l’extinction.

Le nombre d’individus en captivité décroit

Le vendredi 24 janvier, une femelle guépard, née en 2018 au Zoo de Montpellier, a ainsi donné naissance à trois petits, deux mâles et une femelle, détaille-t-on au zoo. Ces naissances sont le fruit d’une forte implication du zoo de Montpellier dans le cadre du programme de conservation ex-situ de l’Eaza (Association européenne des zoos et aquariums) des guépards d’Afrique Australe. Le nombre d’individus en captivité décroit depuis 2020 suite au désistement de plusieurs structures dans la reproduction de cette espèce. Seule une dizaine d’institutions en Europe continuent à reproduire les guépards du Sud.”

Symbole d’une coopération pour préserver l’espèce

Guépardeaux au zoo du Lunaret, à Montpellier. DR

Les trois guépardeaux pesaient 550 grammes lors de leur première pesée, 48 heures après leur naissance. Leurs noms seront choisis dans les semaines qui viennent par les équipes animalières et commenceront par G puisque c’est la 7e portée viable née au zoo depuis 2015 (une lettre différente par portée en suivant l’ordre alphabétique). Il ne boiront que le lait de leur maman. Ce n’est qu’une fois adultes qu’ils s’attaqueront à de la viande, au rythme de 1,5 kg par jour et par individu.

Bastet, leur mère, est née au zoo de Montpellier en 2018 et avait été adoptée avec son frère et sa sœur par une autre mère ayant une portée un peu plus âgée. Elle avait eu une première portée en 2021, un mâle et deux femelles respectivement placés dans des zoos en Angleterre, en Allemagne et en République tchèque. En 2024, Bastet a donné naissance deux fois à un seul petit, ce qui provoque systématiquement un arrêt de lactation et un désintérêt de la mère pour le petit.

Montpellier associé à l’African Safari de Plaisance-du-Touch et le Safari de Peaugres en Ardèche

Le premier est décédé ; la seconde a donc été envoyée très tôt dans le parc hollandais Safaripark Beekse Bergen où elle a été adoptée par une autre femelle qui a mis bas quelques jours après sa naissance. La petite, âgée désormais de cinq mois, se porte bien et a été nommée Maïsha, ce qui signifie “vie” en swahili et elle grandit au côté de sa mère adoptive. Elle est le symbole de la coopération et des efforts internationaux des parcs zoologiques pour préserver cette espèce.

Né en Ardèche au Safari de Peaugres, Baci, le père est arrivé au zoo de Montpellier en juillet 2024 dans le cadre du programme de conservation de l’Eaza. Le parc zoologique de Montpellier est associé avec l’African Safari de Plaisance-du-Touch en Haute-Garonne et le Safari de Peaugres en Ardèche dans une collaboration locale étroite qui permet de faciliter les mouvements des individus pour permettre aux femelles de choisir le mâle qui leur convient le mieux et ainsi augmenter les chances de reproduction et donc de conservation.

En 2024, sur les 41 naissances du programme européen, seuls 23 guépards étaient viables, d’où la nécessité d’amplifier les efforts pour que la population perdure. Cette portée est la première en Europe en 2025 de cette espèce classée Vulnérable sur l’échelle du risque d’extinction de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

Olivier SCHLAMA