La flambée des prix de l’énergie et des carburants en particulier sont au coeur de la campagne. Pierre Chasseray, DG de l’association nationale 40 Millions d’automobilistes, en souligne l’importance pour les Français dans sa chronique.
Depuis des années, je ne cesse de le répéter. Le prix des carburants sera au coeur de la campagne de l’élection présidentielle. Pourquoi ? Parce que le carburant est devenu l’or noir de Tintin, le symbole même du pouvoir rouler, du pouvoir d’achat.
Il y a quelques années encore, le prix de la baguette de pain faisait référence en France pour calculer le pouvoir d’achat des français. Aujourd’hui, que les boulangers me pardonnent, le litre d’essence est devenu la valeur étalon, le marqueur économique d’une société asphyxiée par les taxes automobiles en tout genre !
“La baisse de la TVA à 5,5 % est essentielle…”
Avec une fiscalité appliquée de plus de 60 %, tous les Français se sentent braqués à la station-service et finissent par pencher le tuyau de la pompe pour faire couler les dernières gouttes dans leur réservoir. Une économie de bouts de chandelles à laquelle nous sommes tous forcés, regardant désespérément défiler le compteur de la station-service au gré de nos pressions sur le pistolet.
La baisse de la TVA à 5,5 % est essentielle et le deviendra à nouveau car le chèque de Noël de 100 euros versé en décembre ou janvier ne rattrapera en rien les dérives de la fiscalité sur la mobilité. Car oui, il s’agit bien d’une taxe sur la mobilité.
Fantômas avait inventé l’impôt sur le droit de vivre
Fantômas avait inventé l’impôt sur le droit de vivre. Le gouvernement invente l’impôt sur le droit de bouger… Aussi ridicule… Amputer la mobilité, c’est restreindre la consommation, c’est répondre aux dérives d’écologistes verdâtres qui ne rêvent qu’à l’interdiction des voitures, persuadés que la fin du monde est pour demain !
À force de taxer la mobilité, nous avançons à pas numériques vers une société “Amazon” qui nous livrent sur le rebord de la fenêtre, une étrange société d’immobilité qui ressemblent à un confinement obligatoire… Les prix du carburant dépassent déjà parfois les deux euros le litre dans certaines grandes villes de France et nous glissons vers une augmentation supplémentaire dans les semaines à venir.
Bras d’honneur…
Alors que faire ? S’entêter à suivre le courant des Verts, rêvant de campagne au fond de leur univers de béton ou bien permettre la mobilité, la croissance, les déplacements et replacer l’automobiliste au sein des priorités gouvernementales…
En ne répondant pas à cette demande de baisse de la TVA à 5,5 % pour les carburants qui seraient ainsi reconnus comme produits de première nécessité, le gouvernement vient d’adresser un immense bras d’honneur à tous les automobilistes, préférant maintenir un niveau de taxe élevé totalement contre productif en termes d’économie.
Une TVA abaissée augmenterait de manière significative les déplacements et la consommation de proximité”
En limitant les déplacements, le gouvernement ne pousse qu’à la consommation vers des plate-formes numériques basées hors de France. Il ne récupère rien… Une TVA abaissée augmenterait de manière significative les déplacements et la consommation de proximité.
Autre effet induit d’un carburant cher, la désertification de nos campagnes. Il est évident que la ruralité perd de son attrait à partir du moment où l’éloignement se paie à prix d’or… Mais venant d’un gouvernement qui lutte contre le pavillon et qui prône le tout-immeuble, pas étonnant qu’il milite aussi vers l’immobilisme.
Quoi qu’il en soit, la TVA a 5,5 %, qui permettrait de faire baisser le prix au litre de 21 centimes, deviendra une impérative nécessité des semaines à venir ! Et j’y veillerai !
Pierre CHASSERAY, DG de 40 Millions d’automobilistes