Le major Burns et son acolyte, le grognon docteur Wayne, partent en expédition autour du monde. Chasse au cachalot, crypte secrète, trafic d’opium, malédictions, vaisseau fantôme, monstres marins, jus de momie… Les deux enquêteurs, chargés cette fois de la sécurité du fort savant professeur Pool, viennent à bout des mystères les plus inattendus avec leur flegme et leur humour noir, so british ! Et comme il se doit avec la perfide Albion, une sacrée dose de mauvaise foi… (Les coups de coeur manga, en fin d’article).
Toujours identiques et pourtant tellement différents ! L’auteur toulousain de bande dessinée a su capter toute la subtilité de l’esprit britannique. Après Londres (Les étranges enquêtes du major Burns), la Grande-Bretagne (Les mystérieuses histoires du major Burns), ce troisième opus sorti le 6 mars dernier (Les pittoresques expéditions du major Burns) nous entraîne aux quatre coins de la planète.
Adieu le Fog londonien, place à de nouveaux horizons !
C’est le charme de la BD que de nous offrir un parfum de “déjà vu” tout en suscitant de la nouveauté et de l’inattendu. Et Devig excelle dans cet exercice. Avec le major Burne et l’irascible et cynique docteur Wayne, on est en “famille” et pourtant toujours en terre inconnue. Cette fois, laissant derrière eux le Fog londonien et les landes britanniques les deux anti héros accompagnent le professeur Pool pour une grande expédition scientifique autour du monde.
Entre une carte au trésor à récupérer en plein océan Atlantique, une crypte médiévale à visiter sur l’île de Malte, l’exploration d’une tombe en Egypte, une halte dans l’Inde fastueuse (et mortelle) des Maharadjahs ou une étape en Chine, Burns et Wayne vont avoir maintes fois l’occasion de faire la preuve éclatante de leur incompétence et de leur chance inouïe.
Avec bien sur, dans le rôle de la méchante récurrente, la perfide et française (pour le major Burns c’est synonyme) voleuse surnommée La Pie qui, d’album en album, ne manque jamais une occasion de rouler les deux serviteurs de Sa Très Gracieuse Majesté la Reine Victoria. Nous sommes en effet en 1886 lorsque l’aventure débute au large des Açores, à bord du HMS Victoria, justement…
Cyniques, incompétents et… mortellement drôles !
Comme toujours, chaque nouvelle étape va provoquer catastrophes et conclusions sanglantes, dont les deux “héros” ressortent sinon vainqueurs, en tout cas intacts, ce qui est rarement le cas de ceux qui croisent leur route. Laissons donc les derniers mots au docteur Wayne “… nous allons rester dans l’Histoire, mais comme les deux demeurés qui ont ramené à Londres le serpent de mer qui a dévasté le port”, mais après un instant de réflexion l’éternel complice du major trouve la solution : “Nous allons tout mettre sur le dos du professeur Pool. Dans son état, il ne va pas protester. La grosse Victoria aura son bouc émissaire et tout le monde sera content !”
Et les voilà partis vers… de nouvelles aventures ? Non, boire des pintes au King’s Arms ! Et pour les aventures à venir, on compte sur Devig qui tire les ficelles depuis sa tanière toulousaine !
Philippe MOURET
A noter : la fin de chaque chapitre est ponctuée par une page, façon parchemin, qui explicite les faits réels ayant inspiré l’auteur pour les aventures du major Burnes.
Nouveautés mangas à découvrir :
Rose Bertin – La couturière fatale
Découvrez le destin de la couturière de Marie-Antoinette. En 1766, à Abbeville. Rose Bertin est de loin la meilleure couturière de la ville. Ses robes fluides et confortables font sensation. On loue ses concepts novateurs et sa dextérité hors normes. Mais la jeune femme aspire à mieux. Elle rêve de gloire, de Paris et de devenir la plus grande couturière de France ! La concurrence sera rude pour imposer son style face à sa rivale Marie-Jeanne Bécu, la modiste la plus influente de la capitale.
Sortie prévue le 14 mars en France pour le premier tome de cette série qui en compte déjà 9 au Japon (toujours en cours). Excellent choix du label Kazoku des éditions Michel-Lafon d’ajouter à son catalogue ce Seinen historique (quoiqu’il puisse tout autant se considérer Josei manga). Et la couverture en couleur fait regretter l’éternel N&B traditionnel, car il ne rend par vraiment justice au travail tout en finesse de ce mangaka (également auteur de Chrono Monochrome).
Rose Bertin – Dessin et scénario : Jingetsu Isomi – 192 pages – Prix public : 7,95 €
Breakdown – This is the end …
“On dit que les dinosaures ont pu succomber à un astéroïde de trois kilomètres de diamètre, ayant percuté la Terre, il y a soixante-cinq millions d’années ! Alors que l’astéroïde Willbe s’apprête à frapper la terre avec une puissance de destruction équivalente à dix millions (!) de bombes atomiques… Quelles seront les conséquences pour l’humanité ?”
L’astéroïde Willbe est l’un de ces corps célestes qui représentent une menace mortelle de collision avec la Terre. Malheureusement, les tentatives d’interception à l’aide de missiles échouent, et l’astéroïde plonge dans l’océan Pacifique, déclenchant ainsi une catastrophe naturelle d’envergure mondiale ! Misato Otomo, un enquêteur travaillant pour le service d’information d’une chaîne de télévision, survit miraculeusement au cataclysme.
Accompagné de son insupportable patron Utsumi (tellement qu’il en devient caricatural), le brave garçon heureusement expert en survie (un volume à intégrer dans le kit de premier secours de tout bon survivaliste) ne pourra compter que sur lui-même. Vite, la suite ! (le tome 2 est prévu pour le 17 mai 2024).
En 4 volumes, l’auteur de Golgo 13 et de Survivant questionne la condition humaine et son vernis de civilisation et nous ramène à ce que nous sommes avant tout : des animaux sauvages.
Breakdown T1 – Dessin et scénario Takao Saitô – 350 pages – Prix : 11 €