“Ça rappelle les heures sombres de la Shoah”, réagit Perla Danan, présidente du Crif Languedoc-Roussillon qui s’est dit “consternée“. Le gérant du parc, qui a été placé en garde à vue, nie les faits. Une enquête est ouverte. Un juge a, depuis, été saisi : à lire ICI.
Un nouveau palier aurait été franchi. Présidente du Crif Languedoc-Roussillon (Conseil représentatif des institutions juives de France), Perla Danan s’est dite “consternée” par cet “enchaînement” de haine envers les juifs. “Il y a eu les tags, les insultes, les agressions physiques et maintenant les exclusions…! Il n’y a plus qu’à installer un panneaux comme aux heures les plus sombres de la Shoah, interdits aux juifs et aux chiens !”
Un groupe de quelque 150 jeunes juifs israéliens, âgés de 8 ans à 16 ans, qui résidaient en Espagne, avaient réservé, jeudi, une journée dans un parc de loisirs à Porte-Puymorens (P.-O.) “La réservation date de plusieurs semaines”, explique Perla Danan. “S’attaquer à des enfants parce que juifs, c’est pathétique. Le gérant a été placé en garde à vue, c’est un bon signe. Il a dit ensuite qu’il avait eu un ennui technique pour se rattraper. Nous attendons une réponse ferme de la justice. Il faut que ce soit les Français dans leur ensemble qui refusent cela. C’est très important.” Perla Danan a aussi une explication politique désignant “des responsables politiques qui banalisent l’antisémitisme le qualifiant de résiduel en France” ; il y a “Macron qui fait des déclarations sur Israël, etc. Les gens se sentent autorisés ; à se dire : on peut dire et faire contre les Juifs…”
Agé de 52 ans, le gérant du parc de loisirs a invoqué des “convictions personnelles”, a précisé l’Indépendant. Le parquet de Perpignan, lui, rappelle qu’il s’agit bien d’un délit puni par la loi. Il s’agirait du parc de loisirs Tyrovol, un parcours aérien de tyroliennes.
Délit puni d’une peine maximale de trois ans d’emprisonnement
Inconnu de la justice et “ne faisant pas l’objet de mauvais renseignements”, selon Libération, le gérant, âgé de 52 ans, a été placé en garde à vue pour “discrimination fondée sur la religion dans le cadre de l’offre ou de la fourniture d’un bien ou d’un service”, a souligné le parquet, rappelant que ce délit est “puni d’une peine maximale de trois ans d’emprisonnement”.
Le groupe de vacanciers israéliens, a modifié son planning et “s’est rendu, à bord de trois bus, sur un autre site en France, dont la sécurité est assurée par la gendarmerie, sans le moindre incident à cet instant”, a précisé le parquet en fin de journée. Une enquête dite de flagrance a été confiée à la brigade de recherches de la commune de Prades.
L’Office Central de Lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine est co-saisi avec la brigade de recherches de Prades. Trois enquêteurs spécialisés de cette unité de la gendarmerie créée en 2013, pour enquêter sur les faits les plus graves et ceux motivés par la haine et l’intolérance, sont venus en appui et assistent les militaires locaux. « Le gérant du parc, âgé de 52 ans, inconnu de la justice et ne faisant pas l’objet de mauvais renseignements, a été placé en garde à vue le 21 août 2025 pour « discrimination fondée sur la religion, la race, les origines, la nationalité.. »
Le groupe des 150 vacanciers israéliens a modifié son planning, ce qui a sans doute permis d’éviter que la situation ne s’envenime, et s’est rendu, à bord de trois bus, sur un autre site en France, dont la sécurité a été assurée par la gendarmerie, sans le moindre incident. En l’état actuel de l’enquête, le gérant nie les faits.
En janvier dernier, le Crif avait recensé 1 570 actes antisémites en 2024, en légère baisse sur un an mais toujours à un niveau “historique“. L’année 2023 avait enregistré des niveaux records après le début de la guerre à Gaza.
Ne serait-ce que dans notre région, les actes antisémites sont nombreux. La tentative d’attentat à la synagogue de la Grande-Motte, par exemple. Ou le tag ignoble apparu sur les murs à Toulouse… Président du Crif, Jonathan Arfi prônait, en 2022, le dialogue, la pédagogie. “Ce qui nous menace menace tous les Français”, disait-il à Dis-Leur ! En évoquant une poussée de l’antisémitisme depuis vingt ans. Résolument positif, il ajoute : “On a besoin aussi d’un judaïsme français qui soit le plus possible dans le dialogue.” Le chemin sera long.
Olivier SCHLAMA
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