Dans le cadre d’Innov’Action 2022, la Chambre d’agriculture de l’Aveyron organise une journée portes-ouvertes chez Sandra et Mathieu Alazard, éleveurs caprin à Coubisou, le 4 août. ces jeunes éleveurs présenteront aux agriculteurs et aux professionnels du monde agricole leur méthode pour lutter de façon innovante contre les rumex (*), sans chimie, notamment par une meilleure connaissance biologique de cette plante invasive et sans intérêt fourrager pour le bétail.
Soyons honnêtes, tout n’est pas mavais dans les rumex… Les herboristes soulignent par exemple les propriétés dépurative et diurétique du Rumex à feuilles obtuses (Rumex obstusifolius) et les feuilles de certaines espèces permettraient de soulager les piqûres d’orties. Mais… mais c’est tout de même une “mauvaise herbe” et de la pière espèce, une vraie plaie pour les agricuteurs et les jardiniers…
Pour lutter efficacement, il faut bien connaître la plante
“Nous rencontrons des difficultés pour contrôler les rumex comme beaucoup d’éleveurs aveyronnais. Certaines parcelles sont bien infestées. Le rumex est une plante vivace qu’il n’est pas facile à maitriser. Pour lutter efficacement, il faut bien la connaitre. Plusieurs techniques existent mais peu sont efficaces sur les souches bien implantées. Je souhaite tester la technique du déchaumage (**) en interculture après une céréale, mais quel outil est le plus adapté ?”
Sur cette interrogation fréquente, les conseillèr.e.s de la Chambre d’agriculture d’Aveyron ferons un point sur la biologie du rumex et les moyens de lutte qui peuvent être mis en place. Plusieurs outils seront présents, et une démonstration sera animée par la FdCuma d’Aveyron, chez Sandra et Mathieu Alazard, à Cervel, commune de Coubisou, à six kilomètres d’Estaing et d’Espalion…
La nuisibilité de la plante tient à deux facteurs : L’impact sur le rendement, en raison d’un fort pouvoir concurrentiel pour l’eau et les éléments nutritifs grâce à ses pivots. Qui entraîne son développement massif dans les prairies, puis l’envahissement des autres cultures si une gestion appropriée n’est pas mise en place.
D’autre part, les rumex sont sans intérêt pour le bétail, ayant une faible valeur alimentaire. Ils sont ainsi dédaignés par les bovins, sauf peut-être au stade de jeunes pousses.
Moyens de lutte : 5 principes élémentaires à appliquer
Dans le cadre d’Innov’Action 2022, seront présentés chez Sandra et Mathieu Alazard les moyens de lutte, hors chimie, contre cette plante envahissante, qui tiennent en cinq principes élémentaires :
Ils sont au nombre de 5 : Mettre en place une rotation adaptée (notamment alterner cultures d’hiver et d’été…), bien gérer ses prairies (faire des pâturages précoces pour que les animaux consomment les jeunes plants et limitent leur développement; éviter les coupes ou pâturages trop ras pour que les plantes fourragères aient suffisamment de ressources pour repousser vite…), limiter la dissémination des graines (faucher les prairies (…) exporter les hampes florales hors de la parcelle et les bruler. Ne pas jeter sur le tas de fumier !), contrôler les levées (désherber mécaniquement -herse étrille, houe rotative, bineuse) et détruire les souches (déchaumer en interculture, en conditions sèches de préférence (…) arracher manuellement de préférence, avec une fourche à rumex au printemps pour le rumex crépu, de janvier à mars pour le rumex à feuilles obtuses (…) labourer pour affaiblir les vieilles souches).
Ce jeudi 4 août, à Coubisou, plusieurs outils seront donc présents et une démonstration (animée par la FDCuma) permettra de mieux appréhender la lutte nécessaire contre ces rumex
Philippe MOURET
(*) Rumex : le rumex (également appelé oseille, patience, ou encore doche) est un genre de plantes herbacées vivaces de la famille des Polygonacées. Très robustes et invasives, ces plantes ne présentent aucun intérêt fourrager et sont considérées comme des adventices (plantes indésirables) des prairies. Les deux espèces les plus répandues sont le rumex à feuilles obtuses (Rumex obtusifolius) et le rumex crépu (Rumex crispus). La petite oseille (Rumex acetosella) et la grande oseille (Rumex acetosa) sont quant à elles peu problématiques
(**) Déchaumage : le déchaumage est une technique consistant en un travail superficiel du sol destiné à enfouir les résidus de cultures et mauvaises herbes afin de favoriser leur décomposition. Il intervient après la moisson et avant les labours profonds, en interculture.
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