Avec 6,1 millions d’habitants, notre région confirme son attractivité. La démographie croît toujours aussi sensiblement mais elle est le résultat de l’installation massive de nouveaux habitants entre 2017 et 2023. Et compense le déséquilibre entre les décès plus nombreux que les naissances. L’Hérault et la Haute-Garonne, Montpellier et Toulouse, sont les locomotives d’une dynamique deux fois supérieure à celle de la moyenne française.
Ce sont des chiffres très attendus. L’Insee Occitanie a fait les comptes. Au 1er janvier 2023, la Région Occitanie compte plus de six millions d’habitants (6 124 653 exactement). Mais avec un paradoxe : la population continue de croître à un rythme soutenu (+ 0,8 % par an entre 2017 et 2023, soit deux fois plus vite qu’en France hors Mayotte) mais les décès l’emportent sur les naissances. Pourquoi donc la population générale continue-t-elle d’augmenter alors ? Parce que cette progression du nombre d’habitants ne repose que sur les arrivées, compensant un solde naturel négatif : depuis 2017, le nombre de décès en Occitanie est supérieur au nombre de naissances. Les nouveaux habitants, qu’ils soient attirés par le soleil ou la vie dans le Midi font la différence.
Hérault et Haute-Garonne locomotives
Deux des treize départements d’Occitanie sont les locomotives de ce gain de populations venues d’autres régions de France : la Haute-Garonne et l’Hérault, suivies de près par les Pyrénées-Orientales et le Gard. Ailleurs, “dans les zones rurales éloignées des grandes villes, la population y est stable”, note l’Insee. Leur attractivité se renforce et compense le déficit naturel marqué. La croissance démographique se poursuit dans les zones rurales périurbaines. La population progresse dans la quasi-totalité des communes de plus de 20 000 habitants de la région. Vous pouvez aussi trouver les données de populations de chaque commune ICI.
Et ce solde migratoire n’est pas roupie de sansonnet : il représente 46 600 habitants de plus chaque année, soit l’équivalent d’une ville comme Alès ! L’Occitanie demeure la 3e région française hors Mayotte où la population augmente le plus vite, derrière la Guyane (+1,5 %) et la Corse (+1,0 %).
La population stagne ou augmente dans tous les départements d’Occitanie grâce aux migrations fortement excédentaires
La Haute-Garonne est, avec 1 471 468 habitants, le 2e département de France hors Mayotte où la population progresse le plus vite : + 1,3 % par an en moyenne entre 2017 et 2023, derrière la Guyane (+ 1,5 % par an). L’Hérault, avec 1 230 289 habitants, également en forte croissance, de 1,2 % par an. Départements plus jeunes en moyenne, la Haute-Garonne et l’Hérault allient un solde naturel excédentaire (respectivement +0,4 % et +0,1 % par an dû au solde naturel) et une attractivité importante (respectivement +0,9 % et +1,1 % par an dû aux migrations).
Sur la période 2017-2023, la population stagne ou augmente dans tous les départements d’Occitanie grâce aux migrations fortement excédentaires et malgré un solde naturel nettement négatif dans neuf départements. La population est stable en Aveyron (279 609 habitants), dans le Gers (192 645 habitants) et en Lozère (76 486 habitants). Elle croît légèrement en Ariège (155 722 habitants), dans le Lot (176 473) et dans les Hautes-Pyrénées (231 349 habitants, soit +0,2 % à +0,3 % par an).
L’Aude et le Tarn conservent une hausse de population proche de la moyenne nationale (+0,4 % par an). La croissance démographique est légèrement plus soutenue dans le Tarn-et-Garonne (265 817 : +0,5 % par an), même si elle ralentit par rapport à la période précédente. La population progresse de 0,6 % par an dans le Gard (770 940 contre 744 178). Elle augmente davantage dans les Pyrénées-Orientales (+ 0,8 % par an avec 496 855 habitants), grâce à la forte attractivité de ce département.
Toulouse et Montpellier : croissance forte
La croissance démographique est toujours forte à Toulouse, 4e ville de France, et à Montpellier, 7e ville de France, et dans leurs couronnes. La population de Toulouse s’établit à 514 819 habitants au 1er janvier 2023. C’est la commune de France qui gagne le plus d’habitants entre 2017 et 2023 (+ 35 266 habitants). La population y augmente de 1,2 % par an alors qu’elle diminue à Paris, et qu’elle est quasiment stable à Lyon et qu’elle augmente modérément à Marseille.
La croissance démographique est encore plus forte à Montpellier, 7e ville de France, (310 240 + 1,4 % par an) et accélère par rapport à la période 2012-2017 (+1,2 % par an). Au 1er janvier 2023, 310 240 habitants résident à Montpellier. Dans ces deux plus grandes communes de la région, les soldes naturels et migratoires sont largement positifs.
Plus de décès que de naissance dans l’Hexagone

La population de Nîmes, 3e commune d’Occitanie avec 151 839 habitants, est stable entre 2017 et 2023. L’excédent naturel compense le léger déficit migratoire. À Perpignan, le nombre d’habitants augmente (+0,2 % par an) pour s’établir à 121 616 habitants. Les soldes naturel et migratoire y sont légèrement positifs.
La croissance de la population des agglomérations de Toulouse et de Montpellier se poursuit. La croissance démographique y est plus forte que dans les communes seules : +1,4 % par an entre 2017 et 2023 dans l’unité urbaine de Toulouse et +1,6 % par an dans celle de Montpellier. Si les naissances sont plus nombreuses que les décès dans les deux agglomérations, ce sont les migrations qui contribuent le plus à la hausse de la population. Même Sète progresse de plus de 2 000 habitants (45 337 contre 43 229). Enfin, à noter, un regain d’attractivité dans les territoires ruraux d’Occitanie y compris en zones périurbaines.
Parmi les 15 plus grandes agglomérations françaises, celles de Toulouse et de Montpellier ont les plus fortes croissances démographiques, devant celles de Bordeaux (+1,3 % par an) et de Nantes (+1,1 % par an).
Selon une étude de l’Ined, en 2024 et 2025, l’Hexagone a enregistré pour la première fois depuis plus d’un siècle, hors guerres, plus de décès que de naissances. Au 1er janvier 2025, la France compte 68,6 millions d’habitants, soit 169 000 de plus qu’un an avant, portée, comme dans notre région, par un solde migratoire positif, estimé à 152 000 personnes.
Olivier SCHLAMA