En moyenne, chaque jour, ce service en libre-service à Toulouse représente 28 000 vélos en circulation ! soit 150 % de hausse en un an. Et deux fois plus d’inscrits en douze mois : plus de 65 000. Président de Tisséo, Jean-Michel Lattes en décrypte les raisons.
Depuis l’invention des coronapistes, le vélo à Toulouse succès ne se dément pas. Et celui proposé à la location par JC Decaux, vélôToulouse, non plus, système totalement remanié il y a un an. Jean-Michel Lattes, maire-adjoint à Toulouse et président de Tisséo, commente : “On espérait, selon nos estimations de départ, faire 50 % de plus qu’il y a un an. Mais là on en est à + 150 %. C’est vraiment énorme.” Plus précisément, il y a un an, entre 12 000 et 13 000 vélos étaient en circulation chaque jour dans les rues de Toulouse. Là, on est sur une moyenne de 28 000 vélos ! Avec un pic historique à 43 000 vélos dans les rues de la Ville Rose il y a une semaine. Comment l’expliquer ?
“Avec la hausse très conséquente de l’offre on a aussi capté une clientèle supplémentaire avec des vélos électriques”

Certes, l’infrastructure est “meilleure” qu’avant. Mais “il y a plusieurs facteurs majeurs. D’bord, nous avons augmenter considérablement le nombre des stations, on est passés de 270 à 400 et il est prévu d’en créer une cinquantaine de plus dans quelques semaines. Avec cette augmentation très conséquente de l’offre on a aussi capté une clientèle supplémentaire en proposant aussi des vélos à assistance électrique. C’est une clientèle que nous n’avions pas. Aujourd’hui, un vélo loué sur deux est électrique. Ce sont des personnes plus avancées en âge qui le plébiscitent mais aussi des utilisateurs qui habitent un peu loin, qui font des moyennes distances.” Grâce à une application dédiée, tout est aussi facilité. “Qui me dit quels sont les vélos libres à proximité, je le retire très facilement. C’est confortable.” Les trois-quarts des locations de ce vélo en libre-service se font via cette application (1).
Les nouveaux vélos en libre-service mécaniques et à assistance électrique (VAE) circulent sur le territoire toulousain depuis un an, soit depuis le 30 août 2024. En un an, le service enregistre plus de 10 millions de trajets, soit une hausse de 156 % par rapport au service initial (4 millions de trajets par an en moyenne). Mais aussi plus d’un million de tickets courte durée vendus en un an, soit trois fois plus que ceux vendus les années précédentes. Autres chiffres : le doublement du nombre d’inscrits a suivi cette pente ascendante avec 65 300 abonnés longue durée à fin juillet 2025 (contre 31 700 à fin juillet 2024).
Jusqu’à 10 locations du même vélo par jour et jusqu’à 14 fois pour les vélos à assistance électrique
Tisséo livre d’autres données : le triplement de l’usage journalier avec 29 500 locations par jour en moyenne avec une utilisation moyenne allant jusqu’à 10 fois par jour par vélo mécanique et jusqu’à 14 fois pour les vélos à assistance électrique
Record de fréquentation le 28 mai 2025 avec 43 490 trajets dont plus de 20 000 à VAE
La répartition des locations s’effectue à 50 % avec des VAE et à 50 % avec des vélos mécaniques.

Ce nouveau service lancé le 30 août 2024 et exploité par JC Decaux recueille un taux de satisfaction de 81 % des clients usagers de vélôToulouse selon un baromètre de satisfaction réalisé en novembre 2024. Depuis un an, les équipes de JCDecaux et de Tisséo se sont mobilisées pour garantir une qualité de service optimale dans un contexte d’usage intensif. Et l’usage de ces vélos de location va s’amplifier : au 30 septembre 2025, six communes bénéficieront d’une extension de service : Aucamville, Balma, Blagnac, Labège, Ramonville, et Tournefeuille. Dans Toulouse, de nouvelles stations viendront également renforcer le maillage déjà existant. Cela représente 45 nouvelles stations et 350 vélos supplémentaires. Dans un mois, au total, 445 stations et 3 650 vélos seront en circulation sur l’agglomération toulousaine.
“Deux types de commerce explosent : les tatoueurs et les marchands de vélos”
Pour accompagner ce développement incroyable du deux roues dans la Ville rose, des infrastructures nouvelles sont-elles prévues ? “Ce sont la Métropole et le département qui organisent cela.”
Quel est le portrait-type de l’utilisateur ? “Difficile à dire. Nous avions une clientèle majoritairement d’étudiants? Avec le VAE, on a aussi beaucoup d’autres utilisateurs d’autres générations. Un vélo est emprunté en moyenne dix fois par jour. C’était beaucoup moins avec le système antérieur qui existait depuis 2007. A l’époque, le service n’était pas adapté aux besoins : “Les vélos étaient lourds, uniquement mécaniques ; il fallait prendre un ticket, etc.”

Plusieurs formules de locations sont proposées. “Cela peut être une somme modique : 20 € par an pour un étudiant, par exemple. L’enjeu pour eux, c’est de bénéficier de la demi-heure gratuite en changeant de vélo toutes les demi-heure sans rien payer. Le but n’est pas de garder ce vélo de location à la maison. Si tel est le cas, le compteur tourne et on peut atteindre 1 € par jour.”
Est-ce que cela pousse les Toulousains à acheter un vélo ? “Nous avons un indice : il n’y a jamais eu autant de magasins de vélos à Toulouse. C’est incroyable. Il y a deux types de commerce qui explosent : les tatoueurs et les marchands de vélos. Une bascule est en train de se passer. On est dans une nouvelle ère en termes de déplacements. Les voitures ont leur place. Mais l’explosion du vélo est inéluctable.”
Ce service de vélos à la demande a été rendu possible grâce à un appel d’offres prévu sur 15 ans lancé par Tisséo qui a choisi in fine comme opérateur JC Decaux. Le service coûte à Tisséo – qui s’occupe de l’entretien et des réparations – quelque 5 M€ par an. “La redevance est fixée annuellement. Cela va être moins cher cette année : les recettes, qui sont partagées entre l’opérateur, la métropole et Tisséo, vont être plus importantes parce que l’usage a lui aussi augmenté.”
La flotte et les types de vélos
Ces vélos arborent deux couleurs distinctes qui permettent aux utilisateurs d’identifier rapidement le type de vélo : le rose pour les vélos mécaniques et le orange pour les vélos à assistance électrique. Les vélos permettent de simplifier la mobilité active dans l’agglomération toulousaine (la libération des vélos via l’application mobile ou directement depuis les nouveaux points d’attache, un port USB permettant la recharge d’un smartphone sur les vélos à assistance électrique, l’enrichissement de l’application avec des nouveautés telles que le calcul d’itinéraire ou la réservation d’un vélo à l’avance grâce aux points de fidélité, …)
50% de la flotte déployée est composée de vélos à assistance électrique avec batterie embarquée et rechargée en station. Ces vélos à assistance électrique offrent une autonomie allant jusqu’à 40 km et un grand confort de pédalage grâce à leur capteur de couple. Les utilisateurs peuvent ainsi parcourir sans effort des trajets plus longs, ou avec du dénivelé.
Olivier SCHLAMA
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(1) Cette application en service depuis un an permet de déverrouiller des vélos directement depuis son téléphone. Elle offre de multiples fonctionnalités pour simplifier encore plus l’usage du Vélo en libre-service : consultation des disponibilités des stations en temps réel, réservation d’un vélo à l’avance en échange de points de fidélité libération d’un ou plusieurs vélos en un swipe depuis le même compte, calcul d’itinéraire et guidage in-app réception d’une notification de bonne restitution à la fin de chaque trajet et évaluation du dernier vélôToulouse emprunté, consultation des statistiques trajets (COz économisé, distance parcourue…), accès aux informations liées au service vélô Toulouse, cumul de points de fidélité.
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