Viticulture : Pour les Vins du Roussillon, le millésime 2020 va “marquer les esprits”

Le Roussillon, paysages superbes et millésime prometteur ! Photo © Conseil Interprofessionnel des Vins du Roussillon

Pour Philippe Bourrier (président du Conseil Interprofessionnel des Vins du Roussillon) “c’est une évidence. Bien qu’hétérogène d’un vigneron à un autre et d’une parcelle à une autre, 2020 aura été une année très délicate dans l’ensemble pour le vignoble du Roussillon. Mais (…) les vignerons seront sans aucun doute récompensés de leurs efforts avec des vins dont les jus présentent des qualités aromatiques très prometteuses.”

Tout avait pourtant bien commencé dans le Roussillon avec un dernier trimestre 2019 puis un mois de janvier très pluvieux, qui avaient permis de reconstituer des réserves hydriques malmenées au cours du millésime précédent.

Des vendanges “exceptionnellement précoces”

Mais, les records de chaleur enregistrés en février et mars “ont entraîné un débourrement très précoce en avance de 13 jours par rapport à la moyenne des vingt dernières années,” alors que les pluies du printemps ont généré l’apparition du mildiou. Puis, les mois de juillet et août ont été marqués par des phénomènes de sécheresse et de fortes chaleurs avec des températures supérieures de plus de 2°C par rapport à celles d’une année moyenne…

Des conditions vraiment très particulières, qui ont entraîné “des vendanges exceptionnellement précoces”. En cette occasion, les vignerons ont recherché la maturité optimale tout en faisant face à l’apparition du cryptoblables (*), un papillon pratiquement inconnu dans les vignobles roussillonnais jusqu’à présent.

“Un fait notable et rarissime en Roussillon”

Mais les vignerons ont su gérer à la fois le combat contre les maladies et l’estimation précise de la maturation ainsi que du potentiel qualitatif des vendanges…” Avec “un fait notable et rarissime en Roussillon” : l’étroit rapprochement de la maturité entre cépages dits précoces et cépages plus tardifs qui a conduit les vendanges à se terminer fin septembre tant pour les terroirs d’altitude que ceux de basse plaine.

En dépit des faibles rendements, cette “année de vigneron”, comme on dit quand les conditions du millésime imposent une surveillance et une réactivité de tous les instants, a cependant “été récompensée par des jus aux promesses de belle qualité, qui s’apprêtent à révéler des vins combinant élégance, fraîcheur et complexité.”

Les Roussillon sont Là !

Les mots de conclusion au président du Conseil Interprofessionnel des Vins du Roussillon, Philippe Bourrier : “Comme le martèle si bien notre slogan, Les Roussillon sont là et toujours là, même dans les moments les plus difficiles !” Il ne reste plus qu’à consommer, avec modération, bien sûr !

Philippe MOURET

Situé dans les Pyrénées-Orientales, le vignoble du Roussillon recouvre 14 AOP et 2 IGP, représentées par le Conseil Interprofessionnel des Vins du Roussillon (CIVR) qui fédère 409 domaines, 27 caves coopératives et une trentaine de maisons de négoce. En 2019-2020, les Vins du Roussillon ont commercialisé près de 56 millions de cols : 71 % en vins secs (rouges, rosés et blancs) et 29 % en Vins Doux Naturels.
(*) Présente depuis plus de vingt ans dans les vignobles méditerranéens, la pyrale Cryptoblabes gnidiella est fréquemment observée dans le Gard et en Provence. Elle poursuit son extension dans les vignobles méditerranéens y compris dans l’île de Beauté où elle a été identifiée en 2018. Selon le site réussir.fr “la vigilance s’impose, car cette pyrale pourrait étendre son champ d’action à la faveur du réchauffement climatique.”

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