Malgré quelques difficultés, la majorité des professionnels du tourisme sont plutôt positifs sur la saison estivale en Occitanie. 59% d’entre eux se disent même “confiants pour le mois d’août.” Nouveauté du moment, la startup Ville de Rêve propose de découvrir son “touriscore” pour connaître le poids du surtourisme dans les villes de France.
Pour 52 % des professionnels interrogés dans le cadre de l’étude de conjecture du CRTL d’Occitanie, leur niveau d’activité a été “supérieur ou équivalent à celui de juillet 2024” (+4 points). Ce ressenti “reste homogène quel que soit le secteur ou l’univers de destination. Toutefois, certains secteurs apparaissent plus fragilisés comme la restauration (avec seulement 48 % de satisfaits), les commerces et services (45 %) et les hébergements (49 %). Les activités de loisirs et offices de tourisme figurent parmi les moins impactés” précise l’étude.
Des disparités en fonction des territoires
La dynamique enregistrée est cependant différente selon les territoires. Ainsi, le littoral constate un recul de 6 % des nuitées, affecté par la baisse des clientèles françaises et étrangères. Et si la campagne est en léger retrait, elle se classe cependant devant le littoral en volume de nuitées.
Les espaces urbains (hors métropoles) notent une baisse de leuer fréquentation (-3%) avec une stabilité de la clientèle française mais une baisse étrangère. La montagne reste stable (avec des signaux positifs dans le Massif central) tout comme Lourdes, “malgré sa dépendance à l’international.”
Une majorité de clients qui viennent de l’hexagone
Les Français représentent 65 % des nuitées (soit +2 points par rapport à 2024), avec en tête de classement les Franciliens (20 % des nuitées françaises), suivis des habitants d’Occitanie et de ceux de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Les clientèles étrangères enregistrent une baisse de 8%, “résultant du recul de trois des principaux marchés européens historiques de l’Occitanie (Belgique, Pays-Bas, Allemagne), représentant un tiers des nuitées étrangères. A l’inverse, la clientèle canadienne fait exception, avec une hausse de 13 %.”
“Malgré un contexte tendu, la fréquentation touristique en Occitanie reste relativement bonne. Les professionnels s’adaptent et l’attractivité de notre région continue de séduire, en particulier les clientèles françaises. Nous restons mobilisés pour accompagner les filières”, déclare Vincent Garel (président du Comité Régional du Tourisme et des Loisirs d’Occitanie) qui se dit cependant “très préoccupé par la baisse du panier moyen par rapport à juillet 2024.”
L’étude constate par ailleurs que “la location via plateformes se distingue avec des performances en hausse de 4 % au niveau régional, tirées par les Pyrénées (+14 %), le Massif central (+9 %) et le littoral (+7 %).” Ce qui nous amène au second sujet de cet article : Le surtourisme touche de plein fouet la France, pays le plus visité du monde, et entraîne une métamorphoise des centre-villes. le sujet a déjà provoqué des tensions dans de nombreux sites touristiques, notamment à Barcelone…

Découvrir le “touriscore” de Ville de Rêve
Pour établir quelles communes sont les plus sur-fréquentées, la start-up Ville de rêve s’est livrée à une expérience. Sur le modèle du nutriscore, elle a imaginé un “touriscore”, en partenariat avec le Collectif national des habitants permanents (qui cartographie les logements mis en location sur Airbnb).
Le Touriscore pointe les problématiques du surtourisme sur les habitants des villes concernées. Il va du A pour une faible pression touristique, au E qui indique une ville très touristique et une très forte pression touristique sur la population.
A titre d’exemple, les villes de Béziers (Hérault), Perpignan (Pyrénées-Orientales) ou Montauban (Tarn-et-Garonne) obtiennent un “touriscore” de C … Toulouse doiut se contenter d’un D et Montpellier d’un C.
Le touriscore souligne comment le surtourisme transforme les villes. Ainsi, constate le site Natura Sciences : dans le centre de Cannes, les logements consacrés à la location Airbnb constituent 32,5% de la totalité des biens ! La deuxième ville qui affiche le pourcentage le plus élevé est Annecy, avec 24 % ! Qui a parlé de crise du logement ?
Pour tout voir du Touriscore : https://www.villedereve.fr/etudes/tourisme-et-surtourisme-en-france
Philippe MOURET
Aller plus loin :
Tourisme : La surfréquentation, un danger pour les parcs naturels
Économie : L’Occitanie se veut exemplaire pour un tourisme vertueux
Vacances VS logement : De plus en plus d’élus ont Airbnb dans le viseur