Santé : Les anticorps de lama, nouvelle piste thérapeutique contre la schizophrénie

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Les lamas “possèdent un type particulier d’anticorps à partir desquels des scientifiques viennent de produire des mini-anticorps. Ces “nanocorps” traversent facilement la barrière biologique qui protège les cellules du cerveau (*), ce qui les rend plus efficaces que les anticorps utilisés jusqu’alors dans les traitements (…) ils représentent aujourd’hui la promesse d’une nouvelle génération de traitements de la schizophrénie.” Ces résultats, portés par des scientifiques du CNRS, de l’Inserm, et de l’Université de Montpellier, ont été publiés dans la revue Nature le 23 juillet 2025.

Pouvant être administrée par voie veineuse ou musculaire de manière périphérique, cette nouvelle molécule a démontré sa capacité à franchir la barrière hémato-encéphalique et à atteindre efficacement leurs récepteurs dans le cerveau.

L’effet thérapeutique de ces nanocorps a été évalué dans deux modèles précliniques de la schizophrénie. “L’administration du nanocorps a permis de corriger les troubles cognitifs observés chez ces deux modèles murins : les fonctions cognitives des animaux s’améliorent nettement dès la première injection, avec un effet prolongé pendant plus d’une semaine” précisent les chercheurs.

Des études cliniques seront désormais nécessaires pour démontrer que cette capacité à corriger les troubles cognitifs via une injection périphérique peut constituer une nouvelle piste de traitement de la schizophrénie.

“Ces travaux confirment le potentiel des nanocorps comme nouvelle stratégie thérapeutique pour agir sur le cerveau, leur utilisation pouvant à terme être élargie au traitement d’autres maladies neurologiques” soulignent les rédacteurs de l’étude qui précisent que ces nanocorps sont par ailleurs “biodégradables et associés à des effets secondaires limités.”

(source CNRS)

(*) Structure naturelle qui protège le cerveau en filtrant les substances présentes dans le sang. Elle empêche la plupart des molécules de pénétrer les cellules du cerveau, ce qui rend difficile l’administration de traitements ciblant ces cellules.