Découverte / Toulouse : Défilé annuel des élèves d’Esimode, au Casino Barrière

Photo ©ESIMODE

Le défilé de fin d’année de l’école Esimode (école supérieure internationale de la mode) aura lieu ce lundi 30 juin (21h) au Casino Barrière de Toulouse. Ce défilé présente le projet de fin d’étude des 29 étudiants en Stylisme et Modélisme. Nouveauté 2025 : les élèves doivent intégrer à leurs collections une pièce “inclusive.” Le défilé se tiendra en présence de la maison de Haute-Couture Azzedine Alaïa, marraine de l’édition, et de Nancy Montignon, ancienne élève aujourd’hui modéliste chez Reformation à Los Angeles (*).

Comme chaque année depuis 41 ans, l’école Esimode organise ce défilé de mode dans des condi:ons professionnelles réelles pour ses étudiants en fin de cursus.
Lundi 30 juin, onze modélistes de 3e année et dix-huit stylistes de 4e année présenteront leurs créations devant près de 1 000 spectateurs réunis au Casino Barrière de Toulouse : professionnels du textile, partenaires, anciens élèves
et familles.

Chaque étudiant présentera 3 à 5 silhouttes, fruit de son travail tout au long de l’année. Si pour le parcours Styliste le thème est libre, pour le cursus Modélisme le thème de “La Renaissance” qui a été retenu, à interpréter à sa façon. Et comme chaque année, plusieurs écoles partenaires participent à l’événement. L’Académie Aubry, partenaire historique, assure notamment la coiffure et le maquillage de l’ensemble des mannequins.

L’accent mis sur une mode “durable et responsable”

Photo © ESIMODE

Nouveauté de 2025, les étudiants doivent intégrer au moins une pièce “inclusive” à leur collection, marquant une volonté d’ouverture et de représentativité dans la mode. “Nos étudiants sont formés aux techniques de modélismes et de création, mais nous avons également pour rôle de leur ouvrir l’esprit sur les enjeux de l’avenir du secteur de la mode en général. Que ça soit l’inclusion ou encore l’upcycling, nos étudiants sont challengés en vue de devenir des professionnels aguerris et engagés” explique Nathalie Cuenca, directrice d’ESsimode.

Ce challenge “fait écho avec les formations mises en place par Esimode, qui mettent toujours plus l’accent sur la mode durable et responsable. Cela se traduit notamment par un nombre croissant de masterclass professionnelles axées sur l’upcycling, la traçabilité et les pra:ques éthiques” souligne l’école toulousaine.

Sous le signe des marques de Haute Couture

Après la maison Stella & Suzie en 2024 ou encore Thierry Mugler en 2023, cette année c’est la Maison Azzedine Alaïa qui parraine le défilé Esimode 2025. Représentée par Aurélie Gaillard, responsable du prêt-à-porter, ce partenariat témoigne de la reconnaissance croissante du travail des jeunes créateurs formés par Esimode.
Le jour du défilé, Aurélie Gaillard ira à la rencontre des étudiants pour échanger sur leur quotidien, l’avenir de leurs métiers, les réalités du secteur et apporter son regard professionnel sur leurs créations…

Philippe MOURET

(*) Reformation, est une marque californienne fondée en 2009 avec l’ambition de rendre la mode durable accessible à tous. Reconnue pour ses silhouettes féminines et ses inspirations rétro elle proposer des vêtements désirables tout en réduisant au maximum l’empreinte environnementale, afin de prouver que style et durabilité peuvent aller de pair.

Invitée d’honneur : Nancy Montignon

Ancienne élève de l’école Esimode-Toulouse (promotion 2012), elle parle de son parcours, de ses ambitions et prodigue ses conseils aux nouveaux élèves :

Qu’est-ce qui vous a poussé à répondre présent aujourd’hui ?

Lorsque Nathalie Cuenca m’a proposé d’être l’invitée d’honneur du défilé 2025, j’ai
immédiatement accepté, et ce, avec une immense émtion. Revenir à Esimode, là où
tout a commencé pour moi, est un véritable honneur. C’est une école qui m’a permis de poser les bases solides de mon métier, de rencontrer des enseignants passionnés, et surtout de découvrir ma vocation de modéliste.

Nancy Montignon, invitée d’honneur, ancienne élève aujourd’hui modéliste chez Reformation à Los Angeles.. Photo ©ESIMODE

Aujourd’hui, après plus de douze ans d’expérience dans l’industrie, notamment aux États-Unis chez Reformation, je ressens un vrai besoin de transmettre et d’inspirer. C’est ma façon de rendre ce que j’ai reçu, et d’encourager les étudiants à croire en leurs rêves, même lorsqu’ils paraissent ambitieux ou lointains. Je veux leur montrer que tout est possible — qu’on peut partir de Toulouse, avec une machine à coudre et beaucoup de passion, et construire une carrière à l’international.

Quel a été votre parcours depuis la fin de vos études à Esimode en 2012 ?

Après l’obtention de mon diplôme en 2012, j’ai été recrutée chez Quiksilver, au siège mondial basé en France, en tant que modéliste et technicienne produit. J’y ai travaillé pendant quatre ans, une expérience qui m’a permis de consolider mes compétences techniques et d’approfondir ma connaissance du processus industriel global.

En 2016, dans un moment de remise en question personnelle et professionnelle, j’ai pris la décision audacieuse de partir aux États-Unis avec pour objectif de devenir bilingue et de m’ouvrir à de nouvelles opportunités internationales. J’ai repris des études en marketing à Madison (Wisconsin). J’ai également collaboré avec une marque éthique américaine, Fair Indigo, pour laquelle j’ai développé une mini-collection commercialisée en ligne.

En 2022, j’ai intégré Reformation, une marque californienne pionnière de la mode responsable. Ce fut un moment très fort pour moi, puisque des années plus tôt, une combinaison trouvée dans une friperie -créée par cette même marque- avait ravivé en moi le désir profond de suivre cette voie. Aujourd’hui, je fais partie de leur équipe technique produit et suis en transi?on vers un nouveau poste de modéliste / technicienne produit, aux côtés de la chef du service modélisme qui avait créé cette fameuse combinaison.

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui se lancent dans le monde professionnel ?

Je leur dirais d’abord de croire en eux et en leurs rêves, même lorsqu’ils semblent ambitieux ou hors d’atteinte. Osez sortir des sentiers battus, prenez des risques, et surtout, restez fidèles à ce qui vous anime. Ensuite, soyez persévérants et patients.

Le modélisme est un métier de précision et de passion, un savoir-faire qui
s’affine avec le temps. C’est en forgeant que l’on devient forgeron et en patronnant que l’on devient modéliste ! Prenez le temps de comprendre les volumes, le mouvement, le corps, c’est là que réside la vraie magie de ce métier.

Enfin, n’oubliez jamais l’importance de l’anglais, et plus largement de l’ouverture à l’international. Aujourd’hui, nos métiers sont globaux. Pouvoir communiquer avec des équipes multiculturelles est un véritable atout. Je suis fière de mon parcours, et infiniment reconnaissante envers Esimode qui a été le point de départ de cette belle aventure. J’espère pouvoir, à mon tour, inspirer les générations futures de modélistes, et contribuer à transmettre ce savoir-faire unique, si précieux dans l’univers de la mode.


Esimode, école supérieure internationale de la Mode, est un établissement privé toulousain créé en 1981 par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse et le Syndicat Professionnel de l’Habillement. L’école met l’accent sur la pratique de la Mode et propose aux étudiants de se spécialiser dans deux pôles d’activité : la création de Mode (stylisme et modélisme) et le Commerce de la Mode. En 2024, l’école compte plus de 200 étudiants. S’engageant toujours plus pour une mode durable et responsable, Esimode intègre des projets RSE à son programme pédagogique, au travers notamment de collaborations avec des marques engagées.