Régionales, départementales : Les maires d’Occitanie favorables au maintien en juin

à plus de 64 % au niveau de l'Occitanie, selon nos informations. Conformément à la prise de position, favorable elle aussi sur ce sujet de Carole Delga. La présidente de la Région Occitanie avait dénoncé dans un courrier commun avec Georges Meric, président du département de Haute-Garonne, envoyé à l'exécutif "une tentative de manipulation". Photos : Olivier SCHLAMA

Les maires étaient appelés à se prononcer. En France, ils ont majoritairement pour. Dans la Région, ils sont 64 % à vouloir que ces échéances électorales se tiennent en juin prochain, conformément au souhait de Carole Delga, présidente de Région. Les trois plus grandes associations d’élus dénoncent : “Le gouvernement a peur du verdict des urnes.”

C’est à une large majorité que les maires consultés en Occitanie depuis vendredi par le gouvernement se sont prononcés favorablement à la tenue du double scrutin départementales-régionales les 13 et 20 juin prochain. A 56 % au niveau national et à plus de 64 % au niveau de l’Occitanie, selon nos informations. Conformément à la prise de position, favorable elle aussi sur ce sujet de Carole Delga. La présidente de la Région Occitanie avait dénoncé dans un courrier commun avec Georges Meric, président du département de Haute-Garonne, envoyé à l’exécutif “une tentative de manipulation”. (1)

“Cette participation importante est à saluer”,

Photo : Olivier SCHLAMA

Les maires devaient indiquer par “oui” ou par “non”, si les conditions préconisées par le Conseil scientifique leur semblaient réunies pour tenir les deux scrutins prévus en juin prochain. Sur 24 257 maires, soit 69 %, ont donc répondu à cette consultation. Résultats, 13 513 (56 %) ont répondu “oui”. 9 812 (40 %) ont répondu “non”. 932 (4 %) n’ont pas répondu à la question posée. “Cette participation importante est à saluer”, souligne le ministère de l’Intérieur.

Le maintien ou non des élections régionales et départementales en juin prochain doit faire l’objet d’un vote demain mardi à l’Assemblée nationale et mercredi au Sénat. Ces deux élections, prévues à l’origine en mars, avaient déjà été repoussées une première fois en juin 2021.

Consultation critiquée par l’opposition

Cette consultation a été largement critiquée par l’opposition. Des critiques reprochant au pouvoir de vouloir repousser des échéances électorales possiblement défavorables à la majorité présidentielle. Pour autant, le Premier ministre, Jean Castex a déjà indiqué que le gouvernement “privilégie à ce stade le maintien de ces élections”. De son côté, dans un avis, le Conseil scientifique avait estimé que la décision finale revient au politique. En demandant, si elles se tenait, la mise en place d’un protocole sanitaire strict et de, notamment, solliciter des personnes vaccinées pour tenir les bureaux de vote. Le vote, s’il a lieu, se tiendra-t-il à l’extérieur ?

“Échec de la stratégie vaccinale et/ou un calcul politique ?”

C’est, en tout cas, dans ce contexte que trois importantes associations d’élus (celles des maires de France, des départements et des régions de France) ont pris leur plume pour dénoncer : “Est-ce un échec de la stratégie vaccinale et/ou un calcul politique ? En organisant en urgence pendant le week-end une consultation rocambolesque des maires sur leur capacité à organiser les élections en juin prochain, le gouvernement ferait-il un pathétique aveu d’échec ? Le président de la République a annoncé un calendrier de réouverture du pays dès le début du mois de mai, et on ne pourrait pas aller voter en juin ? Le gouvernement n’a donc à ce point pas confiance en sa stratégie vaccinale ?”, dit le communiqué.

“Le gouvernement a peur du verdict des urnes”…

Photo : Olivier SCHLAMA

Et d’ajouter : “Au lieu de consulter les maires pour leur demander quels sont les moyens dont ils veulent pouvoir disposer pour assurer le vote dans de bonnes conditions, le gouvernement les rend responsables de la date d’un scrutin pourtant fixée par la loi et dont la modification relève en réalité de sa propre responsabilité ! C’est particulièrement dérangeant, surtout quand on sait qu’ont été organisées ce week-end sans que personne n’en parle plusieurs élections municipales partielles autorisées par les préfets, sans problème particulier, et avec des taux de participation de l’ordre de 70%.”

Les élus en colère ajoutent : “Modifier le calendrier d’une élection est une décision lourde. Elle nécessite du consensus politique. Ce consensus a été recherché et obtenu après la publication du rapport de Jean- Louis Debré qui a conduit à décaler le scrutin de mars à juin prochain. Nous avons soutenu ce processus, nous avons participé au consensus et nous avons même fait des propositions pour anticiper et permettre le bon déroulement du scrutin. Mais aujourd’hui, il ne s’agit plus de cela.”

“Car en réalité, le gouvernement n’a peur ni de l’épidémie, ni de la capacité des maires, qui ont pourtant montré leur efficacité et leur agilité pendant cette période de crise, à relever des défis. Ce dont il a peur, c’est du verdict des urnes. Il n’a pas confiance en la capacité du peuple à renouveler démocratiquement les assemblées des régions et des départements qui conduisent des politiques essentielles pour le quotidien et l’avenir de nos concitoyens.”

Finalement, a annoncé Jean Castex, Les scrutins se tiendront une semaine plus tard que prévu, et selon des modalités de campagne et de vote adaptées à la situation sanitaire.

Olivier SCHLAMA

(1) “Depuis le début de la crise sanitaire, nous n’avons eu de cesse de demander au gouvernement de mieux prendre en compte l’avis des territoires. Sur le manque de masques, le manque de tests, ou aujourd’hui, notre volonté d’accélérer la vaccination… Jamais nous n’avons été concertés. Voilà pourquoi cette “concertation” nous interroge. Parce qu’elle n’était absolument pas prévue dans la lettre cadre du Premier ministre envoyée aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat au sujet des élections de juin prochain. Parce que l’utilisation sans précédent du dispositif “SMS alerte météo”, réservée aux crises majeures, et jamais utilisée depuis le début de la crise sanitaire, ou lors de la sécurisation des écoles suite au terrible attentant contre l’enseignant Samuel Paty, n’est pas tolérable. Nous ne devons pas accepter ce précédent.”