Perpignan : La crèche reste, Louis XIV s’installe en majesté

La Péssebre de Perpignan au coeur d'une nouvelle polémique. Photo Ville de PERPIGNAN

“La Municipalité accueille avec soulagement cette décision”, souligne un communiqué diffusé par la mairie de Perpignan à propos de la décision du tribunal administratif de Montpellier à propos de le Péssebre (crèche de Noël propre à la Catalogne) exposé Place de La Loge par la municipalité.

Condamnée en 2022 pour avoir installé une crèche dans la cour intérieure de l’hôtel de ville, la Ville de Perpignan a su trouver la parade, cette année, en abritant le même Péssebre dans un chalet de bois, place de la Loge… à quelques mètres de la mairie (selon la LDH : “Accolée à l’hôtel de ville et accessible par l’hôtel de ville”).

Les hivers se suivent et ne se ressemblent donc pas, puisque la requête émise par la Ligue des droits de l’Homme (LDH) de faire retirer cette crèche au motif qu’elle “porte atteinte au principe de laïcité et neutralité des services publics” et que l’emplacement choisi “vise à contourner une décision de justice en effectuant du prosélytisme”.

Une affaire à suivre…

L’emplacement choisi fait débat… Photo Ville de Perpignan

Le tribunal administratif de Montpellier a donc rejeté la requête de la LDH, soulignant notamment que “la LDH n’établit pas que la décision contestée porterait à sa situation, ou aux intérêts qu’elle défend une atteinte dont la gravité justifierait sa suspension…”

Réplique de la municipalité RN de Perpignan à la LDH : “Cette décision (…) vient mettre un terme aux ardeurs de tous ceux qui veulent imposer leur pensée et dont l’unique projet est d’empêcher l’expression de notre histoire, de nos traditions et de notre culture. Laisser le Péssebre de Perpignan à sa place et remettre la LDH à la sienne, c’est en quelque sorte le résultat du jugement qui vient d’être rendu.”

La LDH ne renonce cependant pas, arguant qu’il s’agissait là d’une procédure d’urgence (qui n’a donc pas été établie par la justice) mais qu’elle passera donc par une procédure normale… Affaire à suivre !

Le Louis XIV de Hyacinthe Rigaud installé dans le musée qui porte le nom de l’artiste

Beaucoup moins polémique, l’arrivée de Louis XIV au musée Hyacinthe-Rigaud. En effet, la Ville de Perpignan a acquis, avec le concours du Fonds du patrimoine – ministère de la Culture – et le mécénat des Amis du musée Rigaud, la réplique de l’un des plus célèbres portraits peint par Hyacinthe Rigaud (1659-1743). “Œuvre emblématique de l’artiste, elle incarne la prestigieuse carrière du peintre perpignanais et trouve une place de choix dans le musée qui porte son nom.”

Cette image, devenue iconique, est internationalement connue : “elle personnifie la France, le Grand Siècle, le faste de Versailles, l’excellence de l’art français sous Louis XIV.” Le nom de son auteur reste cependant méconnu du plus grand public bien que Hyacinthe Rigaud ait dominé et renouvelé le genre du portrait.

L’enjeu avoué est donc de “remettre le peintre catalan au cœur de son œuvre tout en offrant une meilleure visibilité au musée qui porte son nom et pourra, de manière permanente, illustrer le thème : “Rigaud peintre des rois et roi des peintres.”

Depuis 2020, trente œuvres inédites ont été inscrites à l’inventaire du musée. Pour les 23 achats récents, depuis 2019, l’investissement d’acquisitions représente un budget de 560.000 € subventionné à hauteur de 40% par des financements publics (Etat-Drac-Région 25%) et des mécénats privés, fédérés par l’association des Amis du musée Rigaud qui finance, pour partie ou en totalité, l’achat de certaines œuvres (15%).

Philippe MOURET

Exposition : Hyacinthe Rigaud, un parfum de Versailles flotte sur Perpignan