Font-Romeu : Asics crée sa seule base en Europe pour entraîner une centaine de champions

Photos : Asics France.

La marque, dont le siège français se situe à Lattes (Hérault), vient de créer en Cerdagne son seul camp d’entrainement en Europe pour ses athlètes en vue des championnats du Monde à Budapest cet été et les JO de Paris en 2024. Et, pourquoi pas, tester des innovations… Le point avec Eddy Ferhi, directeur marketing d’Asics France.

La révolutionnaire chaussure Metaspeed d’Asics, “avec des plaques en carbone et des mousses hyper-dynamiques”, capables de propulser un champion de course à pied encore plus vite et de lui faire gagner quelques précieuses secondes au kilomètre pour battre des records, a été élaborée il y  quelques années grâce aux essais finaux des athlètes eux-mêmes, à Iten, au Kenya.

Occasion de tester et d’améliorer des produits

C’est dans ce lieu, berceau des disciplines de “fond”, à travers le monde, que la marque avait ouvert un “camp” d’entraînement pour ses athlètes. Rien ne dit qu’il n’en sera pas de même, ce printemps, à Font-Romeu, (Pyrénées-Orientales) – choisi par Asics pour entraîner, là aussi, ses champions européens – pour un possible nouveau best-seller de la marque nippone. Ce camp n’a pas été conçu pour cela mais il reste une occasion de tester et d’améliorer les produits de la marque qui a son siège français à… Lattes, près de Montpellier (Hérault).

“Avoir le ressenti des athlètes directement…”

Eddy Ferhi, directeur marketing Asics France, en convient : “De la même façon que nous faisons tester des produits tout au long de l’année dès qu’il y a une nouveauté, des prototypes ; on les leur envoie et les teste chez eux ; l’avantage de Font-Romeu, c’est que l’on regroupe plusieurs athlètes en même temps et au même endroit et que l’on peut avoir leur ressenti directement sans avoir à le faire par visio. On va très certainement en profiter pour les solliciter directement.” Sans doute majoritairement pour “de la chaussure ; des pointes d’athlétisme ou des chaussures de performance à plaques de carbone mais aussi probablement du textile…”

Seul camp en Europe de la marque

C’est à Font-Romeu qu’Asics a choisi d’installer son Chojo {sommet, en japonais} Camp Europe. C’est le seul camp en Europe de la marque pour tous les sportifs de haut niveau européens en contrat avec Asics. Il est destiné à être le lieu de référence pour les champions de course à pied ou de triathlon en contrat avec l’équipementier. Notamment ceux qui préparent les championnats du Monde d’athlétisme, à Budapest, cet été et, au-delà, les JO de Paris, un an plus tard, en 2024. Pourquoi Font-Romeu ? Depuis 1986 et la fameuse équipe de foot nationale chère à Platini, nombre de sportifs viennent s’y entraîner, en altitude, avec un nombre de jours de soleil maximum.

Aller un peu plus loin que la démarche classique qui met en relation un produit et une rémunération ; c’est aussi l’envie d’accompagner les athlètes…”

Eddy Ferhi, directeur marketing Asics France,

“C’est un lieu d’entrainement pour nos athlètes ; l’idée est d’aller un peu plus loin que la démarche classique qui met en relation un produit et une rémunération. C’est aussi l’envie d’accompagner les athlètes avec, en vue, des échéances internationales pour les internationaux français et anglais de course à pied et d’athlétisme que nous avons sous contrat. On y a inclut aussi des sportifs de haut niveau en triathlon”, explique Eddy Ferhi. Le directeur marketing Asics France revient sur cette initiative “de centres dédiés à l’entrainement des athlètes sans vision marketing particulière, sans contrepartie immédiate pour la marque, est assez rare parmi les équipementiers”.

“Une expérience plus globale…”

Cet ancien hockeyeur de haut niveau souligne que ces athlètes de fond et demi-fond bénéficient depuis début avril d’installations à Font-Romeu qui existent déjà : “Elles sont notamment utilisées par les sportifs qui fréquentent le Creps. Nous, nous regroupons cette offre-là à l’intérieur d’une expérience plus globale, comprenant l’hébergement, les solutions de soins spécifiques, mais aussi des conditions d’entraînement particulières avec des chambres hypoxie”, avec moins d’oxygène pour mieux stimuler l’adaptation respiratoire.

Elish Mc Golgan, Léo Bergère, Sarah Lathi…

L’Anglaise Elish Mc Colgan, recordwomen d’Europe de fond ; l’Isérois Léo Bergère, champion du Monde de triathlon ; le Toulousain Djialali Bedradi, sélectionné pour les JO de Tokyo, membre de l’Equipe de France de demi-fond ;  Sarah Lathi ; Yohan Durand (marathon) ; Aurélien Quinion (marche) ; Mekdes Woldu (marathon)… Ces sportifs de haut niveau sont aussi, sur place, à Font-Romeu, suivis par tout. un écosystème : médecins, kinés et tout un environnement dont le seul but est d’améliorer leurs performances.

“Des conditions optimales pour se préparer et s’entraîner”

Tout cet écosystème est réservé aux athlètes Asics qui vivent à Font-Romeu, en altitude, durant un mois minimum, le temps que les globules rouges fassent leur effet. “Nous leur offrons des conditions optimales pour se préparer et s’entrainer. Ils vivent dans au même endroit, dans une même maison et nous avons passé des partenariats pour qu’ils puissent bénéficier des installations sportives dédiées, comme la piscine, l’anneau d’athlétisme, les salles d’entraînement et de musculation.” Et s’ils n’étaient pas pris en charge par leur équipementier, la plupart de ces athlètes-là s’entraineraient quand même à Font-Romeu où ils ont déjà leurs habitudes. Mais ils ne bénéficieraient pas forcément du même accompagnement.

Plus de cent champions sont éligibles

“Plus de deux cents athlètes médaillés sont déjà passés par Font-Romeu ; c’est un centre d’entrainement reconnu par le haut niveau. En football mais aussi en athlétisme aussi : c’est un incontournable pour ceux qui en ont les moyens. Là, on les prend en charge financièrement, on gère tout et on crée un écosystème. Plus d’une centaine d’athlètes sont éligibles et peuvent potentiellement participer à ce camp. À l’instant T, on ne reçoit que vingt en même temps sur le camp où les athlètes se relaient ; ils y passent un mois (c’est le minimum), deux mois, trois mois, en fonction de leurs besoins.”

Olivier SCHLAMA