Exploit : Entraînée par un Sétois, l’équipe de France de tennis ballon championne du monde !

Les joueurs champions du monde de tennis ballon en double : Jérémy Caramelle (Issy-les-Moulineaux), William Rambaud (Olonne-sur-Mer), Vincent Voisinot (Emerainville). En triple : Julien Mercier (Nantes), Matteu Caviglioli (Ajaccio), Maxence Vernier (Nantes), Maël Delanous (Nantes), William Rambaud (Olonne-sur-Mer), Le staff sur place : Guillaume Ortis, sélectionneur,  Jimmy Libert sélectionneur adjoint, Alexandre Legay, kiné,, Bruno Anquetil chef de délégation et photographe. Cyril Vallet, préparateur physique (absent). Photo : Bruno Anquetil

Le futnet vient de remporter sa première étoile mondiale, à quelques jours du mondial de foot. Pour Guillaume Ortis, le sélectionneur, c’est une “victoire collective”. Historique pour ce sport émergent qui rêve de grandir…

“Je ne sais pas si vous en avez rêvé, mais on y est ! On va vous faire confiance et vous allez nous faire régaler, les gars ! On peut le faire et on a le droit de prendre des risques…”  Les yeux plantés dans ceux de ses joueurs de l’Équipe de France du spectaculaire tennis-ballon (appelé internationalement le futnet, joué qu’avec les pieds et sur un terrain de tennis), les bras au contact de leurs épaules comme pour les fortifier par une imposition salutaire, le Sétois Guillaume Ortis, le sélectionneur depuis dix ans, transmet une grinta bien à lui. Et dans une arène de Prague (République Tchèque) chauffée à blanc par cinq mille connaisseurs, l’équipe de France est monté ce week end sur le toit du monde dans un ultime “hourra !”

C’est un authentique exploit ; personne ne nous attendait là. On a bousculé la hiérarchie mondiale…”

Ce sport émergent – tous les joueurs, prof de sport, kiné, banquier, restaurateur, peintre en bâtiment… sont amateurs – se joue sur les dimensions d’un terrain de volley ball (81 m2 pour chacune des deux parties du terrain pour un double), avec un filet de 1,10 mètre tendu entre les deux équipes et avec un ballon spécifique.

Il y a trois disciplines (le simple, le double et le triple). Nos Français sont champions du monde en double en ayant gagné la Slovaquie deux sets (en 11 points) à zéro et sont médaillés de bronze en triple ! Un authentique exploit où dix-huit nations se disputaient le titre. “Extraordinaire, extraordinaire…”, répète l’un des membres du staff. C’était à Prague, à l’O2 Arena et comme l’a dit le speaker officiel : Viva la France (lire la vidéo de Guillaume Bigot ci-dessous). “C’est un authentique exploit ; personne ne nous attendait là. On a bousculé la hiérarchie mondiale…”

“Victoire collective contre des équipes réputées imbattables”

Le Sétois Guillaume Ortis est le sélectionneur des Bleus en futsal. Photo : Bruno Anquetil.

Selon Guillaume Ortis, le groupe France a su mettre à profit ses qualités intrinsèques.L’équipe “en feu”, a su être “soudée”. Ce qui a pu faire la différence ? “On a eu à faire des choix tactiques. En poule, on avait déjà joué contre la Slovaquie contre laquelle on avait gagné deux sets à un. On était fin prêts et on a eu les moyens pour y arriver et puis il y a eu la folie du moment avec une salle avec une ambiance incroyable…”

Il ajoute : “C’est un aboutissement, une satisfaction d’un vrai travail collectif. C’est une victoire collective contre des équipes réputées imbattables comme la Slovaquie dont on se souviendra toute la vie.” Des équipes qui “baignent dans la culture du futnet depuis un siècle ; les enfants, là-bas commencent à pratiquer à sept ans-huit ans. Certains deviennent des machines à gagner…”

Un sport né en Tchécoslovaquie il y a juste un siècle

Photo : Bruno Anquetil.

Que de chemin parcouru depuis les années 1950 où le tennis-ballon n’était qu’un loisir pratiqué par quelques passionnés, comme au bord de la plage de Sète… “Qui l’eût cru, il y a de cela 24 ans, dit Guillaume Ortis, lorsque j’ai découvert que le tennis ballon se pratiquait à haut niveau en me lançant dans la création du club de Sète avec une bande de potes…”

Qui l’eût cru, en effet, alors que Guillaume Ortis faisait tout pour médiatiser ce sport jusque-là davantage apparenté à une pratique d’entrainement pour faire monter le cardio des footeux. C’est d’ailleurs ainsi que ce sport est véritablement né il y a tout juste un siècle, en 1922 dans un pays qui, jadis, s’appelait la Tchécoslovaquie et où le club local, le Slavia de Prague, avait été précurseur en tendant une corde sur un terrain pour que ses joueurs s’échauffent en s’amusant. Chez eux, le futnet s’appelle Nohejbal.

Reconnu par la Fédération de foot depuis avril

Les joueurs champions du monde en double : Jérémy Caramelle (Issy-les-Moulineaux), William Rambaud (Olonne-sur-Mer), Vincent Voisinot (Emerainville). En triple : Julien Mercier (Nantes), Matteu Caviglioli (Ajaccio), Maxence Vernier (Nantes), Maël Delanous (Nantes), William Rambaud (Olonne-sur-Mer), Le staff sur place : Guillaume Ortis, sélectionneur,  Jimmy Libert sélectionneur adjoint, Alexandre Legay, kiné,, Bruno Anquetil chef de délégation et photographe. Cyril Vallet, préparateur physique (absent). Sans oublier l’arbitre (il y en a un pour chaque nation : Christophe Ternoir) Photo : Bruno Anquetil

En France, ce sport a écrit ses lettres de noblesse tout seul dans ses propres coulisses pour arriver sur le devant de la scène. Dernier épisode en date, sa reconnaissance officielle par la Fédération française de football à laquelle il est affilé, qui “nous a pris sous son aile en avril dernier”... Bien lui en a pris. Le tennis ballon est un sport émergent. À peine cinq cents licenciés mais avec une popularité planétaire !

Le rêve des Jeux olympiques, un jour…

“Il est pratiqué un peu partout dès que des jeunes ont un ballon, ils peuvent le pratiquer…” Avec, un jour, l’objectif d’être un sport olympique ? C’est un rêve, forcément, pour ces pionniers. Mais, avant, il faut franchir de nombreuses étapes : ce sport doit se structurer dans de nombreux pays, en y créant, par exemple dans l’Hexagone, des clubs de futnet affiliés à des grands clubs de foot professionnels français (“Mon rêve, c’est d’avoir une section tennis ballon à l’OM, au PSG, etc.”, dit encore Guillaume Ortis) fédérations et des championnats nationaux ; participer peut-être à d’autres compétitions internationales comme les Jeux méditerranéens (?) Et, déjà, défendre son titre en Corée du Sud, pays pressenti pour organiser les prochains championnats du monde de futnet dans deux ans. À l’équipe de France de tennis ballon d’y croire !

Olivier SCHLAMA