Emploi : Malgré la crise, promesses et… difficultés d’embauche en hausse

Il y a un haut niveau d’intention d’embauches en Occitanie avec 30 % des 180 000 entreprises sondées envisagent de recruter, surtout dans le secteur des services et dans des métiers peu qualifiés : l’enquête annuelle de Pôle Emploi, table ainsi sur 280 000 promesses d’embauche dont 40 % saisonnières. La majorité se concentre dans l’Hérault et, surtout, la Haute-Garonne.

Comme chaque année, les services de Pôle emploi ont sondé pas moins de 180 000 entreprises d’Occitanie – soit presque la totalité des 200 000 établissements de la région dont 42 000 ont répondu. Et 30 % d’entre-elles envisagent d’embaucher un ou plusieurs salariés dans l’année, à 71 % en CDD de plus de six mois ou en CDI, là aussi une donnée en hausse.

Le tissu économique régional a-t-il besoin d’embaucher ? La réponse est claire : oui. “On a demandé aux chefs d’entreprises combien de salariés pensent-ils pouvoir recruter ? S’ils ont des difficultés à recruter ? Et les postes à pouvoir de manière saisonnière”, explique Pierre Brossier. Le responsable du service statistiques, études et évaluations à la direction régionale de Pôle emploi Occitanie précise que la hausse des promesses est constante depuis des années dans notre région, hors période covid.

La moitié des promesses issues des petites entreprises

Et 2023 fait mieux que 2022 : “Cette année, nous avons dénombré 280 000 projets de recrutements contre 277 010 en 2022, soit + 1,1 % et largement au-dessus de 2019 et ses 257 000 promesses.” Il ajoute : “32 % des établissements du territoire envisagent de recruter avec 15 340 recrutements prévus dès cette année dont 42 % non saisonniers”, précise Pierre Brossier. Mais la part d’établissements recruteurs, elle, est descendue de trois points, à 30%. Et, surtout, ce sont les petites entreprises qui sont les plus enclines à promettre les embauches et seraient à l’origine de 57 % des 280 000 promesses, à 61 % dans les services. Le spécialiste ajoute : “59 % de ces intentions d’embauche correspondent à un accroissement d’activité.” Pôle Emploi note une“forte dynamique chez les cadres” : + 17 % dont la moitié des promesses se situent dans le bassin d’emploi de Toulouse.

“La Haute-Garonne, c’est 1 800 promesses ; l’Hérault, 800”

Géographiquement, Haute-Garonne et Hérault et Toulouse et Montpellier concentrent 44 % de l’ensemble des intentions d’embauche dans la région. “L’essentiel de cette croissance est porté par la Haute-Garonne”, précise Pierre Brossier. “Les 1,1 % correspond à + 2 900 promesses d’embauche par rapport à l’année dernière. Eh bien, la Haute-Garonne cumule 1 800 projets d’embauche à elle seule. L’Hérault, c’est + 800 projets.” Un département dynamique qui repart fort dans cette période d’après-crise. La région est aussi marquée par une forte saisonnalité estivale (2e position dans l’Hexagone derrière la Corse) avec 38 % des promesses d’embauches – mais qui baisse – contre 28 % en France.

Ces intentions d’embauches sont principalement concentrées dans le secteur des services (services aux entreprises, construction, commerce…) et dans des métiers peu qualifiés. Attention avec, aussi, des intentions beaucoup moins importantes en agriculture hôtellerie-restauration, industrie et services aux particuliers.

Ouvriers, infirmiers, employés, aides à domicile…

Parmi les métiers les plus recherchés Pôle Emploi fait ressortir, sans grande surprise, les ouvriers non qualifiés et manutentionnaires ; conducteurs routiers ; aide-soignants ; infirmiers ; serveurs ; employés de libre-service ; ouvriers dans le BTP. Mais aussi : aide à domicile ; employés de cuisine ou encore agents d’entretien. “Il y a aussi plombier et coiffeur depuis cinq ans.” 

Près de six embauches sur dix jugées “difficiles

Avec un pendant : les difficultés de recrutement s’intensifient, même si l’Occitanie est la 4e région “où ces difficultés sont les plus faibles, à cause du taux de chômage, le second le plus fort de l’Hexagone et donc une main d’oeuvre disponible plus importante”. Pas moins de 58 % de la part des embauches envisagées sont considérés comme “difficiles” par les employeurs. Un record au regard des 61 % en 2022 ; 45 % en 2021 ; ou encore 46 % en 2019, avant la crise. 88 % des recruteurs indiquent une pénurie dans leur secteur. Les motifs de cette difficulté majeure ? La pénurie de candidats dans les postes demandés (88 %) “ce qui est étonnant quand on a 550 000 demandeurs d’emplois dans la région” ; des candidats au profil inadéquat (79 %) ; les conditions de travail comptent bien entendu (38 %), manque de diplômes et de compétences techniques, etc.

En 2022, 80 % de ces promesses se sont donc concrétisées par une embauche.

Olivier SCHLAMA