Destination Incentive (*) c’était le rendez-vous organisé par le Comité Régional du Tourisme et des Loisirs à Montpellier, pour valoriser la destination Occitanie comme une référence nationale voire internationale dans le tourisme d’affaires…
Malgré un climat ambiant particulièrement pesant les prestataires ont répondu favorablement (et en nombre) à l’invitation du CRTL d’Occitanie, de tenir un stand (110 entreprises du MICE ** régionales présentes) et 25 entreprises qui n’ont pas pu se déplacer mais ont néanmoins échangé avec les 75 hosted buyers (acheteurs – prescripteurs en français) venus de toute la France qui se sont déplacés à Montpellier. Sans oublier les 30 hosted buyers qui n’ont pas pu se déplacer mais ont tenu à honorer des rendez-vous préprogrammés en visio…
Une part essentielle pour le tourisme régional
Une réussite qui n’est pas de pur prestige. En effet, le tourisme d’affaires est un élément essentiel de l’économie touristique régionale : En 2019, le tourisme d’affaires en Occitanie a généré 6,82 millions de nuitées hôtelières soit plus de 4
nuitées hôtelières sur 10 de la région.
En Occitanie, 77% de ces nuitées hôtelières “Affaires” sont réalisées dans l’univers urbain : 36% dans les agglomérations et villes moyennes, 26% à Toulouse Métropole et 15% à Montpellier Métropole. Le poids de cette économie touristique est particulièrement flagrant dans les deux grandes métropoles régionales et représente 59% des nuitées hôtelières à Montpellier et jusqu’à 71% à Toulouse ! (Source : INSEE – Enquête de fréquentation des hôtels – Année 2019).
Le MEETT, l’arme fatale de Toulouse
Selon l’International Congress and Convention Association (ICCA) Toulouse se classe au 3e rang des villes françaises pour le tourisme d’affaires en 2019 (après Paris et Lyon et juste devant Marseille), entre dans le top 50 des destinations européennes (46e place) et se situe au 84e rang mondial avec 34 congrès d’envergure internationale organisés.
Et avec l’inauguration du MEETT , le nouveau Parc des Expositions et Centre de Convention, la capitale régionale s’est dotée d’une infrastructure a la paticularité de regrouper sur un même lieu un centre de convention ET des halls d’expositions offrant au tourisme d’affaires la 3e plus grande enceinte en France (hors Paris) avec 95 000 m2 entièrement modulables et accessibles. Et à seulement 15 minutes en tramway de l’aéroport international.
Secteur santé en première ligne, pas facile pour Montpellier
Montpellier (10e ville de France) occupe logiquement la 10e place française du classement ICCA (la 133e place au classement européen et la 267e place au niveau mondial). Montpellier, dont le tissu économique est en lien étroit avec le secteur de la santé, est particulièrement pénalisée par l’absence totale d’événements organisés par les laboratoires notamment. Les entreprises du secteur médical interdisent toujours en effet les déplacements en présentiel, impactant fortement la filière.
Ainsi, 45 événements ont été annulés au Corum de Montpellier sur 2020 et 1 sur 2021. Cependant 36 de ces événements seront reportés théoriquement mais
seuls 23 sont finalisés (63%) tandis que dix gros événements sont définitivement rayés de l’agenda. (Source Corum). Lors de Destination Incentive, Sandra Vernier (Montpellier Events) et Cédric Fiolet (SPL Occitanie) sont venus présenter le projet de réaménagement du Corum et du Parc des expositions de Montpellier : “Mobilité et investissements hôteliers, démarches 2021…et nouveaux équipements événementiels multidisciplinaires.”
Manque de visibilité sur l’évolution immédiate du marché
Au-delà des deux métropoles, les villes moyennes positionnées sur le tourisme d’affaires en Occitanie sont Carcassonne et Narbonne (Aude), Nîmes (Gard), Le Cap d’Agde, Palavas-les-flots, Béziers et La Grande-Motte (Hérault), Cahors (Lot), Mende (Lozère), Perpignan (Pyrénées-Orientales) et Albi (Tarn).
Tous ont subi de plein fouet l’effondrement du tourisme d’affaire en raison de la crise sanitaire. Et malgré un léger regain en août, rien ne permet de tirer des conclusions positives quant au retour de la clientèle Affaires qui, habituellement, prend le relais de la clientèle Loisirs sitôt les vacances d’été terminées.
Comme le souligne le CRTL d’Occitanie : “Tant du côté des porteurs de projets, que des organisateurs et des structures d’accueil, le manque de visibilité sur l’évolution de la situation amène les professionnels à se concentrer sur le futur proche. Malgré la possibilité de maintenir et réaliser des évènements, avec charte COVID, les annulations et reports se poursuivent.”
Reports ou annulations d’événements… le grand flou
Ainsi, l’avenir de la filière est soumis à la reprise des déplacements des collaborateurs sur des événements, variable selon les entreprises, mais aussi, bien sur, aux problématiques internationales (ouverture des frontières, temps d’isolement…) et au risque financier de maintenir des événements sans visibilité sur la fréquentation à prévoir…
Des événements majeurs étaient déjà positionnés pour 2021, s’ajoutent au planning les événements 2020 reportés en 2021, laissant aux professionnels une marge de manœuvre réduite pour accueillir de nouveaux événements. Et le CRTL de concure : “Le deuxième semestre 2021 et l’année 2022 seront déterminants pour la reprise réelle de l’activité.”
On le constate, le tourisme d’affaire est un atout de premier plan pour l’économie régionale (comme c’est d’ailleurs aussi le cas au niveau de l’hexagone). Les initiatives développées par le CRTL d’Occitanie, notamment à travers son Club Business Occitanie Sud de France, outil de référence pour faciliter l’organisation d’événements professionnels et en assurer le succès en mettant en relation les commanditaires (entreprises) et les prestataires.
Philippe MOURET
(*) Incentive : Selon Larousse.fr, c’est “l’ensemble des méthodes utilisées pour stimuler la motivation des cadres d’une entreprise.” ** Le marché du MICE est un type de tourisme dans lequel les grands groupes organisent des événements pour leurs employés et/ou leurs clients. Il peut se traduire en français par le tourisme de “réunions, congrès, conventions et voyages de gratification”.
Tourisme en Occitanie : octobre 2020
En Occitanie, la saison touristique estivale s’achève sur un mois de septembre décevant. L’analyse du CRTL d’Occitanie :
Le Comité Régional du Tourisme et des Loisirs d’Occitanie (CRTL), en partenariat avec les Agences Départementales du Tourisme (ADT/CDT) et principaux offices de tourisme d’Occitanie, vient de compiler les résultats d’une enquête de conjoncture menée auprès des professionnels du tourisme de la région révélant les tendances de l’activité touristique en Occitanie pour le mois de septembre.
Alors que le mois d’août avait redonné des couleurs à l’économie touristique locale, plus de la moitié des prestataires interrogés (52%) estime que la fréquentation de septembre est inférieure à celle de l’année dernière à la même période. La campagne et la montagne tirent leur épingle du jeu, comme cet été, tandis que la situation demeure toujours préoccupante en milieu urbain, davantage tributaire du tourisme d’affaires. Ainsi que sur le littoral en raison de l’absence des clientèles étrangères. Plus généralement, le défaut de reprise d’activité de la clientèle groupes (seniors, scolaires), impacte aussi largement les résultats de septembre.
En raison d’une aggravation de la crise sanitaire, seuls 73% des professionnels ont pu exercer leur activité normalement en septembre (-10 points par rapport au mois d’août). 9% des prestataires ont d’ailleurs préféré fermer leur établissement dès la fin des vacances scolaires suite à l’absence de visibilité (défaut de réservations) et à l’annulation de nombreux événements prévus pour la rentrée.
Concernant l’origine des touristes en cette rentrée, la clientèle française et la clientèle de proximité sont toujours présentes même si l’effet est moins marqué que pendant le cœur de l’été. La clientèle du mois de septembre est beaucoup plus « régionale » ; la présence de visiteurs de la région parisienne ainsi que ceux provenant de départements limitrophes est cependant à noter tout particulièrement dans les départements situés à l’est de la région Occitanie.
Plus globalement, le bilan de saison de juin à septembre s’avère satisfaisant pour 61% des prestataires interrogés malgré des fluctuations notables (juin : catastrophique, juillet : correct, août : bon et septembre : maussade) et un chiffre d’affaires moyen ; une consommation en dents de scie avec, d’une part, des clientèles soucieuses d’optimiser leurs moyens financiers dans un contexte anxiogène et, d’autre part, de nouveaux consommateurs à fort pouvoir d’achat qui partaient d’habitude à l’étranger et sont restés cet été dans l’hexagone. Le panier moyen pour le mois de septembre reste à un niveau stable (56 €/jour/personne) et ce quel que soit l’univers de consommation (mer, montagne, campagne, urbain).
Pour autant, l’arrière-saison (dont les vacances de Toussaint) s’annonce des plus incertaines : 45% des répondants jugent le niveau des réservations pour le mois d’octobre faible et 31% ont du mal à se projeter, tandis que 12% sont d’ores et déjà fermés (activité saisonnière ou activité jugée désormais non rentable).
Les annonces successives du Gouvernement, relatives aux mesure sanitaires de plus en plus restrictives, conjuguées à l’absence des clientèles étrangères qui permet à certains établissements de réaliser traditionnellement une bonne arrière-saison, entachent chaque jour un peu plus les prévisions de relance économique pour le dernier trimestre 2020. Les professionnels sont néanmoins majoritairement d’accord pour capitaliser sur la venue de la clientèle de proximité et tenter de la fidéliser. Ils misent désormais sur les réservations de dernière minute voire de dernière seconde !