Fin 2024, ce sont 1 294 auteurs et autrices qui sont recensés à l’annuaire des professionnels du livre en Occitanie. Ce chiffre comprend les écrivains, les illustrateurs, les scénaristes BD et les traducteurs littéraires. L’Occitanie compte par ailleurs 245 maisons d’édition…
Après avoir connu une forte hausse ces dernières années, le chiffre du nombre d’auteurs en Occitanie tend à se stabiliser (+5,63 % seulement par rapport aux chiffres-clés 2023). Le nombre d’auteurs est relativement proportionnel à la démographie par département.
Haute-Garonne et Hérault… terres de lettres !
Sans surprise, les départements de l’Hérault et de la Haute-Garonne, les métropoles de Montpellier et de Toulouse concentrent plus de la moitié (60 %) des auteurs du territoire : 32 % pour l’Hérault et 28 % pour la Haute-Garonne. Si le Gard se maintient, avec 130 auteurs (10 %), les autres départements n’accueillent chacun que 1 à 6 % du nombre total.
Bien qu’il s’estompe au fil des années, le déséquilibre entre le nombre d’auteurs et d’autrices reste d’actualité. Ce sont majoritairement des hommes (56 %), comme le montraient déjà les trois dernières éditions des chiffres-clés. Le phénomène est national et la répartition femmes-hommes en Occitanie est en tout point identique à celle mentionnée dans les chiffres-clés 2022-2024 publiés fin 2024 par la Fédération interrégionale du livre et de la lecture.
La très grande majorité des 1294 auteurs (81 %) sont des écrivains même s’il faut garder à l’esprit que beaucoup d’entre eux exercent plusieurs activités littéraires. Les nombres d’illustrateurs (277) et de traducteurs (124) ont chacun augmenté d’un point par rapport à 2023. Le nombre de scénaristes BD (100) a, quant à lui, augmenté de 2 points.
La littérature jeunesse en forte progression
Pour les genres littéraires abordés, la littérature générale (romans et nouvelles) prédomine. Elle concerne 641 auteurs. La littérature de jeunesse et la poésie restent en 2e et 3e positions avec une progression de 4 points pour la littérature de jeunesse. À noter que les auteurs et autrices écrivent pour la plupart dans plusieurs genres. Dans certains cas, cette diversification est rendue nécessaire par le besoin de varier les opportunités de revenus.

Un auteur sur trois déclare une baisse de revenus cette année. Une légère évolution peut toutefois être relevée : si la “stagnation” reste la tendance la plus marquée (41 %), un peu plus nombreux sont ceux à déclarer une augmentation (+7 points).
La hausse (26 %) concerne des auteurs exerçant majoritairement leur activité à titre exclusif ou principal, publiant à un rythme régulier, et dont les revenus d’activité ne dépendent pas entièrement des droits versés par les éditeurs ou les organismes de gestion collective. Ainsi, “près de la moitié d’entre eux retirent plus de 5 000 € annuellement de leurs lectures et rencontres publiques, ateliers d’écriture, bourses de création, de résidence ou prix littéraires dotés…”
A SAVOIR : En un temps où dominent dans l’édition des logiques de concentration économique et d’uniformisa tion, Occitanie Livre & Lecture contribue à l’essor et à la diversité de la création en accordant des aides aux artistes-auteurs, en lien avec la Drac et la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée.
Et pour les maisons d’édition ?
Du côté des maisons d’édition, on distingue trois sphères de concentration des maisons d’édition : Toulouse et ses environs (81), Perpignan (18), et l’ensemble du Gard (31) et de l’Hérault (49) avec une assez forte présence dans l’arrière-pays. Quatre départements (Haute-Garonne, Hérault, Gard, Pyrénées-Orientales) représentent à eux seuls 73 % des éditeurs recensés.
80 % du chiffre d’affaires des éditeurs est produit par 7 % des maisons d’édition. Plus des 2/3 des répondants ne dépassent pas la barre des 100 000 € de CA, alors que les maisons d’édition du panel ont, en moyenne, plus d’une quinzaine d’année d’existence. “Existerait-il un plafond de verre selon le choix éditorial développé par la maison d’édition ou serait-ce en partie dû à un financement initial trop ténu lors de la création de la maison ?” s’interroge l’enauête.
On constate également que l’enjeu de la transition écologique amène les éditeurs à se questionner sur leurs pratiques dont la disparité souligne le manque d’informations. Enfin, leur méfiance vis-à-vis de l’IA traduit la peur de perdre la dimension humaine du métier et le contact avec la création…
Philippe MOURET
Rappels :
Économie : Le livre en Occitanie, ou le mille-feuille d’une filière bien vivante (partie 2)
Économie : Le livre en Occitanie, ou le mille-feuille d’une filière bien vivante (partie 1)