Inspiré par Georges Frêche, le Gardois Damien Alary, dernier président du Languedoc-Roussillon et ex-président de BRL, avait été de tous les combats politiques. Il est décédé ce matin, dans sa 74e année des suites d’un cancer de la gorge qu’il avait lui-même révélé. Les hommages se succèdent dont celui de Carole Delga.
“Damien, à l’image du combattant inlassable qu’il était, aura lutté jusqu’au bout contre la maladie, avec humanité et dignité. Par ses actions, par son tempérament et sa relation aux autres, il laisse une trace majeure dans notre territoire, de son village natal, son cher Pompignan, au département du Gard et bien entendu dans l’ensemble de notre région”, indique Carole Delga dans un communiqué.
Fils de viticulteur, Cévenol de toute son âme, socialiste de tout son cœur, Damien Alary aura, par ses nombreux mandats, “servi de toutes ses forces ses concitoyens. maire de Pompignan pendant vingt ans, conseiller général, député, puis président du département du Gard de 2001 à 2014 et de la Région Languedoc-Roussillon en 2014 et 2015, il a travaillé sans relâche durant près de quarante ans, avec simplicité et proximité, avec détermination et courage, pour la solidarité, le progrès et la justice sociale”.
Président du département du Gard, vice-président de la Région…
Damien Alary était un homme de partage et de fidélité à ces valeurs : il l’aura incarné toute sa vie, dans son quotidien d’élu dans le Gard, à la Région aux côtés de Georges Frêche, Christian Bourquin (contre lequel il avait perdu pour devenir président de la région Languedoc-Roussillon), décédé lui aussi, puis de Carole Delga, et au parlement où il fut élu sept ans durant. Sur le fronton de chaque lycée de la région, il a fait inscrire la devise républicaine Liberté, Egalité, Fraternité. Un engagement de chaque instant reconnu par la nation par le grade de chevalier de la Légion d’honneur remise, en juin 2010, par Simone Veil, puis d’officier de la Légion d’honneur pour laquelle il avait été décoré le 2 août dernier.

Damien Alary, qui adhère au PS en 1977 après une rencontre avec Michel Rocard, avait deux pères en politique : Georges Frêche et Francis Cavalier-Bénézet, qui fut maire et sénateur PS. Il est exclu du PS suite à son ralliement à la liste Frêche contre celle du PS. Le 28 octobre de la même année après le décès de Frêche, c’est Christian Bourquin qui est alors désigné président de la région face à Damien Alary. Ce dernier deviendra de 2014 à 2015 président de la région Languedoc-Roussillon. En juillet 2015, à la faveur de la fusion des régions, est annoncé la création d’un poste de président-délégué de la région. Ce poste a rapidement été baptisé “loi Alary”. Dans la foulée, il est un compagnon de route important pour la future présidente de Région, Carole Delga qui lui confie les rennes de BRL, le bras armé de la région dans la politique de l’eau.
“Je n’oublierai jamais le rôle déterminant qu’il a joué en 2015 au moment de la fusion de nos deux régions”
“À celles et ceux qui pensent qu’il n’y a pas d’amitié en politique, je peux leur dire avec émotion que Damien Alary était mon ami”, rappelle Carole Delga. “Je n’oublierai jamais le rôle déterminant qu’il a joué en 2015 au moment de la fusion de nos deux régions puis la façon dont il m’a accompagnée avec générosité et soutenue tout au long du premier mandat, en tant que vice-président aux relations internationales. Il gardait bien entendu un rôle majeur dans le Gard, notamment avec sa présidence de BRL qu’il a transformé en un outil avant-gardiste de la gestion de l’eau. Damien avait l’intérêt général et l’esprit de responsabilité chevillé au corps. Il aimait surtout la vie et les gens. Damien, c’était une allure, un regard, une voix qui comptait dans le combat pour la République et contre l’extrême droite. L’Occitanie et notre pays perdent ce jour un grand homme. Je perds, moi, un être cher, mais son éternel sourire et sa joie de vivre continueront à m’accompagner à chaque instant.”
De son côté, la présidente du département du Gard a réagi : “Damien fut bien plus qu’un compagnon de route politique : il a été un frère d’engagement, un homme profondément attaché à son territoire et à ses concitoyens.” Elle salue “son parcours exceptionnel d’élu – maire de Pompignan, président du conseil général du Gard, président de la Région Languedoc-Roussillon, député – témoigne de son dévouement entier et total au service de ses concitoyens mais aussi de la force de ses convictions et de sa capacité à les faire partager.”
“Pour une société plus juste, plus solidaire, plus humaine”
“Passionné, entier, exigeant avec lui-même comme envers les autres, Damien s’est battu toute sa vie pour une société plus juste, plus solidaire, plus humaine. Celles et ceux qui ont eu la chance de travailler à ses côtés, comme moi qui ai eu l’honneur d’être sa vice-présidente, savent à quel point il alliait honnêteté, vision et sincérité politique avec chaleur humaine et bonhommie.”
“À titre personnel, je perds un ami fidèle, d’une loyauté et d’une générosité qui honoraient chacun de ses engagements. Très lié, comme moi, au monde viticole, de la même génération, et tous deux originaires du piémont Cévenol nous partagions aussi les mêmes convictions socialistes.
Nos échanges étaient toujours marqués par le respect mutuel et une affection profonde. Damien restera pour moi une source d’inspiration et un exemple d’engagement désintéressé au service du bien public. Le Gard, comme le Languedoc-Roussillon et la gauche perdent un fervent défenseur des combats pour l’égalité et la dignité de chacun.”
La rédaction de Dis-Leur adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
O.SC.