Alcool et déconfinement : Retour vers l’anormal pour de trop nombreux jeunes

le déconfinement semble avoir sonné le retour de (très) mauvaises habitudes... Photo D.-R.

Bars, cafés et restaurants sont de retour dans la vie des Français. Si certains y ont vu le symbole d’un retour à la vie telle qu’on la connaissait avant le confinement, d’autres y ont trouvé un exutoire pour fêter la fin de cette  éprouvante période. Résultat, le binge drinking et ses conséquences ont rapidement refait surface, avec plusieurs comas éthyliques à signaler à Toulouse. Plus fort que jamais !

“Depuis la réouverture des bars, nous enregistrons entre 15 et 20 cas par nuit de jeunes en coma éthylique grave” déclarait récemment (édition du 9 juin) le chef du Samu 31 au CHU de Toulouse, Vincent Bounes, dans les colonnes de La Dépêche du Midi

Des consommateurs excessifs vraiment très jeunes

Le jeudi, traditionnel jour de fête des étudiants, se répète sans cesse dans la ville rose depuis le 2 juin, date de la réouverture des bars. Outre le fait que l’alcool est bien plus présent que les masques dans ses établissements.

L’âge des personnes touchées par le retour de ces lieux de fête est un élément d’inqiétude supplémentaire. La majorité ont entre 17 et 22 ans. Une période délicate où les limites sont régulièrement testés et dépassés.

Des “pratiquants” dépassés par l’ampleur du phénomène

Trinquer oui, mais avec modération. photo D.-R.

Sarah, étudiante de 21 ans, avoue en avoir fait la malheureuse expérience : “Je suis retournée seulement deux fois dans les bars depuis leur réouverture mais j’ai remarqué qu’il y avait un nombre de personnes impressionnant ! Je suis allé faire la fête avec des amis mais j’ai trop bu. Je me suis endormi en public et le lendemain je ne me souvenais plus de la soirée.”

Boire plus que de raison et trop rapidement, une pratique nommée le binge drinking (consommation excessive d’alcool dans un temps très court. Une pratique anglo-saxonne, arrivée en France en 2003) qui participe grandement au nombreux cas d’hospitalisations dues à l’alcool.

Des répercussions très inquiétantes, qui surprennent ses propres pratiquants comme Grégoire, étudiant de 22 ans : “Certes, c’était prévisible que les personnes allaient sortir et abuser de l’alcool. Mais les chiffres du Samu m’étonnent, surtout que les comas éthyliques n’étaient pas si courants avant !”

Chez les patrons de bars… l’omerta

Si du côté des bars toulousains prisés des jeunes, l’omerta est de rigueur en attendant que cette situation délicate s’améliore avec un retour à l'(a)normal, les étudiants que nous avons rencontrés ont une étrange façon de déterminer les resposabilités :

“C’est vrai que les jeunes trouveraient un moyen de boire, même sans bar.  donc ce ne sont pas eux les responsables au final. Tout ce qu’on peut espérer c’est que les barmans soient plus attentifs à l’état de leur client avant de les servir” analyse Sarah. Grégoire partage plus ou moins cette opinion : “Ils font seulement leur travail, ce n’est pas de leur faute. On pourrait faire de la prévention dans ses établissements mais j’ai conscience que cela ne marche que dans une certaine mesure…”

Quelques conseils “banals”, mais tellement nécessaires

À l’approche des vacances, le chef du Samu 31, Vincent Bounes, a tenu à rappeler
quelques conseils qui peuvent paraître anodins mais primordiaux : “Il faut boire avec modération et on ne prend pas le volant si on a consommé de l’alcool. On ne laisse jamais seul un ami qui a bu et on le surveille. Enfin, si une personne s’endort et qu’il est impossible de la réveiller, il faut appeler les secours après l’avoir placé en position latérale de sécurité…” 

Certains ont passé entre 12 et 48h hospitalisés… Alors il est temps de revenir au monde d’avant. Ou même d’en inventer un autre où chacun sait que “l’abus d’alcool est dangereux pour la santé”... vraiment !

Arthur DIAS

Parlons santé…