Étude : 65 % des logements sont détenus par au moins un multipropriétaire

Photo de "l'Arbre Blanc", emblématique à Montpellier. Olivier SCHLAMA

Cela représente, selon l’Insee, 19,1 des 29, 2 millions d’habitations privées. Par ailleurs, à peine plus de la moitié des ménages possèdent leur logement : on est loin de la promesse sarkozyste de 2007 de 70 % de propriétaires…

L’Insee a publié une étude inédite confirmant une France à deux vitesses où les multipropriétaires – plus âgés et plus aisés – se partagent la grande majorité – 65 % ! – des logements privés (19,1 millions d’habitations)… Deux logements sur trois du parc privé sont ainsi détenus par au moins un multipropriétaire, selon les denriers chiffres connus (2022) une situation que l’on rencontre plus fréquemment dans les “départements touristiques et dans les grandes agglomérations”.

Ce sont à majorité des logements mis en location qui se situent souvent près du lieu de résidence de leurs multipropriétaires. Et d’ajouter : “Six multipropriétaires sur dix possèdent deux logements, tandis que 3 % en détiennent dix ou plus.” La France comptait, en 2022, 27,6 millions de propriétaires possédant 29,2 millions de logements du parc privé. En se basant sur les chiffres de la taxe foncière, l’Insee a dressé un portrait de ces propriétaires.

On est loin d’une France de 70 % de propriétaires

Une France de propriétaires… La promesse que l’on croyait en béton de Nicolas Sarkozy, en 2007, et qui visait 70 % de propriétaires, la moyenne européenne, n’a pas résisté à la dure réalité. Dix-huit années plus tard, on en est loin. Selon l’Insee, à peine plus de la moitié des ménages (57 %) possèdent leur logement. Ce qui représente quand même six Français sur dix de plus de 25 ans qui ont acquis un toit, soit donc 9,7 millions de Français. Mais ce pourcentage n’a pas progressé.

Face à cela, l’Insee souligne que 21 % des Français sont, eux, multipropriétaires et que plus d’un tiers de ce bataillon (35 %) soit 9,7 millions de personnes résidant fiscalement en France en 2022 détient même plus de deux logements. Ils sont même 30 % à posséder entre trois et quatre logements et 10 % d’entre-eux à détenir entre cinq et neuf biens immobiliers.

De jolis taux en région Occitanie

Les résidents des départements alpins, de la Haute-Savoie aux Alpes de Haute-Provence et des départements ruraux du Sud du Massif Central, du Lot à l’Ardèche sont “plus souvent multipropriétaires que la moyenne”. Dans une carte interactive, l’Insee a publié les taux de multipropriétaires de plus de 25 ans en France et donc en Occitanie : il est de 22,2 % dans l’Hérault, 22,6 % dans l’Aude, 21,5 % dans les P.-O., 22,9 % dans le Gard, 23,4 % en Ariège, 21,8 % dans les Hautes-Pyrénées, 23,3 % dans le Gers, 21,1 % dans le Tarn-et-Garonne, 22,6 % dans le Tarn. L’Aveyron et la Lozère (où huit logements privés sur dix appartiennent à des multipropriétaires) se démarquent avec un taux de multipropriétaires de 26,4 % et de 27,2 %.

Dans les grandes agglomérations, là aussi, les multipropriétaires se démarquent : à Montpellier ou Toulouse, par exemple, “plus de trois logements privés sur quatre, annonce l’Insee, sont détenus par au moins un multipropriétaire.

Un pic de multipropriétaires autour des 60 ans

Les multipropriétaires sont plus âgés et aisés que les propriétaires d’un seul logement. En règle générale, “l’accession à la propriété se fait au fil du temps”, souligne l’Insee, si bien que la part de propriétaires est “très faible” avant 25 ans. Entre 35 ans et 90 ans, la part de propriétaires d’un seul logement, en général leur résidence principale, est stable, autour de 40 %. Pas celle de ceux qui possèdent au moins deux logements qui, elle, augmente progressivement, avec un pic autour des 60 ans : avec trois personnes sur dix âgées de 55 ans à 65 ans qui sont multipropriétaires. Après, cela décline. Après avoir accumulé du patrimoine au cours de leur vie, les propriétaires les plus âgés tendent à s’en séparer, notamment pour les transmettre en donations à leurs descendants. Ou pour payer leurs dépenses liées à la perte d’autonomie et à leur dépendance.

Au-delà de 65 ans, la multipropriété diminue, pour ne plus concerner qu’une personne de 90 ans ou plus sur dix. “Après avoir accumulé du patrimoine au cours de leur vie, les plus âgés tendent à s’en séparer, par exemple pour faire des donations à leurs descendants ou pour payer leurs dépenses liées à la perte d’autonomie”, décrypte l’Insee.

À savoir, 660 000 logements en France appartiennent à un propriétaire résidant à l’étranger. Ce sont avant tout des Britanniques (13 %), Suisses (11 %), Belgique (9 %), USA (7 %), Italie (7 %) et Allemagne (6 %). Leurs logements sont principalement situés dans les départements avec de nombreuses résidences secondaires, comme à Paris, les Alpes-Maritimes, Haute-Savoie ou Var.

Olivier SCHLAMA

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