C’est une proposition comme il y en a très peu. Tristesse mais aussi fierté et dignité : c’est ce que l’on ressent à la visite émouvante sur un peuple qui a été persécuté juste parce qu’il voyage. Au moins 1 377 d’entre-eux ont été “internés”, jusqu’en 1942, entre Méditerranée et Pyrénées, étape dans un long voyage vers les camps nazis et la mort. Préfiguration morbide de la solution finale du IIIe Reich envers les Juifs. L’expo, qui intervient dans un contexte de montée des extrêmes, va voyager partout en France. Très belle illustration d’humanité.

C’est inédit : à l’heure de la disparition des derniers rescapés de la Shoah, deux expositions complémentaires, des vaisseaux baptisés Une Mémoire photographique et de la Lumière de l’Ombre, du même artiste sont visibles au Mémorial du camp de Rivesaltes, dans les P.-O., et au Musée départemental de la résistance & de la déportation, à Toulouse. Une oeuvre juste sur l’horreur d’un génocide.