Ariège : L’Eau Neuve écoule ses bouteilles désormais dans les rayons des grandes surfaces

Sur les chaînes de Mérens-les-Vals (Ariège), les bouteilles de l'Eau Neuve, celles-là décorées du Bleuet de France. Photo Olivier SCHLAMA

“C’est une excellente nouvelle pour le consommateur”, confie Sébastien Crussol, fondateur d’Eau Neuve. Quelque 300 000 bouteilles ont déjà été vendues à 35 magasins Leclerc du Sud de la France. Le but de la Compagnie des Pyrénées, ce sont désormais les centrales d’achat nationales.

“Actuellement, cela représente quelque 300 000 bouteilles en grandes surfaces. C’est une excellente nouvelle pour le consommateur.” La formule est de Sébastien Crussol, fondateur de Eau Neuve, petite nouvelle dans l’univers des eaux embouteillées, qui exploite la source à Mérens-les-Vals (Ariège) qui est en passe de réussir son pari de “l’eau chez soi”. Et de faire partie de la grande famille des eaux embouteillées accessibles au plus grand nombre.

Nantie d’une belle notoriété, notamment dans de prestigieux partenariats, souvent sportifs mais aussi avec des émissions TV, comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI, Eau Neuve amorce une percée dans les grandes surfaces. A commencer par les Leclerc du Sud de la France. En France, la consommation d’eau embouteillée était de 135 litres par habitant en 2018, soit 9 milliards de litres pour l’ensemble de la population française.

“Élément déclenchant, les pénuries d’eau cet été”

Ph. DR

Eau Neuve a une carte à jouer dans ce paysage. Cette eau minérale naturelle est captée et embouteillée selon une philosophie éco-responsable dans l’usine ultramoderne de la Compagnie des Pyrénées. Ambassadrice de ce territoire, l’Eau Neuve, spécialisée dans les partenariats haut de gamme, entre aussi dans les grandes surfaces.

Sébastien Crussol, le fondateur, explique que cette entrée dans les grandes surfaces, chez Métro le 25 juillet et Leclerc le 27 août, est “un démarrage. Pour l’instant, c’est chez 35 Leclerc de la Région Sud et Occitanie”. Qu’est-ce qui les a décidé ? “En dehors de la qualité de notre eau, agréée pour les nourrissons, l’élément déclenchant de cette mise en rayons actuelle, c’est qu’il y a eu des pénuries d’eau importantes cet été. Il y a eu beaucoup de réductions de prélèvements pour la mise en bouteilles. Quant à nous, nous sommes très loin du maximum de notre autorisation de prélèvement de la ressource. Et nous sommes très attentif à sa préservation.”

“En discussion avec la plupart des enseignes”

Sébastien Crussol, DG de l’Eau Neuve, en Ariège. Photo : Olivier SCHLAMA

Et après Leclerc ? “Nous sommes en discussion avec la plupart des grandes enseignes. Le but, idéalement, c’est que les enseignes qui le souhaitent – nous avons énormément de demandes dans ce sens-là – puissent vendre notre eau. Beaucoup de gens nous demandent : comment faire pour acheter votre eau près de chez moi ? Et que je ne trouve que dans les trains, les spectacles, etc. Petit à petit, ça va être possible.”

“Premier résultats extrêmement prometteurs”

En terme de prix, cette eau se situe “en milieu de gamme. C’est difficile de parler prix : chaque magasin fixe le sien. En 1,5 litre, c’est l’une des eaux pour nourrissons moins chères du marché”. Et : “C’est une excellente nouvelle pour le consommateur. Cela nous a aussi permis de réorienter les demandes très nombreuses que nous avions en Occitanie vers les centres Leclerc qui ont été les premiers à nous faire confiance et les résultats sont extrêmement prometteurs ; nos produits traditionnels comme le Tétra Pak qui se trouvent principalement dans des endroits de snacking a un taux de prise (on le choisit davantage qu’une autre boisson, Ndlr) énorme. L’idée maintenant c’est d’être présents partout de façon à satisfaire le plus de monde possible.”

Aqua Sant’Anna nous a apporté son expertise et nous a présenté les acteurs de ce marché”

Sébastien Crussol, fondateur

Et de confier : “Notre principal actionnaire, Aqua Sant’Anna, tenait à ce que nous entrions dans les grandes surfaces parce que, déjà, il vient de cet univers. Il nous a apporté son expertise et nous a présenté tous les acteurs de ce marché avec qui nous sommes entrés en discussion et où les négociations sont toujours âpres ; ça se joue parfois au dixième de centime. Et c’est sport pour nous qui sommes une petite structure avec des machines ultramodernes qui ne sont pas encore amorties et donc des prix de revient élevés. Se mettre sur la même gamme de prix que nos concurrents, c’est un vrai challenge. Notre objectif, malgré tout, c’est de multiplier par trois ou par quatre notre production et de nous orienter vers des centrales d’achat nationales.”

“Vigilants à respecter la ressource”

Eau Neuve, qui a le droit de prélever 300 millions de litres d’eau par an mais qui n’en a embouteillé que 19 millions en 2024, “n’a pas l’intention de prélever 300 millions de litres. Nous sommes très vigilants à respecter la ressource. Et si les autres enseignes de grande distribution en Occitanie le souhaitent nous pouvons les fournir. Nous y travaillons”. 

De 19 millions de litres d’eau (32 millions de bouteilles en 2024, la Compagnie des Pyrénées aimerait en produire 30 millions de litres (45 millions de bouteilles), en 2025, quatre ans à peine après sa création, en respectant les 2 % de la ressource. On est loin des ténors du secteur comme Nestlé et ses… 52 milliards de litres d’eau.

L’Eau Neuve qui est captée, depuis août 2021, à 1332 mètres d’altitude, à l’Hospitalet-près-l’Andorre (Ariège), après avoir cheminé et s’être chargée de minéraux durant cinq ans. Cette usine a nécessité un investissement de 26 M€. Le sous-sol appartient à l’Etat ; la commune bénéficie, elle, d’une délégation de gestion. Et un bail emphytéotique a été signé pour 60 ans avec la Compagnie des Pyrénées qui paie chaque litre de cette eau merveilleuse à 11,60 € le mètre cube.

Sébastien Crussol, fondateur, évoque d’autres commercialisations : bouteilles très longue conservation, une eau pour hydrater le corps ou lutter contre les UV, avec des Fleurs de Bach…

Olivier SCHLAMA