Rendez-vous : Dans le Gers, jazz ou classique, la musique donne le ton

Le festival est déjà bien lancé dans le Gers. Photo JAZZ IN MARCIAC - DR

“Ici, au cœur de l’été, bien à l’abri de l’air vicié et des ondes négatives, on prend ses aises. On se promène où bon nous semble, certains que le regard en quête de beauté ne sera jamais déçu….” Vous êtes dans le Gers et l’air vibre au son des meilleurs musiciens de jazz au monde. Créé il y a déjà 45 ans par Jean-Louis Guilhaumon, l’actuel maire du village, le festival Jazz in Marciac (JIM, pour les intimes) est un incontournable pour les amateurs. Mais c’est aussi “un formidable levier d’attractivité touristique pour tout un territoire marqué par son fort ancrage rural…”

Qu’ils se déroulent sous le chapiteau géant ou à L’Astrada, les concerts payants de JIM verront se succéder, parmi les têtes d’affiche, les plus grands noms du jazz international avec, entre autres, les prestations attendues de Ben Harper, Norah Jones, Grégory Porter, Selah Su ou Wynton Marsalis, mais aussi celles de Thomas Dutronc ou MC Solar, pour la scène française (*).

Accéder au programme complet de Jazz In Marciachttps://jazzinmarciac.com/sites/default/files/2023-05/programme_jazz_in_marciac-2023.pdf

Mais au-delà de son indéniable attrait pour les mélomanes, c’est aussi sur la réussite économique et touristique qu’il est intéressant de se pencher. Jazz In Marciac constitue l’exemple idéal d’une réussite qui mêle avec intelligence tourisme culturel et ruralité. Un élément-clé que souligne également le Comité régional du Tourisme et des Loisirs (CRTL) d’Occitanie.

Marciac, la “story” d’une réussite emblématique

Petit rappel historique : Pour son 1er concert en 1978, Marciac accueille deux musiciens réputés – le trompettiste américain Bill Coleman et le saxophoniste Guy Lafitte – qui habitent tous deux la région. Ils se produiront sur la seule scène existante du village à l’époque : les Arènes.

Image d’illustration.

La soirée est couronnée de succès et, dès l’année suivante, d’autres concerts sont organisés à proximité, dans un site protégé des intempéries, une usine (inactive durant l’été) du quartier Saint-Germain de Marciac. “Ça ne s’invente pas !”, s’amuse le président du festival, en référence au célèbre quartier parisien de Saint-Germain-des-Près, berceau du jazz en France dans les années 1950.

Il s’agissait alors, explique Jean-Louis Guilhaumon, “d’organiser des événements culturels au sein d’un territoire considéré comme un désert culturel. Personne n’avait alors en tête de créer une manifestation qui, quarante-cinq ans plus tard, serait d’envergure internationale.” La construction d’une salle de spectacle pérenne allait vite s’avérer indispensable. Ce sera L’Astrada, une salle de 500 places inaugurée en 2011.

Un atout touristique et un bienfait pour la commune

Ainsi, outre le fait que le festival a permis au village d’exister sur la carte du monde, Jazz in Marciac est devenu un outil d’aménagement du territoire. Sa dynamique économique a enrayé le déclin démographique du village et a permis son développement puisqu’il est aujourd’hui doté de services à la hauteur des attentes de ses habitants comme des festivaliers.

Image d’illustration

“J’ai la conviction qu’en soutenant ce genre d’initiative on redonne confiance aux acteurs des territoires ruraux et que sous couvert de réunir en un lieu de prime abord atypique, car éloigné de grands flux touristiques classiques, des mélomanes du monde entier, on enclenche une dynamique économique positive qui irradie tout au long de l’année !”, analyse Vincent Garel, président du CRTL Occitanie.

La campagne fait plus de nuitées que le littoral

Les chiffres confirment cette intuition. En Occitanie c’est à la campagne et non sur le littoral que se décomptent le plus de nuitées touristiques à l’année (29 % contre 28 % en 2022). “Les territoires ruraux ont un fabuleux potentiel de développement touristique avec une répartition spatiale et temporelle des touristes bien plus équilibrée et harmonieuse que sur d’autres destinations”, commente Vincent Garel.

On constate donc que le travail de fond engagé par la Région aux côtés des autres collectivités en faveur des Parcs Naturels, des zones Natura 2000 et de toutes les actions concourant à la préservation de l’environnement confère à l’Occitanie une image de “destination nature” plébiscitée par de plus en plus de vacanciers. Et si vous y ajoutez une pincée d’événements culturels, c’est le “jackpot !”

Pour vous en convaincre, direction le Gers, Jazz in Marciac a déjà commencé, mais il reste quelques beaux rendez-vous jusqu’au 6 août !

Philippe MOURET

Lire plus bas : 8e édition cette année du Bach Festival Gers

(*) Le Festival Bis, entièrement gratuit, anime quant à lui la place de la Bastide, tous les jours entre 11h30 et 19h00. Il distille une programmation éclectique “où se télescopent avec allégresse un jazz résolument moderne, ses musiques cousines et ses racines les plus vivantes (Jazz, New Orléans, Blues…), dans une ambiance des plus conviviales et un art de vivre résolument gascon.” Sélectionnés par JIM, les artistes invités au festival Bis y font parfois leur première scène et il n’est pas rare d’y découvrir des talents prometteurs.

Un soutien de l’Etat

Jazz in Marciac est l’un des onze festivals de la région soutenus au titre de leur convention triennale avec l’Etat (Direction régionale des affaires culturelles), par une aide “à la structuration” en reconnaissance de leur rôle particulièrement structurant à l’échelle de la région Occitanie.

Les 11 festivals : Villeneuve-en-scène (30), Pablo Casals (66), Convivencia (31), festival Neuf Neuf (31), Printemps des Comédiens (34), festival de rue de Ramonville (31), Montpellier danse (34), MIMA (09), Marionettissimo (31), Jazz in Marciac (32) et festival Radio France de Montpellier (34).

En 2023, l’Etat a mobilisé, au total, en région Occitanie, une enveloppe de 3,4 M€  en faveur des festivals. Ce soutien qui bénéficie à environ 180 festivals œuvrant notamment dans le domaine du spectacle vivant et des arts visuels, du cinéma et de l’audiovisuel et de la littérature, répartis dans l’ensemble des départements de la région.

Depuis plusieurs années, les questions de développement durable sont au cœur des politiques culturelles en France. Et la signature en 2021 de la Charte de développement durable pour les festivals a posé un cadre pour amplifier les pratiques écoresponsables lors des événements. La Direction régionale des affaires culturelles (Drac) en Occitanie a ainsi apporté un soutien spécifique  à 49 festivals (sur 180) engagés en faveur de la transition écologique.

Le Gers, c’est aussi le Bach Festival 2023

Riche programme pour le huitième cycle du Bach Festival Gers avec en concert d’ouverture “Bach et Haëndel” au Château Serillac (28 juillet), un concert d’orgue à Mirande le 29 juillet; concert pour violoncelle seul à Saint-Christaud le 4 août, suivi d’un concert deux violoncelles à Bassoues (12 août). Et le concert de clôture avec le duo Brikcius aura lieu  au Château Caumont, le 17 août.

František BRIKCIUS – violoncelle / 8ème Bach Gers Festival, concert d’ouverture Bach et Haëndel. Photo DR – BACH FESTIVAL GERS

Au festival se produiront la violoncelliste, écrivaine et poétesse tchèque Anna Brikciusovà, l’organiste et compositrice Irena Kosikovà, le violoncelliste František Brikcius et le Duo Brikcius formé par deux violoncellistes, sœur et frère.

Tout sur le festival et les interprètes, sur le site officiel : https://www.ikosik.com/Festival/

Billetterie : https://www.eventbrite.co.uk/cc/8eme-bach-festival-gers-2023-2299819