Trois légendes vivantes, de la rumba catalane, un hommage à Fela Kuti, une nuit bayou : du 22 juillet au 7 août, « Fiesta Sète » fera bouillonner la musique du monde, dans un étrange et merveilleux creuset. Le programme de la 21° édition du festival Fiesta Sète vient d’être dévoilé. Gros plan.
A Sète, dans l’Hérault, cela fait vingt ans que la musique circule entre des artistes magiques. Cet été, la 21e édition du légendaire festival de musiques du monde, Fiesta Sète ne fera pas exception à la règle. Son programme vient d’être dévoilé. Un festival qui sera sera planant, lumineux, funky, balcanique, oriental, jazzy, psychédélique… Bref, plein à craquer de chocs esthétiques et de régals sonores.
Trois légendes vivantes à ne pas manquer

Surtout, surtout, ce festival donnera à voir, à écouter, à admirer trois légendes musicales, trois géants incontournables du XXe siècle : Eliades Ochoa (le dernier survivant masculin du Buena Vista Social Club), Joe Bataan, le créateur mythique de la « Salsoul », ce mélange de musiques portoricaines (salsa) et de black soul music et enfin Roy Ayers, le Goliath du jazz funky pâtiné de soul. (Elias Ochoa : le mercredi 2 aout, soirée « Cubanissimo ! » ; Joe Bataan : date unique en France, le lundi 7 août, soirée « Afro Boogaloo » ; Roy Ayers : mardi 1er août : « Music of many colors »)
Hommage à Fela Kuti
Roy Ayers, c’est l’inventeur d’un style un peu oublié. C’est un créateur hors normes, le joueur d’un étrange instrument aussi, le vibraphone. Le compositeur du fameux « Everybody loves the sunshine » sera à l’affiche, au Théâtre de la mer, le mardi 1er aout, lors d’une soirée énorme et incontournable : « Music of many colours, Tribute to Fela Kuti ». Pourquoi cet hommage au grand musicien nigérian disparu il y a vingt ans ? Parce que Ayers et Fela Kuti se sont côtoyés. Ils ont même fait un disque éblouissant ensemble : « Music of many colours ». Les deux plages de 18 minutes qui composent cet immense objet musical seront restituées sur scène, ce soir-là, grâce à la participation d’un des deux fils de l’inventeur de l’Afrobeat, Seun Kuti.
Nuit orientale et black divas
L’année dernière, pour ses vingt ans, le festival de Sète avait fait 28 000 entrées. Un succès énormissime. Mais on n’a pas vingt ans chaque année. S’il ne fait aucun doute que le succès artistique de cette 21e édition sera au rendez-vous, il est plus difficile de tabler sur l’assurance d’un succès économique.

En effet, (et c’est probablement une chance), le directeur artistique du festival, José Bel, a fait le pari audacieux de mettre à l’affiche des groupes, des artistes peu connus. C’est le cas du groupe stambouliote BABA ZULA, qui chante sur la vague psychédélique de la fin des années 1960 avec quelques échos jamaïcains. Avec un son novateur, étrange et sidérant, ce groupe oriental risque d’être un sacré choc esthétique. Il sera étrangement (mais heureusement) associé à la fougue musicale balkanique de la « Fanfare Ciocarlia » venue de Roumanie. Dans l’écrin spectaculaire du Théâtre de la mer, il y a fort à parier que le vendredi 4 août, L’Istanbul-Balkans Express ne laissera pas grand monde à quai.
Rosanne MATHOT