Abandons de chats et chiens : Les associations d’accueil sont débordées

Au moins 20 000 chats ont été abandonnés en 2024. Pixabay

Les Français détiennent plus de 16 millions de chats et 10 millions de chiens. La SPA a mené l’enquête auprès de 800 structures d’accueil qui sont inquiètes pour leur avenir tant leurs finances sont exsangues. La conclusion est édifiante : faute de places, quelque 38 000 animaux ont été abandonnés en 2024.

C’est une enquête inédite menée par la SPA et Infinity Fondation – issue du fabricant de nourriture animale Ultima – auprès de plus de 800 structures d’accueil qui montre l’ampleur inquiétante du phénomène. Les chats, dont la reproduction n’est pas du tout maîtrisée, sont les principaux animaux recueillis. Parmi les chiens, ceux d’attaque ou de défense sont les plus représentés dans les refuges. Les associations sont saturées. De nombreux animaux sont refusés ou mis sur liste d’attente tout au long de l’année. Et on ignore ce qu’ils deviennent…

20 000 chats et 18 000 chiens refusés en 2024

Ph. Pixabay.

Au 31 décembre 2024, la SPA comptait 34 256 chats dans les associations spécialisées et 11 488 sur liste d’attente. Près de 20 000 ont été refusés par manque de place. Quant aux chiens, il y en avait 10 395 et 5 541 sur liste d’attente et plus 18 000 chiens ont été refusés là aussi par manque de place. Soit plus de 38 000 animaux qui restent entre six mois et huit mois dans les refuges. Et quand il y a adoption, cela fonctionne presque toujours ! A 97 % c’est une réussite.

En France, il y aurait 16,6 millions de chats – 75 % des chatons errants meurent avant 6 mois – et 9,9 millions de chiens ; et 55 % des Français propriétaires d’au moins l’un de ces deux animaux de compagnie. Sans doute davantage. “C’est une estimation : de nombreux chats ne sont peut-être pas comptabilisés”, explique l’étude en préambule. Et, surtout, c’est une étude qui se base sur les déclarations des structures d’accueil. Pour autant, cela offre un panorama inquiétant de la prise en charge – et de l’adoption – des animaux abandonnés.

“Ruptures de vie (divorces, naissances, déménagement…), incapacité physique du propriétaire (décès, Ehpad…)”

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En 2024, les associations interrogées ont, disent-elles, accueilli ensemble 117 000 animaux, dont les trois-quarts sont des chats. “Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg ; quel est le vrai chiffre ?” s’interroge la SPA dans son analyse. “Deux, trois, cinq fois plus ?” Parmi les raisons de l’abandon des chats, la SPA met en avant : “Le plus souvent trouvé dans la rue – dont seulement 5 % de chats de race – , il est parfois aussi abandonné par son propriétaire, pour des raisons liées à des ruptures de vie (divorces, naissances, déménagement…), à l’incapacité physique du propriétaire (décès, Ehpad…), ou à des portées non désirées.”

Parmi les solutions avancées par l’étude, il y en a une évidente : “La stérilisation des chats ayant accès à l’extérieur pourrait permettre d’éviter une grande partie des abandons de chats !”

Pas mal de chiens d’attaque et de défense

Sur les chiens abandonnés, le profil-type, c’est un animal adulte, croisé et de moyenne ou grande taille. On trouve près d’un quart de chiens de race et 11 % de chien d’attaque ou de défense style pittbull ou Rotweillers. Les motifs d’abandon de chiens ? “L’incapacité physique du propriétaire (dont décès, ou vie en Ehpad) dans 28 % des cas ; des ruptures de vie telles que le divorce, la perte d’emploi ou le déménagement (24 %)…” Mais aussi des problèmes de comportement du chien. Sans oublier les difficultés financières du ménage ; là aussi des portées non-désirées. On note aussi “des abandons pour des soucis de santé comme les allergies ; une vie trop contraignante (3 %). Et, enfin, un animal malade ou âgé (2 %).”

Les associations inquiètent pour raisons financières

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Les fourrières, associatives, publiques ou privées, prennent en charge en premier lieu les animaux errants. Arrivent en seconds les refuges, associations avec familles d’accueil ou sanctuaires recueillent les animaux issus des fourrières ou
abandonnés directement par leurs propriétaires. Près de trois-quarts de ces associations ne fonctionnenet qu’avce des bénévoles – 20 000 au bas mot. Une petite majorité de ces associations proposent des solutions d’accueil combinées, par exemple, refuge et familles d’accueil. Mais plus de 40 % ne reposent que sur les familles d’accueil”, indique le sondage. Ces associations ne roulent pas sur l’or : Pas moins de “86% d’entre elles sont inquiètes pour leur avenir, principalement pour des raisons financières”...

Olivier SCHLAMA

  • L’enquête a été réalisée auprès de 809 fourrières, refuges, associations avec familles d’accueil et/ou sanctuaires, recueillant des chats et/ou des chiens. Le nombre de réponses peut varier d’une question à l’autre, certaines étant facultatives ou ne concernant pas toutes les structures.