10 juillet 1947 : La longue errance de l’Exodus était passée par Sète

Le pavillon d'Israël flotte déjà, dans le port de Haïfa, un an avant la reconnaissance de l'Etat par la communauté internationale. Service presse du gouverneent d'Israël, photo Hans Pinn

Le 10 juillet 1947, le navire “Président Warfield” battant encore pavillon panaméen quitte le port de Sète avec à son bord 4530 juifs, la plupart rescapés des camps de la mort nazis. Affrété par la Haganah (organisation juive clandestine), il est rebaptisé en pleine mer et devient l'”Exodus 1947″ en hommage à la marche de Moïse et de son peuple vers la Terre Promise, arborant fièrement un nouveau pavillon celui de l’Etat d’Israël…

Les navires de guerre britanniques encadrent l’Exodus pour rejoindre le port de Haïfa

Violemment arraisonné par la marine britannique (il y a trois morts et de nombreux blessés à bord du navire), l’Exodus sera d’abord escorté jusqu’au port de Haïfa où les autorités britanniques interdisent aux passagers de débarquer, les définissant comme des “clandestins”…

Le périple recommence, vers Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) d’abord, où l’Exodus accoste le 29 juillet. Mais devant le refus des passagers, qui entament une grève de la faim, de quitter le bord, il demeure encalminé jusqu’au 23 août, avant de rallier Hambourg. De retour en Allemagne, les passagers sont internés dans des camps d’accueil provisoires… Suscitant l’émotion de toute la communauté internationale, cet épisode sera l’un des actes fondateurs de l’Etat d’Israël l’année suivante, le 14 mai 1948.

Commémorations à Sète pour le 70e anniversaire

Pour commémorer le 70e anniversaire de cet événement, la Société d’Etudes Historiques et Scientifiques de Sète et sa Région et la communauté juive de Sète et du bassin de Thau, en partenariat avec la ville de Sète et la région Occitanie, organisent du 6 au 9 juillet une série de manifestations destinées à raviver le souvenir, notamment auprès des jeunes générations. L’événement débutera donc le 6 juillet, par le vernissage d’une exposition, « Exodus : une aventure humaine » au musée de la Mer et dans le hall de la mairie.

Le 6 juillet, encore, à l’Espace Palace, (18h) Jean-Claude Santerre racontera l’épopée de l’Exodus avant la projection du film “Nous étions l’Exodus”. Le dimanche 9 juillet, à partir de 10h30, « Le temps de la mémoire », réunira sur la môle Saint-Louis des personnalités, dont Michèle Hassoun, la co-scénariste du film. La pose d’une nouvelle plaque est prévue sur le môle Sain-Louis. En fin d’après-midi, toujours à l’espace Palace, la Société d’études historiques présentera un rappel historique en diaporama, suivi d’une table ronde avec Philippe Boukara, historien au Mémorial de la Shoa, Frédéric Encel, docteur en géopolitique maître de conférence à Science Po, et Jean-Claude Santerre, historien.

A l’approche de l’événement, Dis-Leur a notamment pu s’entretenir avec le dernier survivant de l’équipage de l’Exodus; à lire ici https://dis-leur.fr/70-ans-de-lexodu…e-tous-les-jours/… dès aujourd’hui ! (à découvrir également, les ressources de l’Encyclopédie multimédia de la Shoah (accès en Français : https://www.ushmm.org/fr)

Philippe MOURET

En 1960, le réalisateur Otto Preminger signe le film Exodus (avec notamment Paul Newman, Eva Marie Saint, Peter Lawford…), basé sur le roman éponyme de Léon Uris. Il raconte de façon plutôt libre, mais avec un souffle épique, l’épopée de l’Exodus 1947 et les événements qui ont suivi, jusqu’à la fondation de l’Etat d’Israël, puis au vote du plan de partage de la Palestine et la guerre qui s’ensuivit.