Voeux à Toulouse : la Ville Rose veut voir la vie en vert

Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc souhaite une nouvelle année 2019 "Naturellement belle"... Photo Ph.-M.

Tous mobilisés pour une année 2019 Naturellement belle“, tel était le slogan mis en exergue lors des voeux très “verts” du maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc…

S’il a naturellement été question des gilets jaunes, c’est cependant une autre couleur qui dominait lors des voeux exprimés jeudi dernier par le maire de Toulouse pour l’avenir de la ville. Une “Ville rose” revêtant des habits verts, tel est le souhait affirmé par Jean-Luc Moudenc qui souhaite que “chacun, entreprise, particuliers, associations, se joignent aux efforts de la municipalité” afin de participer à “une végétalisation intense de Toulouse” en 2019.

Montrer l’exemple de la transition énergétique

Après avoir entamé son intervention en revenant sur la “grave crise sociale qui a secoué notre pays”, soulignant que “les gilets jaunes adressent un carton jaune aux gouvernements qui se sont succédé depuis 30 ans”, Jean-Luc Moudenc a évoqué le “grand débat national” à venir (à partir du 15 janvier), en affirmant que “c’est par le dialogue que l’on doit sortir de cette crise”, tout en souhaitant être participant actif, mais certes pas un organisateur…

Il a également insisté sur la “nécessité de faire davantage confiance à la France décentralisée que, nous les élus locaux nous représentons.” jugeant que “face au discrédit de la classe politique, nous les maires conservont encore une certaine reconnaissance, car nos actions visent à développer des services au profit direct de nos concitoyens…”

Mais pour 2019, le maire de Toulouse a d’autres ambitions que celle de contribuer à l’hypothétique réforme en profondeur d’une société française plus déchirée qu’elle ne l’avait été depuis plusieurs décennies. Pragmatique, il émet le voeu d’une nouvelle année “Naturellement belle” : “Alors que les Etats peinent à être efficaces et constants en matière de développement durable et de transition énergétique, les collectivités locales peuvent montrer l’exemple…” insiste-t-il.

Changer les habitudes individuelles

Plus qu’un projet, une “philosophie” du développement de la cité. Jean-Luc Moudenc a souhaité une “mobilisation (…) une armée de bonnes volontés pour amener un changement de nos pratiques.” L’année 2019 sera “importante pour l’amélioration de l’espace public” par les effets d’une “écologie pragmatique pour laquelle la municipalité montre le chemin (…) sans approche idéologique (…) pour initier un changement dans les habitudes individuelles…”

Apporter une réponse locale aux enjeux environnementaux et économiques de l’avenir, c’est un pari qui passe par le Plan climat air énergie territorial (PCAET) approuvé le 28 juin 2018, avec plus de 80 actions pour trois objectifs essentiels : réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre; réduire de 20% la consommation énergétique finale et doubler la part locale des énergies renouvelables et de récupération dans la consommation d’énergie du territoire.

Un seul mot d’ordre : “Végétalisez !”

En 2019, Jean-Luc Moudenc espère notamment une accélération de l’opération participative “Des fleurs sur mon mur”, lancée en 2016, incitant les promoteurs à végétaliser leurs réalisations et tous les Toulousains à fleurir leurs façades d’immeubles ou de commerces. Il a également souligné que 15 500 arbres ont été plantés depuis 2014, précisant que les études montrent qu’un arbre est l’équivalent de 5 climatiseurs !

Jean-Luc Moudenc lance un mot d’odre : “Végétalisez !”. photo Ph.-M.

Détaillant les réalisations “écolos” sur son territoire, il a également évoqué l’expérimentation d’éco-pâturage sur la zone verte des Argoulets sera renouvelée, avec près de 130 animaux ou l’interdiction des glysophates pour l’entretien des espaces verts…

L’avenir ? En 2019 il faudra compter avec une collecte des déchets raisonnée impliquant la réduction du nombre de passages qui correspondra à près de 200 000 km de moins parcourus par an (pour 800 000 actuellement), soit 420 tonnes de CO2 rejetées en moins. L’économie financière, 2 à 3 M€ par an, permettra d’investir dans l’usine d’incinération et le traitement en général dont le coût va augmenter avec notamment l’obligation de recycler le plastique.

il y aura aussi le passage à 40% du parc de véhicules électriques pour la collectivité (contre 20% imposés par la loi), le développement du télétravail pour certains agents des collectivités, l’extension du parc photovoltaïque, notamment sur le site de l’Oncopôle et le toit du parc des expositions ou la mise en place d’un prime pour l’acquisition d’un vélo électrique… Jean-Luc Moudenc souhaite ainsi mobiliser tous les habitants de la Métropole pour “que d’ici 5 à 10 ans, Toulouse soit une référence pour la nature dans la ville.”

Philippe MOURET