Viticulture : Pays d’Oc entre en campagne

Forte de ses 1200 vignerons indépendants et de ses 175 caves coopératives, Pays d’Oc IGP s’adresse directement aux candidats à la présidentielle…

La célèbre indication géographique protégée (IGP) a de la bouteille ! Loin de coups de colère qui ont récemment agité le département de l’Aude, l’interprofession a rédigé un rapport qui a été adressé à tous les candidats de l’élection présidentielle.

Quelques semaines après la concertation qualifiée d'”historique”,  afin de mieux lutter contre la concurrence des vins espagnols dans la grande distribution, cette nouvelle initiative se veut constructive en mettant l’accent sur les atouts de la première région viticole au monde. Un secteur dont la production de plus de 6 millions d’hectolitres produit un chiffre d’affaires qui correspond à la valeur de… 100 Airbus A320 !

Ce rapport dénonce notamment la “gestion administrative de la Commission européenne qui déconnecte totalement la politique agricole commune (la fameuse Pac, NDLR) de la réalité du terrain”… Pays d’oc regrette par exemple que la filière viticole française soit “pénalisée par la libre circulation des produits dans l’UE qui s’est transformée en distorsion de concurrence…” Plusieurs propositions sont faites, dont un allégement des procédures administratives françaises et le maintien d’une spécificité du secteur viticole au sein de la Pac.

Faciliter l’installation des jeunes, soutenir l’exportation

Autre exigence forte, la préservation d’un modèle économique spécifique passant par l’allégement des droits de succession pour faciliter la transmission et le soutien à l’installation soulignant que, sur le territoire de l’ancienne région Languedoc-Roussillon, 65% des surfaces viticoles n’ont pas de repreneur… L’oenotourisme, le soutien à l’exportation (Pays d’Oc IGP exporte déjà 48% de sa production) sont également au programme du texte présenté aux candidats.

Et de conclure : “Notre choix d’une politique de qualité et d’origine répond à la menace et au jusqu’au-boutisme de la mondialisation. La France a les meilleurs atouts pour répondre à la nécessité d’une alimentation saine issue d’une agriculture durable (…) c’est ce nouveau modèle économique que nous revendiquons pour notre filière et que nous demandons aux politiques de défendre et de mettre en place”

Philippe MOURET