Tourisme : La plus forte hausse de la décennie pour les Pyrénées-Orientales

Le Canigou, symbole des Pyrénées et atout touristique majeur des Pyrénées-Orientales. Photo D.-R.

Huit millions de visiteurs en 2017, dont plus de 4 millions de touristes pour une dépense quotidienne moyenne de 42€… Une fréquentation en hausse de près de 4%, soit la plus forte hausse de la décennie. Faisant des Pyrénées-Orientales le 7e département touristique de France, le 2e en Occitanie en nombre de nuitées après l’Hérault… Pour 11 000 emplois et un chiffre d’affaires annuel de plus de 1,4 milliard d’euros ! Certes on peut accumuler les chiffres, mais ce ne serait pas rendre justice à ce département que de négliger la diversité de ses paysages, la richesse des activités proposées ou la douceur du climat…

Hermeline Malherbe a fait le bilan du tourisme dans les Pyrénées-Orientales… Photo Ph.-M.

Hermeline Malherbe, présidente du conseil départemental des Pyrénées-Orientales avait de quoi se montrer enjouée au moment de tirer les bilan touristique de 2017. La fréquentation tourristique pour l’année 2017 se situe en effet à plus de 33 millions de nuitées. Notamment en raison d’“une excellente avant saison, avec +25% d’avril à juin, fruit en partie d’un travail depuis quelques années sur les “ailes de son” et plus particulièrement cette année sur deux ponts très favorables, ludi de Pâques et jeudi de l’ascension”, a précisé Mme Malherbe, qui préside également l’Agence de développement touristique (ADT) du 66…

Le développement, c’était justement le thème central de la conférence de presse d’Hermeline Malherbe. Mais un développement réfléchi, qui allie tourisme et loisirs en préservant la qualité de vie des résidents. Cette complémentarité est “un axe majeur de développement”, a précisé Hermeline Malherbe, il est vrai dans un département qui propose 630 000 lits touristiques, “dont plus de 70% sont situés dans des hébergements non marchands” (résidences secondaires, résidences de parents ou d’amis…).

Accueil, Activités, Ambiance et Authenticité

Développer une offre qui puisse répondre aux besoins des habitants, tout en éveillant l’intérêt des touristes. Tel est le pari à relever. Avec un atout majeur : une grande majorité des touristes se disent attachés à “la personnalité du département et à la préservation du territoire.” Avec un carré d’As que sont accueil, activités, ambiance et authenticité. La qualité d’une vie pas trop chère est également mise en avant par les touristes, qui font en particulier la comparaison avec la Côte d’Azur.

Le port de Collioures et la Côte Vermeille, l’atout-mer des P.-O. ! Photo D.-R.

Il est rare en effet qu’un département puisse offrir à la fois de plages de sable fin, une côtes rocheuses aux criques abritées, de larges secteurs boisés, de moyennes montagnes pour la randonnée et de hautes montagnes pour le ski (pour tout savoir sur les P.-O., cliquer ICI). Des qualités naturelles auxquelles s’ajoutent un riche patrimoine et de nombreux événements culturels. Le département s’intègre en la matière au schéma défini par la Région Occitanie Pyrénées-méditerranée, afin de renforcer l’image touristique. Trois hauts-lieux des Pyrénées-Orientales sont ainsi classés Grands sites régionaux : Le Canigou, Collioures et la Côte Vermeille, et Perpignan…

Les habitants sont les “meilleurs ambassadeurs”

Et les habitants du 66 semblent fiers de cet environnement. Pour preuve ? Selon un enquête de Kantar Public (*) pour le Conseil départemental (menée du 4 au 9 octobre 2017) , 93 % des sondés recommanderaient à un proche, ami ou membre de sa famille les Pyrénées-Orientales comme destination touristique. Et 92% considèrent que le tourisme est “une chance” pour le département et ses habitants. Surtout ne pas opposer les réalisations touristiques et le bien-être des habitants. Ainsi, souligne Mme Malherbe, le passage de la voie EuroVelo8 qui traverse le département (reliant Chypre à Cadix), profite autant aux uns, qu’aux autres.

La présidente des Pyrénées-Orientales, très sollicitée… photo Ph.-M.

Consciente toutefois des nombreux facteurs pouvant venir pénaliser la fréquentation touristique, la présidente des P.-O. a fixé un certain nombre d’objectifs et d’amélioration nécessaires. Premier constat, la nécessité de mieux faire connaître les activités culturelles au-delà des frontières du département. Notamment de l’autre côté des Pyrénées, en Catalogne. Il faudra également améliorer l’accessibilité et moderniser certaines infrastructures… Au “menu” du département, encore “favoriser les activités de pleine nature, développer la synergie entre tourisme et loisirs…” Et pour cela, Hermeline Malherbe est convaincue que “les habitants et les professionnels du département en sont les meilleurs ambassadeurs.” Avec pour philosophie globale “un développement harmonieux et moderne.”

Parmi les cibles, les touristes étrangers. Actuellement, les Espagnols représentent un peu plus de 20% des visiteurs étrangers, suivis par les Britanniques (17%), les Belges, les Allemands et les Suisses… Peu d’extra-européens, donc, à l’exception des passagers de croisières faisant escale sur la Côte Vermeille : 80% d’entre eux sont des citoyens américains. Du côté de l’DT, on travaille notamment le marché chinois, mais avec prudence, même si le département ne manque pas d’attraits pour ce public lointain, très sensible aux régions viticoles. La visite de tour-operators chinois est d’ailleurs prévue prochainement. mais c’est un terrain délicat…

Philippe MOURET

(*) Selon cette étude Kantar Public, 94% des personnes interrogées pensent que “le tourisme est une source de richesse économique importante pour le département” et 73% que le tourisme est “une source d’échange et de partage entre les gens”. Ils sont 74% à juger positivement l’action du département dans le domaine du tourisme et 89% pensent que “le département doit favoriser un développement du tourisme (…) en mettant en relation les habitants et les touristes.”