Toulouse : Street-art aux enchères au profit de femmes au chômage

Gorg. La Baleine sérigraphie éditée à 50 exemplaires. Photos tirées du catalogue de Rémy Fournié, commissaire-priseur.

Un brin de soleil salvateur après le déluge. Une bonne action s’organise ce jeudi 24 octobre à Toulouse : la vente d’oeuvres d’art urbain pour l’association Action Femmes Grand Sud qui accompagne des femmes de plus de 45 ans dans le retour à l’emploi.

Azek, Fabien Sans, Laetitia Kitegi, Missy, Mondé, Seth One, Toncé, Zeus 40…, plus d’une trentaine d’oeuvres de vingt artistes s’inscrivant dans l’art urbain seront vendues ce jeudi aux enchères au profit de l’association Action Femmes Grand Sud, logée à la villa des Rosiers prêtée par la Ville de Toulouse qui oeuvre pour les femmes de plus de 45 ans qui cherchent un emploi. Ces graffeurs proposeront une diversité d’œuvres et de formats à travers des techniques sur différents supports : plaque d’acier, toile, placage de noyer… Les prix de réserve iront de 100 euros à 5 000 euros. (Voir le catalogue en entier à la fin de l’article)

Artistes reconnus au plan national voire international

AZEK-OceanOne. Photo : DR.

Ces artistes connus et reconnus dans leur milieu, au plan national voire international, ont tous répondu avec enthousiasme à nos sollicitations et se sont engagés pour que les bénéfices, la moitié du produit de la vente, soient reversés à notre association”, indique Françoise Baraquin, présidente de Action Femmes Grand Sud. La vente se déroulera donc ce jeudi 24 octobre dans les locaux de la galerie toulousaine Hors Ligne et sous le marteau amical et gracieux du commissaire-priseur Maître Rémy Fournier.

L’entrée est libre et ouverte à tous, collectionneurs, galeristes, entreprises et particuliers. Possibilité d’échanger avec les artistes autour d’une collation à la fin de la vente. Catalogue de la vente disponible sur demande ou sur place.

Trois cent cinquante femmes sont passées par notre association créée en décembre 2011 dont les trois-quarts retrouvent un emploi ou monte leur boîte. On a très peu d’échec.

Bernard Azé, consultant pour Action Femmes Grand Sud

Divorce, maladie, chômage, burn out... “Quelque trois cent cinquante femmes sont passées par notre association créée en décembre 2011 dont les trois-quarts retrouvent un emploi ou monte leur boîte. On a très peu d’échec. La plupart ont un bon niveau d’études, de bac + 2 à bac + 5. Certaines avaient suivi leur mari embauchés au CNES, Airbus, etc.”, indique Bernard Azé, l’un des quarante bénévoles et neuf consultants de l’association de Action Femmes Grand Sud. La principale “obsession” de cette structure qui suit en permanence vingt-cinq femmes de plus de 45 ans sans emploi (moyenne d’âge : 51 ans) est de maintenir son budget année après année. “Il est de l’ordre de 25 000 euros par an, qui sert à payer notre secrétaire 20 heures par semaine”, souligne la présidente.

Sans Dualité 2018. Photo : DR.

Ces femmes au chômage sont orientées vers Action Femmes grand sud par tout un réseau tout aussi “bienveillant” qu’elle : l’Apec, l’agence spécialisée dans l’emploi des cadres, par exemple. Le point fort de l’association, c’est que ces femmes en manque de confiance sont “écoutées”. Elles disposent de tout un panel d’outils spécifiques.  L’association propose un accompagnement innovant, personnalisé basé sur une “approche et des outils spécifiques : ateliers thématique (sophrologie, psychologie positive…), et des entretiens de suivi. Elles bénéficient aussi d’une plate-forme pédagogique sur internet où elles peuvent se servir de conseils à la carte”.

À 45 ans, elles entendent en permanence des réflexions désagréables du style : “Tu crois encore pouvoir travailler à ton âge ?”

Françoise Baraquin.

L’association, qui bénéficie de peu d’aides publiques et qui organise aussi des événements comme des pièces de théâtre, permet à ces femmes sans emploi de reprendre confiance en elles. “À 45 ans, elles entendent en permanence des réflexions désagréables du style : “Tu crois encore pouvoir travailler à ton âge ?”, souligne la présidente Françoise Baraquin. En effet, “à partir de 47 ans, ajoute-t-elle, la société considère malheureusement la femme comme une senior”. Autant dire avec une employabilité impossible sur le marché du travail. Alors que l’on a tant encore à donner, comme le prouve cette association où la doyenne des femmes qui a retrouvé du travail a 63 ans.

Olivier SCHLAMA

Vous pouvez consulter le catalogue de la vente aux enchères ici : téléchargez le PDF

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