Thermalisme en Occitanie : Curistes, ça bouillonne à nouveau !

Thermes de Balaruc-les-Bains. Photo : Olivier SCHLAMA

“Aucune station n’a fermé pendant la crise”, respire le président de la Fédération des thermes d’Occitanie. Grâce aux aides, notamment de la Région Occitanie, première région thermale de France avec quelque 200 000 curistes par an. Même si la perte sèche est importante – 200 M€ – les fidèles reviennent. Dis-Leur vous explique aussi pourquoi  la filière a de beaux jours devant elle.

Finie la ville fantôme ! Les va-et-vient occupent désormais le vide. Sur le parvis des Thermes de Balaruc-les-Bains, mille et un pas se pressent d’entrer ! “J’attends ça depuis un an !”, sourit un retraité venu avec son épouse. La réouverture se fait en souplesse. “La crise sanitaire nous bien fatigués ! On vient se ressourcer…” On y ressent une certaine excitation, voire une ébullition, et pas seulement dans les bassins. Plus de 1 100 curistes contre 1 500 classiquement y ont été accueillis la semaine dernière, au moment de la réouverture tant attendue Masque obligatoire, test…

53 000 curistes à Balaruc-les-Bains

L’effort, en coulisses, dans la première station de France avec 53 000 curistes en 2019 (plus d’un quart de l’ensemble des curistes en Occitanie), est conséquent ; il a fallu gérer les clients pour reporter certaines cures pourtant “très attendues” depuis des mois. Astiquer à l’envi partout, même les recoins d’ascenseur, “pour le bien être des curistes”, dixit une femme de ménage.

Thermes de Balaruc-les-Bains ont rouvert avec 1 100 curistes. Photo : Olivier SCHLAMA

Les managers, eux, ont fait le plein d’énergie, en prévision, comme celle qui gère les bains de boue. D’une personnalité déjà énergique, elle a profité de la fermeture de la première station thermale de France pour “me reposer et faire de la médiation” et aussi “des formations en médecine parallèle”. Les thermes, comme partout en France ouvriront à pleine capacité le 9 juin prochain. “Notre déficit, qui était de 10 M€, a été ramené, notamment grâce aux aides publiques, dont l’Agglopôle, à 7,5 M€”, soulignait dans nos colonnes le maire de la commune qui gère les thermes en pleine crise de gouvernance comme Dis-Leur vous l’expliquait. “En clair, ajoutait-il vendredi, nous n’avons plus de trésorerie. Il ne nous reste que le capital social.

Nous avons enregistré une perte de fréquentation depuis le début de la crise de – 70 %, soit une perte sèche pour l’économie régionale, nuitées touristiques comprises, de 200 M€”

Guillaume Dalery, président de la fédération d’Occitanie

L’Occitanie est la première de région thermale de France. “Nous comptons 28 établissements pour quelque 200 000 curistes par an en vitesse de croisière, hors crise sanitaire. Certaines stations n’ont pas tous encore rouvert en fonction de leur stratégie et de leur fonctionnement habituels”, rappelle Guillaume Dalery. Le maire de Lamalou-les-Bains et président de la Fédération des thermes d’Occitanie ajoute que le bilan de la crise a été sévère : “Nous avons enregistré une perte de fréquentation depuis le début de la crise de – 70 %, soit une perte sèche pour l’économie régionale, nuitées touristiques comprises, de 200 M€.” La bonne nouvelle : “Nous n’avons que des retours positifs des stations qui ont rouvert. Nous remarquons que les fidèles curistes sont là. Cette reprise est de bon augure…”

Guillaume Dalery ajoute que l’autre pari réussi, c’est “qu’aucune station n’a fermé pendant cette crise”. Le plan de développement de la Région Occitanie, avant la crise, est tombé à point. Il ajoute : “L’accompagnement pour le lancement de nouvelles offres et de nouveaux outils a bien commencé”, comme Dis-Leur vous l’avait expliqué.

Diversification, task force, fonds de 110 M€…

Thermes de Balaruc-les-Bains. Photo : Olivier SCHLAMA

Juste avant la crise, la région Occitanie a créé une “task force”, une force d’intervention pour aider à trouver un modèle économique à certaines stations à la peine, faisant appel parfois à une diversification allant vers des cures bien-être, pour mieux attirer les investisseurs. C’est le cœur d’un plan stratégique qui a été voté le 27 juin dernier. Il s’appuie aussi sur des fonds dont l’un pour le tourisme de 110 M€. Ce plan a pour but d’élever le niveau des prestations de nos stations pour consolider la position de leader national. “Nous voulons faire de la région une terre d’investissement dans le thermalisme et le bien-être”, nous avait confié Jean-Louis Guilhaumon, vice-président de la région. Un challenge.

Le challenge : aller chercher de plus jeunes générations notamment sur la prévention et d’agrandir la palette d’intervention des stations”

Jean-Louis Guilhaumon, vice-président de la Région

Vice-président de la région Occitanie, Jean-Louis Guilhaumon ajoute : “Sans être trop optimiste, depuis une semaine qu’a eu lieu la réouverture, la fréquentation est bien à la hauteur des attentes. Nous notons la fidélité de la clientèle âgée. Le challenge est d’aller chercher de plus jeunes générations sur des thématiques comme la prévention. D’agrandir la palette d’intervention des stations.”

Thermes de Balaruc-les-Bains. Photo : Olivier SCHLAMA

Quelque 200 000 curistes annuels, six millions de nuitées par an dans les hôtels de la région ; deux mille emplois directs ; 120 M€ qui ruissellent dans l’économie régionale… Le thermalisme est l’objet de toutes les attentions de la part de la région Occitanie. Dans le cadre du plan de relance, la collectivité a multiplié les aides, dont 40 M€ mobilisés dans le cadre du plan de relance régional.

“Le thermalisme, c’est de l’aménagement du territoire”

“Pour nous, le thermalisme est un élément constitutif de l’aménagement du territoire”, définit l’élu qui cite également 110 M€ mobilisés dans le cadre du fonds tourisme, voté en juillet 2020. Une somme conséquente qui vise à aider les stations dans plusieurs directions : coller aux aspirations de plusieurs publics ; travailler à de nouvelles propositions de séjours bien être, dans le cadre de cures post-cancer, après un burn out, après un covid long, etc. Travailler à mieux positionner les stations qui le désirent dans leur environnement économico-touristique ; moderniser ces structures ; sa visibilité sur le nouveau site dédié sur le thermalisme en Occitanie…

C’est le comité régional du tourisme qui s’occupe de leur promotion également. “Pour toutes celles qui veulent végétaliser leur structrure ; mieux gérer leurs fluides ; faire des économies d’énergies ; créer des bâtiments à énergie positive, la région peut aussi les subventionner. Il y aussi un soutien au design, au volet numérique, etc.”

Toutes ces améliorations entrent “dans le droit fil de la mission de Jean-Yves Gouttebel, président du département du Puy-de-Dôme sur cette filière. Je lui ai ai expliqué également que nous étions à la pointe en Occitanie ; que nous avions créé le fonds Loccal, le pass de relance thermal qui aide jusqu’à hauteur de 50 % les études que mènent les direction des stations pour s’adapter aux nouveaux besoins…” 

Olivier SCHLAMA

Dis-Leur !, une histoire d’eau !