Mer / Sports : Yuyo surfe sur la vague du recyclage

Romain Paul, pour Yuyo Photo ©YUYO

Permettre aux surfeurs de mettre en accord leur sport et leur valeur écologique, c’est le défi que s’est lancé Yuyo en 2018. Fini le matériel qui pollue, place aux planches de surf naturelles. Pour continuer sur sa lancée, la société souhaite acquérir deux machines permettant de recycler leur plastique et a décidé de soumettre ce projet à la Région Occitanie dans le cadre des “Budgets participatifs …”

Rapprocher pratique sportive et protection de la nature. Photo ©YUYO

Profiter de ce que la mer nous offre, mais en la préservant… Ce qui pourrait être un dilemme pour les fans de surf est en passe d’être résolu grâce à une jeune société montpelliéraine. En effet, Yuyo, qui tire son nom des « cochayuyo », algues typiques des côtes chiliennes, propose « un procédé relativement innovant » d’après son créateur, Romain Paul.

Des planches “uniques et sur mesure…”

Pour commencer, un noyau à 100% fait de déchets plastiques est imprimé en 3D. Il est ensuite enveloppé avec une fibre naturelle et de la résine végétale. Pour finir, la planche est personnalisée de A à Z pour convenir aux demandes du client. Chaque commande est unique car les planches sont faites à l’unité et sur mesure.

Romain Paul, accompagné par son équipe dans cette aventure, assure que le but de ce projet est de « proposer une alternative responsable à une industrie qui fait face à un paradoxe. La toxicité du matériel et les convictions des pratiquants sont incompatibles. Le surf est un sport de nature et malheureusement les planches de surf aujourd’hui sont polluantes. »

« Nous sommes très proches de la région Occitanie »

Préparation d’un surf “unique et sur mesure…” Photo © YUYO

Yuyo, fait néanmoins face à un problème dans son processus. La société est dans l’obligation d’acheter son plastique, provenant de plateaux servant à stériliser les outils chirurgicaux, en Hollande. La raison est simple, ce plastique est fourni sous forme de bobine, qui est la seule forme acceptée par une imprimante 3D.

Pour contourner cet obstacle, l’entreprise fait appel à la région qui accompagne Yuyo depuis sa création. « Nous avons gagné un prix en 2018 et depuis nous sommes très proches de la région Occitanie » précise Romain Paul. Le chef de projet a donc soumis son idée dans le cadre des « Budgets participatifs » pour acquérir deux machines, un broyeur et un extrudeur d’une valeur totale de 15 000 euros.

« Le premier sert à broyer le plastique pour en faire des paillettes et le second les fait fondre pour obtenir des filaments. Ce qui donne au final des bobines de plastique. Le but est de développer nous-mêmes notre propre matière pour être indépendant sur tout le cycle. Ce que nous faisons est une première et nous sommes les seules à utiliser ce procédé » explique le chef de projet.

Une seule planche représente 80 bouteilles plastique

80 bouteilles en plastique comme celle-ci, retirées de la mer ,seront utilisées pour chaque planche de surf. Photo D.-R.

Pour obtenir le plastique qui sera finalement recyclé, la société travaille avec des associations spécialisées dans la récupération de déchets comme ReSeaclons. Basée au Grau-du-Roi (dans le Gard), cette association travaille elle-même avec des pécheurs qui trouvent d’innombrables déchets dans leurs filets.

Romain Paul fait un constat alarmant sur cette situation : « Il faudrait un millier de société comme la notre pour utiliser tous ces déchets trouvés. Nous ne recyclons qu’environ 20kg de plastique par mois pour réaliser nos produits. Une seule planche représente 80 bouteilles de plastique ! »

Pour aider Yuyo dans leur aventure, il faut se rendre sur le site de la Région Occitanie et participer au vote en ligne qui permettra de définir les projets qui bénéficieront d’un co-financement. Pour les Français amoureux de sports aquatiques, de plage ou tout simplement de nature, l’idée de surfs non polluants et de mer propre pourrait être séduisante.

Arthur DIAS

Et enfin, surfer en liberté ! Photo ©YUYO

Les budgets participatifs avec Dis-Leur !