Sexualité : Pour les célibataires, l’été sera-t-il chaud, torride… ou romantique ?

Photo D.-R.

Après plus d’un an où leur sociabilité affective a été plus que jamais bridée, les millions de célibataires français vont-ils se laisser porter par un vent d’insouciance et de légèreté, les amenant à une boulimie de sexe ? Si certains évoquent un hot vax summer, prédisant un grand moment de liberté sexuelle du même type que le “summer of love” de 1969, une étude très précise de l’Ifop (pour CAM4 et Hot Vidéo) tempère ces ardeurs…

Libérés du confinement, délivrés sexuellement ?

Après une année marquée par des frustrations et restrictions sociales, un peu plus d’un célibataire sur trois (37%) se dit “plus ouvert” sexuellement qu’à l’accoutumée, et ceci dans une proportion beaucoup plus forte dans la gent masculine (46%) que féminine (27%). Mais aussi beaucoup plus grande chez les jeunes (44%) que chez les personnes âgées de 50 ans et plus (22%).

Chez les jeunes de moins de 25 ans, 43% des jeunes hommes célibataires annoncent qu’ils sont disposés à avoir un rapport sexuel sans en être amoureux (contre 27% des jeunes femmes), 40% qu’ils céderont plus facilement aux avances de quelqu’un (contre 23% des jeunes femmes) et 36% à dire qu’ils seront plus directs dans la manière d’indiquer leur intérêt à un potentiel partenaire (contre 17% des jeunes femmes).

A noter que si les hommes (27%) seront globalement plus enclins que les femmes (13%) à assouplir leurs critères de choix d’un partenaire cet été, ce ne sera pas le cas pour les femmes trentenaires qui sont aussi nombreuses (26%) que les hommes (25%) à dire qu’elles seront sans doute “moins exigeant.e.s” qu’à l’accoutumée. Enfin les hommes homosexuels seront bien plus ouverts (68%) que les hétérosexuels (45%).

Une flexibilité qui ne va pas de pair avec un désir d’enchainer les partenaires

Vers un été plutôt romantique que torride ! Photo D.-R.

Cette plus grande “ouverture d’esprit” des célibataires ne signifie pas pour autant l’envie de basculer dans une surconsommation d’aventures sans lendemain… Au contraire, après des mois de solitude forcée, les célibataires expriment plutôt un besoin de stabilité affective : 86% d’entre eux préférant chercher un seul partenaire pour établir une relation stable plutôt que multiplier les partenaires sexuels (14%).

En cela, l’impact du covid sur les perspectives conjugales des célibataires français est proche de celui observé Outre-Atlantique par le Kinsey Institute dans une enquête qui montrait récemment que seuls 10% des célibataires américains de 18 à 45 ans étaient en quête de relations d’un soir (52% en recherche d’une relation engagée).

En France, la proportion de célibataires en quête de coups d’un soir a sensiblement augmenté (+4 points) par rapport au premier déconfinement (étude Ifop – juin 2020) mais elle reste marginale en dehors des pans de la population traditionnellement les plus ouverts aux formes de sexualité récréative.

“Contrairement à certaines idées reçues, cette enquête montre que les célibataires sortent de la crise sanitaire avec plus l’envie d’avoir un partenaire de longue durée qu’une multitude de partenaires occasionnels. Et ceci y compris dans un contexte estival pourtant propice aux aventures d’un soir” commente François Kraus de l’Ifop. Qui souligne que “ce besoin de sécurité affective et sexuelle paraît assez logique pour une catégorie de la population qui a particulièrement souffert psychologiquement de l’isolement social imposé de manière plus ou moins continue durant un an.”

“Et pour ces célibataires dont beaucoup ont le sentiment d’avoir perdu un an de leur vie, cela va de pair avec l’envie de ne plus perdre leur temps avec des critères ou des jeux de séduction d’intérêt secondaire. La question se pose de savoir si cette tendance (…) sera éphémère ou un des marqueurs sexuels d’une génération Covid“, analyse le directeur du pôle Genre, sexualités et santé sexuelle de l’Ifop

La peur du virus pèse encore aujourd’hui sur la sociabilité affective des célibataires

Si la fear of dating again – FODA ou peur de faire de nouveau des rencontres amoureuses – devrait s’atténuer avec la généralisation de la vaccination, elle est loin d’avoir disparu : plus d’un tiers (34%) des célibataires ont déjà éprouvé la crainte d’attraper le coronavirus lors d’une rencontre avec un(e) inconnu(e) et ils sont encore près d’un quart (22%) à admettre toujours ressentir cette peur (dont 26% chez les femmes).

La “génération Covid”, pas encore tout à fait libérée de ses peurs… Photo D.-R.

Ainsi, le covid-19 constituera encore cet été un frein à la sociabilité sexuelle des célibataires. En effet, près d’un tiers des célibataires (32%) verra sa sexualité freinée par la peur du virus, sachant qu’un quart d’entre eux déclarent que cette crainte va les empêcher de fréquenter un lieu où rencontrer de potentiels partenaires (25%) ou d’embrasser quelqu’un qui leur plaît (24%).

Des célibataires moins en manque de sexe que de (nouvelles) rencontres…

Tous les célibataires n’ont cependant pas interrompu leur activité sexuelle pendant la pandémie : près de la moitié d’entre eux ont eu au moins un rapport sexuel depuis mars 2020 (45%). Nombreux (34%) en ont eu avec une personne avec laquelle ils avaient déjà eu des relations sexuelles, contre seulement 17% avec quelqu’un rencontré après le 11 mai 2020.

Un quart (27%) seulement des célibataires ont réalisé de nouvelles rencontres en face à face avec de potentiels partenaires depuis l’éclatement de la crise du Covid. Et ils sont encore moins nombreux (13%) à en avoir une qui a débouché sur une véritable relation (affective ou sexuelle…

Au regard de ces résultats, la phase de sortie du troisième confinement n’a pas poussé tous les célibataires français à la boulimie de partenaires qu’aurait pu susciter le besoin de rattraper les mois de disette sexuelle imposée par les confinements”, constate François Krau.

“Au contraire (nombreux sont ceux qui affichent) la volonté de trouver une relation stable plutôt qu’une succession d’aventures. Si l’impact du covid-19 sur la vie sexuelle et affective des célibataires sera donc particulièrement intéressant à observer sur le long terme (…) Cet été la rencontre et la nouveauté sembleront donc être au cœur des esprits plus que la recherche de sexe pour le sexe.”, conclue-t-il

Ph.-M.

Étude Ifop pour CAM4 et Hot Vidéo réalisée par questionnaire auto-administré en ligne 7 au 10 mai 2021 auprès d’un échantillon de 1 000 célibataires, extrait d’un échantillon national représentatif de 3 003 personnes âgées de 18 à 69 ans résidant en France métropolitaine.

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