Sécheresse/Dossier : Les Pyrénées-Orientales plongées dans la guerre de l’eau, l’Occitanie s’y prépare

Barrage de Caramany dans les Pyrénées-Orientales. Photo : Direction eau et environnement département des Pyrénées-Orientales.

Manif contre le débit réservé de la Têt, procession pseudo-religieuse, à Perpignan… Et maintenant un plan d’urgence de l’Etat et du département pour des économies, des travaux pour limiter les fuites… On entrevoit des solutions d’avenir comme des retenues d’eau, la réutilisation des eaux usées voire la création d’une… forêt de 10 000 arbres ! Ailleurs, en Occitanie, où la situation commence à se crisper, la Région travaille à la création d’un grand réseau hydrique régional sur les 13 départements. Du côté du bassin Adour-Garonne, là aussi, un plan se met en place pour anticiper “sur un été qui risque d’être difficile…” a commenté le préfet de Région.

L’eau n’a pas de frontière. La sécheresse de moins en moins. “Il est tombé récemment 25 mm autour de Perpignan : pour espérer rétablir la situation déficitaire il en faudrait 15 fois plus et pour passer l’été sans aucune réserve pour l’automne au moins dix fois plus. Record de sécheresse des sols, records de bas niveau des nappes, record de faible étiage des cours d’eau. Jamais ou presque nous n’avions connu ça…” Vice-président du département des Pyrénées-Orientales, Nicolas Garcia résume une situation dramatique. Qui pourrait conduire d’ici un mois à limiter drastiquement l’utilisation de l’eau potable seulement pour boire. Aucun autre usage, pas même agricole.

La sécheresse des sols n’a pas été aussi importante depuis 1959 ; la pluviométrie est au plus bas depuis 100 ans. Les nappes sont en crise partout…

Nicolas Garcia, vice-président des P.-O.

“La sécheresse des sols n’a pas été aussi importante depuis 1959 ; la pluviométrie est au plus bas depuis 100 ans. Les nappes sont en crise partout. Les Corbières, on croyait que c’était une réserve inépuisable, un karst alimenté en partie par l’Agly, au plus bas niveau…” Les barrages ? “On va avoir du mal à les remplir : aujourd’hui, on en est à 8 millions de mètres cubes à Caramany alors que nous devrions être à 19 millions de mètres cubes de réserve ; à Vinça, on en est à 4 ou 5 millions de mètres cubes au lieu de 17 ou 18 millions de mètres cubes de réserve, la Raho, c’est 7 millions au lieu de 17 millions. C’est une catastrophe…”

Réunion de crise en préfecture

De quoi sonner la mobilisation générale. Les Pyrénées-Orientales, en alerte renforcée au moins jusqu’au 30 avril, est l’un des départements qui a déjà engagé la bataille de l’eau potable. Hier, au lendemain du comité sécheresse, le préfet des Pyrénées-Orientales, Rodrigue Furcy, a réuni et a demandé à des élus, des représentants du monde économique et agricole de ce département, en situation quasi-critique, de s’engager en urgence pour éviter une crise aiguë de l’eau et de faire des propositions concrètes. Le représentant de l’État a évoqué plusieurs pistes pour éviter des coupures d’eau cet été.

Des travaux pour limiter les fuites dans 15 communes

Le conseil départemental, l’association des maires, les syndicats de gestion de l’eau et les chambres consulaires (commerce et industrie, métiers et artisanat, agriculture) ont décidé de s’engager ensemble sur un plan d’urgence et de responsabilité. Première mesure d’urgence : financer, d’ici cet été, des travaux pour limiter les fuites d’eau dans une quinzaine de communes assoiffées dont les fuites représentent 30 % de perte. Colmater permettrait d’économiser entre deux et trois millions de mètres cubes d’eau potable. Ces travaux ne suffiront pas. Il est aussi le lancement de plans de sécurisation (recherche d’alternatives, constitution de réserves de secours) pour 16 communes à risque et sensibilisation de tous les maires.

“Maires et CCI déploieront des plans d’économie d’eau”

Ce plan d’urgence consistera également à lancer, avec les canaux et les syndicats de bassin, un plan de réduction de la vulnérabilité des canaux ; engager, avant fin avril, des réductions volontaires de consommation d’eau chez tous les usagers : collectivités, particuliers, acteurs économiques. “Les maires et les chambres consulaires déploieront des plans (territoriaux ou sectoriels) d’économie d’eau.” Il s’agira aussi de “lancer une campagne de communication grand public jusqu’à l’été et sensibiliser l’ensemble des élèves des Pyrénées-Orientales à la situation et aux bons gestes au quotidien pour en faire des ambassadeurs dans leurs foyers”…

Le préfet a réclamé aussi des propositions aux acteurs économique d’ici le 30 avril pour qu’ils réduisent à leur tour leur consommation du précieux liquide. Peut-être que les stations de lavage auto proposeront-elles de privilégier le lavage à haute pression, moins gourmand que les rouleaux et que l’on pourra sur dérogation réutiliser les eaux usées traitées dans l’arrosage ?

Retenues d’eau, réutilisation des eaux usées en question

Il est aussi question du côté du département d’imaginer de stocker l’eau notamment des retenues collinaires pour l’agriculture, l’un des secteurs majeurs dans ce département. “Pour la réutilisation des eaux usées, confie Nicolas Garcia, il faut assouplir les longueurs administratives. Et il semblerait que la ministre annoncera la mesure bientôt…” Pour le premier vice-président du département des P.-O. qui plaide pour une prise de conscience générale, l’heure est grave. “Cette mobilisation consiste à mieux faire appliquer les mesures de restriction. Le lac de la Raho, géré par le département ? On n’arrive pas à baisser à 50 % donc on va couper une pompe sur deux…”

Les élus de la deuxième moitié du siècle dernier nous ont laissé deux barrages et la retenue de la Raho. En tout, plus de 70 millions de mètres cubes.J’espère que notre génération ne laissera pas à ses enfants que la sécheresse”…

Ce département est un laboratoire de ce qu’il faut mettre en oeuvre. Dans un plaidoyer ouvrant une session publique du département, ce 23 mars, Nicolas Garcia déclare : “Les anciens nous ont laissé les canaux centenaires, les élus de la deuxième moitié du siècle dernier nous ont laissé deux barrages et la retenue de stockage de la Raho. En tout plus de 70 millions de mètres cubes. La nature a doté notre département de trois fleuves qui, pour ainsi dire, naissent et meurent sur notre territoire, nous disposons aussi des deux nappes pliocène et quaternaires, chose que beaucoup de départements nous envient. Même au niveau de la pluviométrie nous n’étions pas les plus mal dotés jusqu’à présent. J’espère que notre génération ne laissera pas à ses enfants que la sécheresse”

Le plan de bataille du département des Pyrénées-Orientales

Dans sa synthèse, Nicolas Garcia, qui a suspendu tout permis de construction de piscines et de forages particuliers dans sa commune d’Elne – huit étaient en cours et aucun autre maire ne lui a emboîté le pas…- dont il est maire, détaille ce qui pourrait être un plan de bataille : “Notre département s’investit beaucoup, depuis longtemps et de plus en plus pour l’eau. Il soutient les collectivités territoriales jusqu’à 70 % pour les plus petites qui ne sont plus aidées par l’Agence de l’eau pour leur projet même quand ces derniers visent le rendement des réseaux, il a maintenu le Satese et le Satep. Nous soutenons le syndicat mixte des nappes de la plaine du Roussillon, gérons les barrages et la retenue de la Raho. Cela ne suffit pas pour faire face à des situations historiquement sèches que nous sommes en train de vivre.”

“Récupérer dans la plus grande retenue de stockage du département 17,5 millions de mètres cubes tous les excédents pluviométriques”

Ce même département soutient “les projets dit de “réut”, la recharge des nappes par les canaux lorsque les pluies le permettent notamment du côté du Tech, les nappes sont les meilleures retenues de stockage, sans danger, sans emprise foncière, sans évaporation… Nous avons lancé l’étude d’un adducteur qui partirait directement du barrage de Vinça pour arriver à la Raho, l’idée est de récupérer dans la plus grande retenue de stockage du département 17,5 millions de mètres cubes tous les excédents pluviométriques”.

Une structure départementale pour mieux gérer la ressource

Hermeline Malherbe et Nicolas Garcia (à droite) lors des voeux à la presse en janvier à la Maison de la Catalanité, à Perpignan. Ph. Olivier SCHLAMA

Nicolas Garcia plaide aussi pour la création d’une structure unique pour mieux maîtriser la ressource : “Même si la proposition de syndicat mixte de sécurisation et de production d’eau potable portée par le département n’a pas reçu l’accueil qu’il méritait par les communautés de communes les plus importantes pour des raisons essentiellement politiciennes, il n’en reste pas moins que les producteurs d’eau, c’est-à-dire ceux qui puisent dans la ressource, devront plus que jamais imaginer et en urgence une structure départementale de type Sydetom pour gérer au mieux la ressource, procéder au maillage, au transport de l’eau (…)”

Créer une forêt de 10 000 arbres !

Les forêts occitanes ont un fort potentiel, affirme l’ONF. Photo D.-R.

Nicolas Garcia propose une riche idée : créer une forêt de 10 000 arbres ! Les arbres, de par leur activité photosynthétique élevée et leur capacité à puiser de l’eau en profondeur grâce à leur système racinaire puissant ont la capacité d’émettre de grande quantité d’eau à la surface du sol, lorsque les sols contiennent suffisamment d’eau (RU importante) et que le maillage agroforestier est dense.”

Il poursuit : “En l’absence de vent, ce principe d’évapotranspiration peut être de nature à activer le petit cycle de l’eau est attirée les pluies. Ce phénomène est connu et compris, il a déjà été expérimenté dans plusieurs parties du monde. La surface à convertir et à régénérer semble se situer autour des 10 000 hectares, soit l’équivalent d’une petite Communauté de Communes (cinq fois le territoire d’Elne)”. L’arbre répond en outre à d’autres enjeux : stockage de carbone, production de bois local, abaissement de la température du sol, présence d’une faune auxiliaire aux cultures, un fourrage d’appoint en cas de sécheresse estivale en élevage…

Inquiétude déjà lors des voeux du département en janvier

Les signes avant-coureur était nombreux. Hier, l’ONU a prévenu de “l’imminence” d’une crise mondiale de l’eau douce. Les déclarations y seront vibrantes, pour sûr. Mais cette angoisse se vit déjà dans certains territoires qui se pensaient à l’abri. Dans les Pyrénées-Orientales, l’année avait commencé par une inquiétude qui commençait à poindre. Lors de ses voeux à la presse, à Perpignan, le 16 janvier dernier, Hermeline Malherbe n’avait-elle pas glissé : “On a tous intérêt à travailler ensemble sur la préservation de l’eau…”, à lire ici.

“L’eau, c’est devenu une préoccupation et une inquiétude légitime pour tout le monde”

Débit réservé de la Têt imposé drastiquement par le préfet suite à une décision de justice ; des cartes de voeux où la question de l’eau occupe la majorité des souhaits des habitants… “L’eau, c’est devenu une préoccupation et une inquiétude légitime pour tout le monde, avait commenté la présidente du département. Quand un nouveau préfet arrive dans le département, cela fait partie des sujets phare.” Ajoutant : “C’est la première fois depuis longtemps que l’on vit une telle sécheresse et une telle sécheresse hivernale.”

Procession religieuse et politique

Inquiétude chez tout le monde, y compris dans “le tourisme” et chez les agriculteurs. Depuis, c’est allé de Charybde en Scylla. De la manif des acteurs économiques et des agriculteurs contre le débit réservé de la Têt jusqu’à le réinvention, le 18 mars, d’une procession religieuse et politique pour faire tomber… la pluie ! Les pénitents portant la statue de saint Gauderic, patrons des agriculteurs n’ont réussi ce tour de magie tout droit sorti du Moyen-Âge que le temps d’une averse... On ne sait plus à quel saint se vouer ! C’était en amont d’une réunion du comité sécheresse avec le préfet ce 21 mars, donc.

En Adour-Garonne, niveaux des cours d’eau, nappes phréatiques et retenues à un niveau historiquement bas

Ailleurs, en Occitanie, la situation se crispe. En Adour-Garonne, la sécheresse hivernale 2023 succède à la sécheresse 2022, laissant les niveaux des cours d’eau, des nappes phréatiques et des retenues à un niveau historiquement bas. “Dans un contexte de changement climatique et de sécheresse qui s’inscrit dans la durée sur le bassin Adour-Garonne, explique-t-on en préfecture, il est nécessaire de poursuivre notre mobilisation afin de réaliser des économies d’eau et d’anticiper les éventuelles conséquences de cette sécheresse à court, moyen et long terme en activant un mix de solutions aujourd’hui identifiées.”

Meilleure gestion de la ressource

De la même manière, la préfecture de région et le Comité de bassin et l’Agence de l’eau “se mobilisent en Adour-Garonne afin d’optimiser la ressource en eau et d’en limiter les conséquences”. Et réunissent là aussi les représentants des collectivités, des acteurs des secteurs agricoles, industriels et des entreprises du secteur tertiaire ce jeudi après-midi pour “présenter les scenarii envisageables de gestion de la ressource à l’approche de l’été, les mesures à prendre à l’échelle du bassin Adour-Garonne, et les mesures à moyen et long termes”.

“Cette situation exceptionnelle laisse présager une année sans précédent…”

Pierre-André Durand, préfet de la région Occitanie, préfet coordonnateur du bassin Adour-Garonne – qui comprend plusieurs départements d’Occitanie comme l’Aude, la Haute-Garonne ou les Hautes-Pyrénées, s’alarme : “L’été 2023 risque d’être particulièrement difficile. Nous connaissons une situation exceptionnelle qui laisse présager une année sans précédent. Les réserves ne sont pas suffisamment remplies ; les cours d’eau sont particulièrement bas ; les milieux aquatiques sont dégradés.”

Conclusion, “avec l’état actuel des réserves, on ne pourra pas tenir : nous en somme en moyenne à 46 % de remplissage alors qu’en 2022, à la même époque, nous étions à 80 %. Pour ne donner qu’un exemple, en Ariège, le lac de Montbel n’est rempli qu’à 24 % et celui du Filheit à seulement 30 %”, a-t-il révélé, ajoutant qu’un “3e lac ariégeois n’était rempli qu’à 23 %…

“J’en appelle à la responsabilité de tous…”

“J’en appelle à la responsabilité de tous. À l’image des économies d’énergie, il faut sensibiliser les secteurs industriel, agricole, tertiaire et tous les citoyens pour économiser de l’eau”, a dit avec solennité le préfet de région, réunissant demain les neuf préfets du bassin et les quelques 500 personnes dans les secteurs les plus gourmands en eau pour les sensibiliser aux économies. Sur le plan juridique, Pierre-André Durand a expliqué que la préfecture ne met en ordre de bataille : “Je vais signer en cette fin de semaine un arrêté-cadre pour que la même décision puisse être prise en même temps sur toute la longueur d’un cours d’eau et que chaque préfet puisse prendre facilement un arrêté de vigilance et prendre les restrictions nécessaires”. Cela pourra concerner, en Occitanie, la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées et l’Aude.

Une enveloppe de 39 M€ pour aider les collectivités

Et de se laisser aller à un espoir : “Si tout le monde y met du sien, on pourra peut-être surmonter cet été qui s’annonce si difficile. Lors du conseil d’administration de l’Agence de l’eau, a encore dévoilé le préfet de région, il a été décidé d’un soutien aux collectivités locales. Il y a déjà le plan de résilience du gouvernement (22 M€ en 2022 et 17 M€ en 2023, soit 39 M€).” Cette enveloppe permettra d’accompagner les collectivités et les communes dans leur sécurisation en eau, y compris à agrandir le réseau d’eau potable de certaines communes qui, au lieu d’être approvisionnées en citerne, le seront par une commune voisine en capacité de le faire.

Cette manne servira aussi à permettre des économies d’eau en agriculture. Le préfet a évoqué, en parallèle la somme de 150 M€ pour justement aider à la restructuration d’un réseau ; à effectuer des forages, etc. “Nous avons aussi un budget de 100 M€ en 2021 et 2022 pour des projets d’économies”, a-t-il encore confié, évoquant un outil “en temps réel” pour surveiller le niveau des ressources et un outil pour évaluer les besoins à la disposition de chaque préfecture.

Aller vers des solutions tirées de l’innovation

De son côté, Alain Rousset, président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, président du comité de bassin Adour-Garonne, n’a pas dit autre chose, soulignant des effets pervers à cette sécheresse : “Moins il y a d’eau, plus elle est chaude et plus est chère à traiter… Imaginez qu’à Agen et Toulouse, l’eau est à 24 degrés et 27 degrés ! À cause du manque d’eau, nous ne pourrons pas accueillir des projets industriels, notamment dans le secteur de l’électronique qui en réclame beaucoup, appelant de ses voeux à une “révolution agro-écologique”.

Il s’agit, par exemple, de cultiver différemment avec moins de cultures gourmandes comme le maïs. “On doit tous mener une réflexion globale pour accélérer cette transition.” En plus de la sobriété, il faut aller vers des solutions tirées de l’innovation : comme “récupérer l’eau de pluie pour la vie de la maison ; utiliser l’eau de la douche pour les WC ; moderniser les stations d’épuration ; remembrer les canaux ; réutiliser les eaux usées comme cela se fait à Mont-de-Marsan, par exemple…” Pour tenter de limiter l’emprise de la sécheresse.

Olivier SCHLAMA

Carole Delga : “Trouver des solutions ensemble…”

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, a donné ce mercredi le coup d’envoi du sommet régional de l’eau à l’hôtel de région de Toulouse. Organisé à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, ce sommet régional a réuni les acteurs de l’eau et du monde économique, les chercheurs et entreprises expertes (Pôle Aqua Valley) d’Occitanie, et associer des associations environnementales et des citoyens. De quoi alimenter le futur plan régional dédié à l’eau en juin prochain.

“On ne peut plus se comporter comme si l’eau était une source en surabondance et infinie”

Carole Delga au Sommet Regional de l’Eau

Lors de son intervention, Carole Delga a déclaré : “Face à la sécheresse pluriannuelle qui touche la France et à la pression accrue sur la ressource en eau chacun a pris la mesure de l’urgence à laquelle nous sommes confrontés. Le rapport du GIEC publié ce lundi confirme la nécessité d’une action rapide et coordonnée. Comme l’a si bien dit François Gemenne : “On ne peut plus se comporter comme si l’eau était une source en surabondance et infinie.”

Sécheresse historique, état des ressources préoccupant… La Région Occitanie, qui possède deux bras armés avec deux organismes, BRL et le CACG, entend bâtir une feuille de route avec des actions pour économiser l’eau, optimiser son exploitation, en récupérer lors d’orages cévenols par exemple, restaurer les zones humides, imaginer des solutions de réutilisation… Comme Dis-Leur ! vous l’a expliqué ICI.

Création d’un réseau hydraulique régional

Pour répondre aux conséquences du réchauffement climatique “nous devons adapter à chaque territoire la politique de l’eau. C’est ensemble que nous devons trouver de nouvelles solutions, des compromis et des adaptations pour une pérennité de ce bien précieux. Le travail partenarial avec les départements mené en lien avec les Agences de l’eau doit être amplifié. L’État doit s’appuyer sur les collectivités locales pour décloisonner la gestion de l’eau et aboutir à une politique de l’eau territorialisée. En Occitanie, nous agissons déjà concrètement que ce soit avec les investissements massifs réalisés dans les deux compagnies régionales CACG et BRL pour la création d’un réseau hydraulique régional RHR ou pour optimiser la capacité de stockage des réserves existantes. En 2023, 40 M€ sont consacrés à l’eau”.

O.SC.

BRL : Favoriser une irrigation éco-responsable

La chambre d’agriculture du Gard et BRL unissent leurs compétences pour favoriser une irrigation éco-responsable face au dérèglement climatique. En anticipation de la journée mondiale de l’eau du 22 mars instituée par l’ONU, Magali Saumade, présidente de la chambre d’agriculture du Gard, Fabrice Verdier conseiller régional et président du conseil d’administration de BRL et Jean-François Blanchet, directeur général du groupe BRL ont signé ce partenariat.

Favoriser des pratiques d’irrigation économes

Ce partenariat vise à favoriser des pratiques d’irrigation économes en eau et respectueuses des milieux naturels. Engagés sur un partenariat de trois ans, les partenaires participeront activement à l’adaptation des pratiques agricoles face aux conséquences du changement climatique et contribuera à une exemplarité des modes de gestion du Réseau Hydraulique Régional (RHR) qu’exploite BRL pour le compte de la Région Occitanie.

Ce partenariat permettra de “promouvoir les secteurs à forte potentialité de développement avec la mise en valeur de friches agricoles, l’installation de jeunes agriculteurs mais aussi de nouvelles structures. Il visera également à impulser une gestion collective responsable pendant les périodes de sècheresses et la mise en place de bonnes pratiques économes en eau de façon générale.

Mobilisation des pratiques alternatives

“Des actions d’expérimentation, de démonstration, de formation des professionnels et de sensibilisation du public seront également conduites sur l’ensemble du territoire dans les domaines relatifs au matériel d’irrigation, à la réduction des intrants, aux outils de pilotage pour une agriculture de précision, à la gestion de la biodiversité, à la pratique raisonnée de l’irrigation et la mobilisation de ressources alternatives (« reut », réutilisation des eaux usées traitées).”

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