Santé : Semaine olympique et paralympique, pour 30′ de sport en plus

Du 24 au 29 janvier, une semaine placée sous le signe de la promotion de l’activité physique à l’école avec un invité exceptionnel : Thomas Pesquet. Photo DR ©PARIS2024

Depuis 2017, à l’initiative de Paris 2024 et du ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, la Semaine Olympique et Paralympique (SOP) est organisée dans tous les établissements scolaires et de l’enseignement supérieur qui se portent volontaires… Objectif, faire face à l’augmentation de la sédentarité des jeunes. En effet, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande la pratique d’au moins 60 minutes d’activité physique par jour pour les enfants et les adolescents de 5 à 17 ans…

La crise sanitaire n’a fait qu’accentuer le problème. Selon une enquête de l’ONAPS (*), 56% des enfants et adolescents ont réduit drastiquement leur niveau d’activité physique et augmenté leur temps de sédentarité durant le premier confinement. Et plus de 80% des enfants et adolescents français ne respectent pas la recommandation de l’OMS de ces 60 minutes d’activité physique quotidienne.

Tony Estanguet souligne le “grand investissement des enseignants”

“Malgré la crise sanitaire et les difficultés qu’elle entraîne dans les écoles, nous saluons le grand investissement des enseignants, en lien avec le mouvement sportif, preuve que le sport à l’école prend encore plus d’importance dans le contexte actuel” commente Tony Estanguet président du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024.

Tony Estanguet et Thomas Pesquet, deux grandes personnalités qui soutiennent la semaine olympique et paralympique. Photo DR © PARIS2024

Celui qui est triple champion d’Europe, triple champion du monde et triple champion olympique de canoë/slalom, poursuit : “Nous sommes très heureux que l’organisation des Jeux de Paris 2024 ouvre l’opportunité d’instaurer 30 minutes d’activité physique quotidienne (les “30 APQ”) dans les écoles primaires. Développée sur la base du volontariat, cette mesure a rencontré l’adhésion des enseignants, et elle sera généralisée d’ici 2024 comme l’a annoncé le Président de la République, en complément de l’EPS.”

“L’engouement suscité par les parasports”

L’autre facette de cette SOP est mise en lumière par Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité Paralympique et Sportif Français : “La SOP est un rendez-vous phare qui favorise le changement de regard et je me réjouis de l’engouement suscité par les parasports puisque 90 % des projets portés sont en lien avec cette thématique (…) Le CPSF s’engage pour agir sur les représentations sociales de la personne en situation de handicap et pour déconstruire les stéréotypes, notamment en multipliant la rencontre entre les élèves et les représentants du parasport (…) nous avons cette année développé des fiches d’activité sur la boccia, le para-athlétisme et le cécifoot pour les écoles et établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS)…”

Trouve ton parasport : https://trouvetonparasport.france-paralympique.fr/#/

Décrocher la lune avec Thomas Pesquet

le spationaute français Thomas Pesquet est l’invité exceptionnel de la SOP 2022. Il engage tous les établissements scolaires, écoles, centres de loisirs, clubs sportifs, parents et enfants à faire un maximum d’activité physique pendant toute cette Semaine Olympique et Paralympique. Et évoque son expérience spatiale :

“Dans la Station spatiale internationale, on doit faire au moins deux heures d’activité sportive quotidienne pour se maintenir en forme malgré l’impesanteur. Sur Terre aussi, bouger, c’est indispensable pour rester en bonne santé ! L’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques en France est une super occasion de transmettre à tous les jeunes le goût et les valeurs du sport, et intégrer une routine sportive dans leur journée d’école, c’est une bonne manière de commencer. Bouger 30 minutes chaque jour, ce sont de petits pas pour les enfants, mais un grand pas pour leur santé !”

Son défi : En comptabilisant toutes les #Missions 30 minutes réalisées par les jeunes Français tout au long de la semaine, est-ce qu’on est capables de faire l’équivalent de deux allers retours sur la lune ? Sur le site Génération2024, un compteur agrégera en direct toutes les Missions 30 minutes qui seront réalisées pendant cette SOP.

Pour Michel Cymes, “il n’y a que de bonnes raisons d’introduire plus d’activité physique à l’école”

La SOP 2022 est lancée… Sur la photo on reconnaît (malgré le masque) Tony estanguet, Michel Cymes et Thomas pesquet… Photo DR © PARIS2024

Comme le souligne Michel Cymes (médecin, membre du collectif Pour une France en forme) : “C’est entre 6 et 11 ans que se prennent les bonnes habitudes actives de toute une vie. Cela ne signifie pas que tout est perdu ensuite, mais clairement, un enfant qui ne bouge pas assez passera plus de temps devant des écrans, sera plus à risque de prendre du poids, et il sera plus difficile de le mettre en mouvement par la suite…”

Pour le très médiatique médecin, “il n’y a que de bonnes raisons d’introduire plus d’activité physique à l’école” : “L’école est largement la principale source d’activité physique pour 80% des jeunes (…) C’est scientifiquement prouvé, l’activité physique augmente les facultés de concentration. Cela va à l’encontre des idées reçues car on pense parfois que bouger dissipe les enfants, mais c’est l’inverse qui se produit : ils se dépensent, évacuent le stress et sont plus disponibles pour les apprentissages en classe.”

L’activité physique régulière

entraîne une amélioration

des capacités académiques”

C’est ce que confirme Martine Duclos, médecin en endocrinologie et métabolismes au CHU de Clermont-Ferrand : “Des méta-analyses scientifiques montrent avec certitude que l’activité physique régulière entraine une amélioration des capacités académiques des enfants dans les domaines suivants : lecture, langage, orthographe, géographie, mathématiques. En effet, l’activité physique développe le nombre de neurones et créé davantage de connexions synaptiques ; ce qui permet un meilleur développement cérébral.”

Et dans le contexte sanitaire actuel, pourquoi est-ce particulièrement important de promouvoir la mesure de 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école ?

“Lors des confinements successifs, l’activité physique des enfants a beaucoup diminué, tandis que le temps passé assis a augmenté. Or ces deux comportements sont des facteurs de risque de développer une maladie chronique, mais aussi une dépression. L’étude que j’ai réalisée dans deux écoles de Vichy (…)  a démontré que le confinement avait induit une diminution de 25% des capacités physiques des enfants, sur tous les tests d’effort (…) Les confinements ont enraciné de mauvaises habitudes de sédentarité qui étaient déjà présentes, il est donc temps de transmettre à tous les enfants de bonnes habitudes actives” souligne la spécialiste.

L’instauration de 30 minutes d’activité physique par jour à l’école est-elle de nature à améliorer la santé des enfants ?

“L’OMS recommande au moins 60 minutes d’activité physique pour les enfants et les adolescents, et l’on sait que les jeunes Français sont très loin d’atteindre ce seuil. Les 30 minutes d’APQ à l’école peuvent leur permettre de s’en rapprocher, et surtout elles peuvent enclencher une dynamique vertueuse, poursuit Martine Duclos qui conclue en soulignant que “il est important d’agir à l’âge où les jeunes acquièrent de bonnes habitudes pour leur santé…”

A noter, enfin, que pour la première fois, une édition de la SOP ouvrira les portes des écoles aux athlètes mais aussi aux associations environnementales, qui proposeront de venir partager des actions pour un sport engagé…

Philippe MOURET

(*) Enquête conduite en ligne auprès de parents de 1472 enfants et adolescents de 5 à 17 ans via report card ONAPS.

“Et surtout… bonne santé !”