Santé : La piqûre de rappel de LFI sur l’hôpital public

Photo d'illustration. DR

La crise de l’hôpital public ne date pas de la situation sanitaire liée au Covid, celle-ci n’ayant fait qu’aggraver un contexte déjà inquiétant. Le chargé de mission devenu ministre de la Santé, François Braun, se trouve notamment confronté au manque de personnels soignants qui ont contraint à travers la France, 120 services d’urgences à limiter leurs activités… En Occitanie, plus d’une douzaine d’établissements étaient concernés…

Comme le reconnaît une étude récente de la Drees (direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques) “La crise sanitaire a fortement impacté les conditions de travail à l’hôpital, alors qu’elles étaient déjà plus difficiles dans le secteur hospitalier qu’ailleurs avant la crise…” La Drees précisait notamment que, “les conditions de travail sont un enjeu stratégique pour le secteur. En particulier, les besoins de recrutement pour les postes d’infirmières et d’aides-soignantes devraient rester importants dans les années à venir. Mais ces métiers sont en tension croissante depuis 2018, en partie du fait de conditions de travail contraignantes…”

Onze départements d’Occitanie concernés

Et le parti de La France insoumise (LFI) souligne : “Le manque de moyens humains et matériel est criant, et conduit à des situations inacceptables : chaque jour nous apprenons la fermeture de nouveaux services d’urgence.”

En Occitanie, onze départements sur 13 sont concernés, avec des stuations particulièrement tendues dans des villes comme Auch, Montauban, Carcassonne, Saint-Girons ou Sète…

Voir la carte de la situation en Occitanie sur le site de France 3 Occitaniehttps://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/carte-hopitaux-en-souffrance-en-occitanie-ces-services-ou-la-tension-est-au-maximum-2556116.html

Iage d’illustration. Photo DR

François Braun de la “mission flash” au ministère

Le 1er juillet dernier, lors d’une visite dans un hôpital du Val-d’Oise la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé la mise en place de “mesures d’urgence”, tout en appelant les Français à ne pas se rendre directement aux urgences, mais à composer le 15, afin d’être mieux orientés. “C’est impossible que l’hôpital et les services d’urgences puissent faire face à tous les besoins de soins des Français”, a-t-elle insisté avec justesse.

Mais voilà qui ne répond pas à la crise profonde de l’hôpital public. Elisabeth Borne a donc également annoncé 41 mesures visant à désengorger les hôpitaux durant l’été, à l’issue d’une “mission flash” confiée à l’urgentiste François Braun. Ce dernier ayant été nommé ministe de la Santé et de la Prévention, le 4 juillet dernier, en remplacement de Brigitte Bourguignon, démissionnaire après sa défaite aux dernières élections législatives.

Mais, affirme-t-on chez LFI, “les recommandations de la mission flash sur les urgences et soins non programmés confiée par le gouvernement à François Braun, aujourd’hui ministre de la Santé, sont loin du compte…”

Des élus de La France insoumise en mission à l’hôpital

C’es dans ce contexte que La France insoumise a choisi de lancer ses députés, tels des missi dominici, sur les routes de France, dans le cadre d’une baptisée #AlloSegur, les député.e.s dans les hôpitauxDes collectes de doléances y seront organisées et les soignants invités (jusqu’à fin août) à lister pour chaque service “les matériaux essentiels manquant au quotidien pour pouvoir travailler correctement.”

L’opération a débuté le 28 juillet à Gonesse (Val d’Oise) et se poursuit dans une vingtaine de centres hospitaliers. Ce lundi 1er août, Nathalie Oziol, députée de la 2e circonscription de l’Hérault, sera reçue à huis clos par la direction générale du CHU de Montpellier, pour échanger sur la situation alarmante de l’hôpital public en France, et en particulier à Montpellier.

Même mission accomplie pour Béziers et Lodève par le député Sébastien Rome (4e circonscription de l’Hérault), ainsi que prochainement à Albi et Gaillac, par l’élue de la 2e circonscription du Tarn, Karen Erodi.

On devrait pouvoir se dire que le diagnostic est déjà bien établi et qu’il ne reste plus qu’à rédiger l’ordonnance. Mais sans doute cette piqûre de rappel administrée par les élus de LFI peut-elle servir à rappeler le caractère d’urgence de la situation…

Philippe MOURET

A propos des 41 propositions : https://www.banquedesterritoires.fr/urgences-hospitalieres-les-41-mesures-de-la-mission-flash

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