Réussite d’un Languedocien : Yves loue des tanks à Prague !

Mini-séjours entre amis, enterrement de vie de garçons, séminaires, etc. Expatrié dans la capitale Tchécoslovaque depuis plusieurs années, l’Héraultais de 34 ans Yves Baldy propose des week-ends délirants à Prague. Il est par ailleurs adhérent d’une association qui regroupe les Languedociens expatriés, Racines Sud. Portrait.

De la guerre à la fête. Cinquante ans après le Printemps de Prague, et l’invasion des troupes du Pacte de Varsovie, la capitale de la République Tchèque est aussi la capitale de centaines de trentenaires venus s’y encanailler aux manettes d’un char d’assaut (250 euros plus 20 euros par passager), s’essayer aux tirs puissants d’une Kalachnikov ou fêter avec force adrénaline un divorce ou un enterrement de vie de garçon dans une tournée de cabarets. Ou encore se baigner dans un spa rempli de bière.

C’est un Héraultais originaire de Lamalou-les-Bains, Yves Baldy, 34 ans, père de deux enfants, qui a eu cette idée d’organiser les mini-voyages les plus délirants. En créant Czech my trip, en 2012. Ses prévisions ? 10 000 clients cette année (6 000 en 2017 dont la moitié de Français) auxquels il aura vendu un package original. “Je m’adresse plutôt aux trentenaires qui commencent à être installés dans la vie active et qui ont un peu perdu de vue leurs amis d’enfance.” Ce sont des voyages-revival entre amis qui font florès.

J’accueillais pas mal de copains à Prague ; on faisait la tournée des bars, des cabarets et des lieux sympas. A force, les propriétaires de ces lieux m’ont proposé de me commissionner. Je pouvais me faire 200 euros par soir. C’est comme ça qu’est née l’idée”

Yves Baldy

“Après un diplôme de finance à la fac de Montpellier, j’ai commencé par être saisonnier dans la restauration à Saint-Tropez ; j’y ai gagné pas mal d’argent. J’ai pu ensuite acheter un bar-restaurant dans ma ville de naissance. Puis, en 2009, j’ai rejoint un copain déjà installé à Prague ; il bossait dans une filiale de l’équipementier français Valéo. J’ai découvert une ville superbe. Lui me souffle alors d’acheter un restaurant ; il faut dire qu’en matière de tourisme il y a avait tout à faire. J’ai mis six mois à comprendre comment la société fonctionne. J’ai fini par renoncer à acheter un restaurant : à l’époque on ne pouvait pas acquérir un pas de porte ; le propriétaire récupérait tout quand on arrêtait l’activité sans que l’on puisse vendre quoi que ce soit. L’idée de créer cette agence de voyages spécialisée m’est venue naturellement : j’accueillais pas mal de copains ; on faisait la tournée des bars, des cabarets et des lieux sympas. A force, les propriétaires de ces lieux m’ont proposé de me commissionner. Je pouvais me faire 200 euros par soir. C’est comme ça qu’est née l’idée”, poursuit Yves Baldy, adhérent de la dynamique l’association Racines Sud rassemblant un millier de Languedociens expatriés aux quatre coins du monde.

L’architecture y est magnifique. C’est hyper propre même dans le métro c’est remarquable ; il y a autant de jolies filles qu’à Paris et on peut trouver des vols aller-retour Paris-Prague à 80 euros.

Séminaires, divorces, enterrement de vie de garçon… Yves Baldy organise tout de A à Z, de la limousine qui vient vous chercher à l’aéroport avec une bouteille de Ricard à l’intérieur pour que les gens du Sud ne se sentent pas trop dépaysés… “A Prague, organiser tout ça est bien plus facile qu’ailleurs. Les règles sont plus cool. Plus simples.” Pourquoi Prague est plébiscitée ? “L’architecture est magnifique. C’est hyper propre même dans le métro c’est remarquable ; il y a autant de jolies filles qu’à Paris et on peut trouver des vols aller-retour Paris-Prague à 80 euros. Même si c’est un peu plus cher de Toulouse. Au lieu de passer un week-end à Paris, on peut le faire en s’amusant vraiment à Prague. -J’ai même un produit que j’ai baptisé le DSK Prague, avec streap-teaseuse, au réveil…” Ce qu’il regrette de la France ? Il répond, ironique : “La jalousie, les contrôle de l’Urssaf ! Non, plus sérieusement, le soleil, les bons produits à manger ; les supermarchés en France sont top.”

Olivier SCHLAMA