Politique : Pour les législatives en Occitanie, la parité arrive par les extrêmes

Les 12 et 19 juin, votez ! Photo DR

L’Observatoire a passé au crible la place accordée aux femmes par chacune des 18 formations politiques identifiées par le ministère de l’Intérieur, département par département. Globalement, si la région Occitanie, en légère progression par rapport à 2017 (42,2%) compte 43 % de candidates, elle se situe en dessous de la France entière (44,2%). Seuls le Tarn, la Haute-Garonne et les Pyrénées-Orientales font mieux…

Pas de quoi pavoiser ! Le nombre de candidats aux élections des 12 et 19 juin est en forte baisse. Une diminution liée notamment à l’alliance à gauche au sein de la Nupes qui a réduit le nombre de candidatures. Toutes nuances confondues, l’Occitanie accuse un recul des candidatures de près de 12, 5 %. Et puisque les 530 candidats aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains sont désormais tous connus, creusons un peu le sujet…

Le financement des partis, coup de pouce pour la parité

Dans ce contexte particulier il semble que les femmes aient moins hésité à postuler, et (ou ?) que les partis et formations politiques aient été contraints à mieux les solliciter. Force est en tout cas de constater que le déficit de candidature entre 2017 et 2022 est moindre pour les femmes que pour les hommes…

Une situation que Geneviève Tapié, présidente de l’Observatoire régional de la parité d’Occitanie, analyse sans trop d’illusions : “Le combat pour l’égale représentation des femmes dans la sphère politique doit être examiné tant à la lumière du volontarisme des femmes qui n’hésitent plus à candidater, qu’à la lecture de la loi sur le financement de la vie politique, qui prévoit que les partis politiques qui ne présentent pas autant de candidates que de candidats font l’objet d’une retenue financière sur la dotation qu’ils sont susceptibles de recevoir de l’Etat.” Cest dit !

Trois départements (seulement) au-dessus de la moyenne nationale

Au palmarès des départements, la Haute-Garonne et le Tarn sont en tête avec 48,4 et 48,6 % de candidates. Ils dépassent de plus de 5 points les moyennes régionale (43 %) et nationale (44,2 %).

La Haute-Garonne, forte pourtant de 10 circonscriptions abandonne de peu en 2022 sa place de leader au Tarn (3 circonscriptions). Ce département progresse de 15 % par rapport à 2017. “Le département de Jaurès fortement touché par une diminution du nombre de candidatures pourrait s’être résolu cette fois-ci à faire davantage appel aux femmes” commente cependant Mme Tapié.

Le podium est complété par les Pyrénées-Orientales, 46,7% de femmes candidates. A l’autre bout de la courbe, la parité la plus faible se situe en Lozère (18,2% pour une circonscription unique) suivie par l’Aveyron (24,1%) pourtant doté comme le Tarn de trois circonscriptions, mais qui présente mois d’un quart de femmes.

L’extrême gauche et le RN en avance… Ensemble ! et Reconquête ! au coude-à-coude, mais en retrait

Et lorsque l’on scrute à la loupe l’appartenance politique des candidates dans les 13 départements et 49 circonscriptions de l’Occitanie, on découvre que les partis qualifiés d’extrêmes tendent plus vers la parité que les autres : les Divers extrême gauche l’emportent (55% de candidates en Occitanie) suivi par le Rassemblement national qui dépasse les 50% et les Régionalistes (mais ces derniers sont présents dans beaucoup moins de circonscriptions).

Malgré l’engagement réitéré du Président de la République de faire de l’égalité entre les femmes et les hommes “une cause nationale” ’le conglomérat Ensemble ! -Majorité présidentielle n’atteint que 47, 9%. Un résultat certes honorable mais qui peine à se hisser au niveau de la parité. A égalité, d’ailleurs, avec Reconquête ! d’Eric Zemmour qui présente le même nombre de candidates : 21.

La composition de la Nupes ne facilite pas les choses à gauche

Difficile de juger la situation des différentes composantes de la gauche en raison de la composition imposée par les concepteurs de la Nupes, Une situation qui ne concerne d’ailleurs pas que la parté… Mais l’Observatoire de la parité constate cependant que “La France Insoumise (LFI), le Parti socialiste, et le Parti radical de gauche (PRG) dépassent à peine la barre des 40%.” Quant au Parti communiste, il s’exonère certes de toute candidature féminine, mais cela ne concerne que deux circonscriptions en Occitanie.

Enfin, pour Les Républicains, la désignation de Valérie Pécresse pour l’élection présidentielle n’aura pas suscité de grand élan paritaire, ils ne proposent qu’un petit tiers de candidates pour le dimanche 12 juin…

Pour conclure (momentanément), il ne faut pas oublier que la législation relative au financement des partis ne porte que sur les candidatures et non sur les élus. Le décompte des éluEs à l’issue du premier tour permettra donc d’apprécier la réelle qualité des investitures accordées aux femmes, avant d’autoriser à mesurer la parité effective au deuxième tour (19 juin).

Philippe MOURET

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