Plus d’un touriste sur dix loue via une plate-forme

L’Insee a analysé le phénomène incontournable. Par ailleurs, selon un cabinet spécialisé, Astarès, pour le compte d’Airbnb, l’impact économique de la plate-forme créée en 2008 serait de 6,5 milliards d’euros avec 8,3 millions de voyageurs en France. Au total, 19 000 communes – dont plus de 70 % ont moins de 2 000 habitants – compteraient au moins une location de ce type. Reste que la façon de calculer l’apport d’Airbnb occasionne un biais embêtant : ces 6,5 milliards de dépenses comptabilisées en 2016 aurait probablement eu lieu avec ou sans Airbnb. L’étude sur le possible flux supplémentaire d’activité touristique engendré par ces plate-formes reste à calculer…

Selon la première estimation fiable du phénomène de locations par internet entre particuliers (Abritel, AirBnB…), plus d’un touriste sur dix (11%) y a eu recours en 2016. Sa part de marché atteindrait même 16% des nuits passées par les touristes, soit près de 26 millions de nuits.
En pleine crise touristique, ce mode de vacances a connu une expansion exceptionnelle, avec une hausse de 30 % par rapport à 2015. Ce sont les résidents français et non étrangers qui ont tiré l’activité. Les nuitées des touristes français ont augmenté de 36 % (+ 19% pour les étrangers).
Autre enseignement : les régions représentent désormais 80 % de cette offre sur internet, avec une hausse de l’activité de 36 % l’an dernier. Ayant démarré plus tôt, le marché francilien progresse moins vite désormais (+ 10 %). Selon l’Insee, “l’extension régulière de l’offre en province indiquerait que les ménages dans les villes, comme dans les territoires moins denses, ont pris exemple du succès très médiatisé de ce type de formule à Paris et alentours pour proposer davantage de logements touristiques”.

Ce n’est pas tout. Anticipant les critiques d’hégémonie, la filiale française d’Airbnb, propose de limiter automatiquement à 120 nuitées par an à Paris – le maximum légal pour éviter une requalification de l’activité – la possibilité pour un particulier de louer son logement via la plateforme. Au-delà, la plateforme pourrait bloquer les annonces ou signaler la situation à la Ville de Paris qui réfléchit à la proposition. Mais c’est une limite en trompe-l’oeil qui s’apparente à une forme élaborée de communication : 120 jours, c’est très supérieur à la moyenne de nuitées qui atteint 33 par hôte dans la capitale. La plate-forme a cependant pris des engagements plus restrictifs dans d’autres capitales européennes. A Amsterdam, elle s’est ainsi engagée à supprimer automatiquement de son site, depuis le début de 2017, les hébergements loués plus de 60 nuitées sur l’année. A Londres, la limite de 90 nuitées devrait entrer en vigueur à partir de ce printemps. Et certaines villes, comme Barcelone, envisagent une interdiction pure et simple.

Selon une autre étude, réalisée, celle-là, par le cabinet Astarès pour le compte d’Airbnb, son impact économique serait de 6,5 milliards d’euros (2,5 milliards en 2015). Au total, 19 000 communes – dont plus de 70% ont moins de 2 000 habitants – compteraient au moins une location Airbnb. Ce calcul additionne le revenu des loueurs, des locations et des dépenses des touristes.
Au 31 décembre 2016, le réseau compte 300 000 “hôtes”, proposant 400 000 locations sur tout le territoire, contre 180 000 hôtes en 2015. Chaque hôte a loué en moyenne 26 nuits. Cette activité lui a rapporté en moyenne 2 100 euros par an.
Côté voyageurs (français et étrangers), l’étude recense 8,3 millions d’arrivées en 2016, pour une durée moyenne de séjour de 3,6 jours. Ces voyageurs se répartissent en 59% de Français, 25% d’Européens (6% d’Anglais, 3% d’Allemands, 3% de Belges, 2% d’Espagnols…), 7% d’Américains et 9% de touristes en provenance d’autres pays.

Les principales destinations restent  les grandes villes : Paris (1,7 million de voyageurs Airbnb en 2016), Nice (270 000), Lyon (250 000), Marseille (240 000), Bordeaux (220 000), Montpellier (130 000), Toulouse (110 000) et Lille (100 000).

L’ampleur de ces chiffres – et plus encore la rapidité de leur évolution – montre que les plateformes d’intermédiation locative constituent désormais des acteurs incontournables de l’activité touristique en France. S’il n’y a pas lieu de douter des chiffres avancés par Airbnb, il reste néanmoins que l’étude présente un biais embêtant. Ces 6,5 milliards de dépenses comptabilisées en 2016 aurait probablement eu lieu avec ou sans Airbnb. L’étude sur le possible flux supplémentaire d’activité touristique engendré par ces plate-formes reste à calculer.

Palmarès des villes moyennes les plus accueillantes

Pour la 3e fois, Airbnb établit un palmarès des villes de zones de vacances les plus accueillantes en France. Pour établir ce classement, Airbnb a utilisé les notes laissées par les voyageurs à leurs hôtes à l’issue de leurs séjours dans les principales villes des zones de villégiature de l’Hexagone*.

“Tel un clin d’œil à la genèse d’Airbnb, créé lors d’une conférence de design à San Francisco, ce sont également les grands évènements qui attirent les voyageurs et contribuent au rayonnement des territoires en France. Cette année, la communauté Airbnb s’est notamment retrouvée autour d’événements culturels à Colmar et Avignon afin de célébrer les valeurs de convivialité et d’hospitalité.”

Voici les villes du palmarès 2017 ainsi que quelques indications pour mieux comprendre pourquoi, en plus de leur hospitalité, elles plaisent tant :

1. Colmar
Colmar fait pour la première fois son entrée dans le palmarès, directement sur la première marche du podium ! Le mois de décembre et ses traditionnels marchés de Noël ont par ailleurs attiré à Colmar 3 fois plus de voyageurs que sur les autres mois de l’année.

2. Chamonix-Mont-Blanc. Alors qu’elle fermait la marche l’année dernière, Chamonix remonte dans le classement. C’est le mois d’août et ses randonneurs qui a rassemblé le plus voyageurs dans la ville l’année dernière, devant le mois de décembre et les skieurs.

3. Cannes. Ce sont également les grands évènements qui attirent les voyageurs et contribuent au rayonnement de Cannes. Pour preuve, l’année dernière, les deux semaines qui ont connu les plus gros pics de fréquentation à Cannes sont celles du Festival et des Cannes Lions, avec 9 fois plus de voyageurs accueillis que d’ordinaire.

4. Annecy. La Fête du lac d’Annecy le premier week-end d’août a attiré plus de 6 fois plus de voyageurs Airbnb qu’un jour type. Les autres pics de visiteurs dans la ville ont été à l’occasion du feu d’artifice du 14 juillet et du festival d’animation en juin.

5. Reims. Reims fait également son entrée dans le classement cette année. Si la ville est réputée mondialement grâce à ses grandes maisons de champagne, ce sont les commémorations du 11 novembre et sa grande braderie qui ont attiré le plus de voyageurs l’année dernière.

6. Antibes. En 2016, Antibes a reçu près 2 fois plus de voyageurs qu’en 2015 et ceux-ci arrivaient de plus de 100 pays différents.

7. Carcassonne. Malgré une légère chute dans le classement en 2016, Carcassonne a fait partie des destinations de l’été les plus prisées des voyageurs Airbnb en France.

8. Nîmes (3e en 2016). Nîmes a connu son pic de fréquentation à l’occasion des férias du mois de mai, où 8 fois plus de voyageurs ont été accueillis en comparaison à une journée moyenne.

9. Avignon (4e en 2016) Sans surprise, le Festival d’Avignon reste un des événements les plus attractifs de la ville. En 2016, 30% des voyageurs accueillis dans la ville sont venus au mois de juillet.

10. Caen. Du côté des événements culturels et historiques, à Caen, c’est le Nordik Festival qui a attiré de nombreux voyageurs en octobre dernier, ainsi que les commémorations du Mémorial.

(*) Palmarès établi sur les villes en zones de villégiature françaises ayant recueilli au moins 6 500 notes de voyageurs en 2016, à l’exclusion des 10 plus grandes aires urbaines françaises.

Olivier SCHLAMA

Tourisme d’affaires : Montpellier est dans le top 3 des villes françaises pour l’accueil de congrès internationaux

Montpellier gagne 4 places au classement national et 18 à l’international.

Le classement ICCA (International Congress and Convention Association), référence en matière de classement international pour le tourisme d’affaires, recense et classe chaque année les villes ayant accueilli des congrès internationaux*. Avec 29 congrès internationaux, Montpellier se hisse au 3ème rang national derrière Paris et Lyon et gagne ainsi 4 places par rapport à l’an dernier (7ème rang national). Montpellier passe ainsi devant Bordeaux, Nice, Marseille et Toulouse.
Au niveau du classement international, nouveau record également pour Montpellier qui gagne 18 places et se classe au 88ème rang mondial des villes pour l’accueil de congrès internationaux (106e rang international l’an passé) à égalité avec Miami en Floride, Saint-Pétersbourg en Russie, et Vilnius en Lituanie.

O.SC.