Paysages : Dans le Gard, 126 platanes sont sauvés de l’abattage

Des platanes au bord d'une route... u ne image traditonnelle du sud de la France. Photo d'illustration DR

Les 126 platanes le long de la RN113 à hauteur d’Aigues-Vives ne seront pas abattus ! C’est par courrier que la préfecture du Gard vient d’informer l’association A.R.B.R.E.S.-Gardiens de l’ombre (Association Responsable Bien-être et Respect Environnement Sur Nîmes-Métropole) de l’abandon de ce projet d’abattage, objet d’un arrêté du 27 juillet 2020.

Du côté de l’association, on explique : “Ce courrier est la réponse à nos interpellations écrites et téléphoniques auprès des services de madame la préfète, alors que la période possible d’abattage, 1er septembre – mi novembre, s’approchait. En effet, le dialogue annoncé par le préfet Lauga (qui a cessé ses fonctions le 8 mars dernier, NDLR) à Jacky Rey maire d’Aigues-Vives, confirmé par son représentant lors de l’audience du 14 octobre 2020 du référé suspension introduit par M. Rey, n’a jamais eu lieu et les élus ainsi que les associations s’inquiétaient légitimement.”

La vitesse maximale “sera limitée à 70 km/h”

La nouvelle préfete, Marie-Françoise Lecaillon, précise que “la Direction interdépartementale des routes Méditerranée a recherché une nouvelle solution alternative à l’abattage de ces arbres…”

Et cette dernière “consiste en l’installation de dispositif de retenue rigide au droit des platanes qui s’accompagne d’une réduction de la largeur des voies circulées afin de respecter la largeur de fonctionnement de ce type de dispositif tout en offrant aux usagers une zone de récupération.” Pour renforcer encore la sécurité de ce tronçon, précise la préfete du Gard, “la vitesse maximale autorisée sera limitée à 70 km/h.”

L’association se réjouit naturellement de cette nouvelle; Et précise : “Nous notons que le choix de limitation de vitesse sur cette partie correspond à nos demandes (…) Nous remercions les personnalités (*) ayant, dès octobre 2020, exprimé publiquement leur émotion et opposition à l’annonce de ces abattages et exprimons à nouveau notre détermination à préserver le patrimoine arboré nîmois et gardois.”

Référence au code de l’Environnement et au “patrimoine culturel”

Et rappelle également que, selon l’article L350-3 du code de l’Environnement : “Les allées d’arbres et alignements d’arbres qui bordent les voies de communication constituent un patrimoine culturel et une source d’aménités, en plus de leur rôle pour la préservation de la biodiversité et, à ce titre, font l’objet d’une protection spécifique. Ils sont protégés, appelant ainsi une conservation, à savoir leur maintien et leur renouvellement, et une mise en valeur spécifiques…” (texte complet ICI)

De quoi se réjouir pour ce collectif, né d’une mobilisation citoyenne, en 2011 à Nîmes, pour lutter contre l’abattage d’arbres centenaires. Alors, abattre ou non les arbres qui bordent les routes ? Le débat n’a jamais cessé, sans pour autant obtenir de réponse claire. Il faut ben avouer cependant que l’on imagine mal les routes du sud privées de ces géants qui prodiguent ombre et fraîcheur aux voyageurs de l’été…

Dans le Gers, une association engagée dans la défense des arbres de bord de routes

le “combat” en faveur des arbres sur le bord des routes est aussi porté depuis de nombreuses années par une association née dans le Gers : L’association pour la Protection des Arbres en bord des Routes (dite “Arbres et Routes”) souligne sur son site : “Les alignements d’arbres au bord des routes et des rues sont un des emblèmes de la France, un patrimoine dont l’origine remonte plus loin que la Révolution française, un élément majeur du paysage français. Malheureusement, beaucoup de ces arbres ont été ou sont en train d’être abattus et le renouvellement des plantations n’est pas à la hauteur des enjeux.”

Et l’Asppar d’expliquer sur son site : “Dans le Gers, alors qu’on abattait 20 000 arbres, on est passé d’une gravité (nombre de tués pour 100 accidents) de l’ordre de 12 dans les années 90 à une gravité de 20 en 2002. Ce n’est qu’à partir du changement national de politique de sécurité routière, axée sur le changement de comportement des conducteurs et la lutte contre les excès de vitesse que la gravité a baissé, pour atteindre 8,6 en 2005.”

“La sauvegarde des arbres plantés au bord des routes (…) est essentielle”

“La France n’est pas faite uniquement pour permettre aux Français de circuler en voiture, et, quelle que soit l’importance des problèmes de sécurité routière, cela ne doit pas aboutir à défigurer son paysage. La sauvegarde des arbres plantés au bord des routes -et je pense en particulier aux magnifiques routes du Midi bordées de platanes– est essentielle pour la beauté de notre pays, pour la protection de la nature, pour la sauvegarde d’un milieu humain” écrivait déjà, en 1970 le président Georges Pompidou à son Premier ministre, Jacques Chaban-Delmas (le texte inégral sur le site de L’Obs avec Rue89).

Philippe MOURET

(*) Thomas Brail du Groupe National de Sauvetage des Arbre, l’acteur Bruno Solo, Georges Fetterman, association A.R.B.R.E.S remarquablesAllain Bougrain-Dubourg, Ligue de protection des oiseaux.
Pour aller plus loin (un avis difféent) : https://www.securite-routiere-plus.com/pages/les-arbres-en-bord-de-route.html

Avec le site Le chemin de la Nature, découvrez “tous les usages du platane…”

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